J’ai récemment échangé avec mon ami Nicolas De Paoli (Motion Concept) dans l’épisode 23 du Mouvers Podcast, à propos de l’entrainement,
Dans cet article il s’agira d’aborder les blessures qui peuvent intervenir dans nos vie d’athlètes, de sportifs, ou simplement d’humains vivants sur cette terre.
La question à laquelle on a répondu est la suivante :
“ Blessure au genou : Combien de temps faut-il pour guérir et ne plus avoir mal ? ”
Très bonne lecture à toi mon Mouver !
En combien de temps guérit on d’une blessure au genou ?
NICOLAS : Ma blessure au genou, c’est une des meilleures choses qui me soit arrivée !
SLIM : Combien de temps a duré cette blessure ?
NICOLAS : Je l’ai traînée, parce que je continuais les compétitions alors que j’avais mal…
SLIM : Classique !
NICOLAS : Jusqu’au moment où je ne pouvais vraiment plus du tout aller m’entraîner… C’était catastrophique !
Je pense que ça a duré peut-être un an, un an et demi, période au cours de laquelle je me suis vraiment entraîné dessus, en essayant de faire ce que je pouvais, en dépit de la blessure, jusqu’à ne plus pouvoir faire quoi que ce soit…
À ce stade, j’ai fait des injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes).
SLIM : Oui, le PRP, le classique…
NICOLAS : J’ai fait de la kiné, toutes les choses imaginables !
J’ai vu tous les médecins possibles afin qu’un diagnostic puisse être posé…
Un jour, ils me disaient que c’était une tendinite, puis que c’était le cartilage et la fois suivante, que c’était une fracture de fatigue…
Ça changeait tous les jours et il m’a été impossible de savoir ce que j’avais, d’ailleurs on ne sait toujours pas ce que j’ai eu…
Pendant un an, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour guérir et pouvoir me remettre à l’haltérophilie.
J’ai essayé beaucoup de choses différentes pour tenter de me guérir et pouvoir reprendre cette discipline !
Pour finir, j’ai abandonné et je me suis dit que j’allais entreprendre la démarche par moi-même, que j’allais trouver un moyen pour m’en sortir tout seul, pour récupérer mon genou, car personne ne pourrait rien pour moi, personne ne pourrait m’aider…
Je me suis dit que j’allais tester tout ce que je pourrai et que je finirai bien par trouver une solution pour m’en sortir !
J’ai donc essayé de travailler avec pour ne plus avoir mal…
SLIM : Comment as-tu travaillé cela ?
Comment as-tu mis en place cette guérison ?
NICOLAS : Ça a été long…
Je pense que ça m’a pris au moins 3 ans…
3 ans pour arriver à me sentir mieux, même si la douleur était toujours là pendant tout ce temps…
D’ailleurs, elle est toujours là aujourd’hui, même si elle est très, très faible à présent et que j’arrive vraiment à la contrôler !
Je sais très bien quand je dois arrêter et quand je peux continuer…
Je sais réellement comment gérer mon genou, mais une petite douleur subsiste et, je crois que j’aime bien la ressentir…
J’aime bien l’idée qu’elle reste avec moi, qu’elle m’accompagne car ça me rappelle sans cesse ce qui s’est passé ! Cela me permet de me maintenir sur le bon chemin…
Mais j’ai trouvé que cela avait été vraiment très long…
Comment une blessure peut nous permettre d’améliorer notre pratique sportive ?
J’ai dû essayer vraiment beaucoup de mouvements et beaucoup d’approches différentes !
Actuellement, j’aime beaucoup le travail que fait Keegan Smith, je ne sais pas si tu le connais, si tu suis ce qu’il fait ?
SLIM : Oui, bien sûr !
NICOLAS : En ce moment il parle beaucoup des “ athletic ringe “.
SLIM : OK !
NICOLAS : Quand tu travailles sur de longues amplitudes, de petites amplitudes et avec différents tempos, différents régimes de contraction, à différents volumes, avec différentes intensités et en jouant avec tous ces éléments-là,
Cela va te permettre d’avoir un bon équilibre, d’avoir des articulations vraiment solides,
C’est-à-dire que cela ne consistera pas simplement à avoir un muscle qui va tirer fort sur les tendons, mais à avoir un tendon qui va réagir très fort sur ton muscle et te permettre ainsi, de bien renforcer tes articulations !
Cela permet d’obtenir des chevilles très fortes, qui vont permettre aux genoux de s’exprimer, aux hanches également.
Cela permet de considérer tout l’ensemble, d’observer les changements et les évolutions qui se retrouveront ensuite, au niveau des performances !
Depuis que je travaille comme ça, je vois beaucoup de choses s’améliorer, tant au niveau des performances, que sur d’autres points, comme l’état dans lequel je me sens, les blessures etc.
Je me sens vraiment bien à présent !
Je ne me suis pas blessé depuis plusieurs années et ce ne sont toujours que de toutes petites choses qui disparaissent en quelques jours…
Je n’ai jamais eu de problème qui perdure pendant un mois ou davantage, comme c’était le cas, de façon systématique, à l’époque…
SLIM : Oui, ça a été la même chose pour moi !
J’ai fait le même constat que toi !
NICOLAS : Une blessure qui arrive et qui te fait constater que tu as mal à la hanche t’amènera à faire quelque chose pour tenter de résoudre le problème…
Tu auras sans doute toujours mal à la hanche et en plus tu te rendras compte que tu as aussi mal au genou et quelques temps plus tard, tu commenceras à souffrir du dos et ainsi de suite…
Pour ma part, je suis très heureux de ne plus ressentir tout cela, grâce à une pratique plus intelligente, mais cela demande du temps et je dirais même qu’il faut se blesser pour le comprendre car si tu n’as jamais eu mal, tu ne peux pas complètement comprendre tout cela…
SLIM : Exactement !
Pour moi, c’est la même chose : blessure aux deux genoux, aux épaules, aux coudes avec la boxe, simplement je n’ai pas eu de fracture ouverte, mais j’ai eu toutes ces choses-là, comme la cheville bloquée etc.
J’aime bien l’idée que tu développes, cette idée que ta blessure est un peu comme un “ token “, un badge d’honneur.
Il s’agit d’une relation avec un élément qui est interne, que personne ne peut guérir et ne pourra jamais guérir…
Le scénario selon lequel le kiné trouve ce que tu as, n’existe pas !
Le meilleur médecin c’est toi-même, car c’est toi qui habites à l’intérieur de la machine, c’est toi qui ressens ton corps, il faut par contre y dédier du temps comme tu le soulignes, et, dans mon cas, ça m’a pris trois ans, exactement.
Je ne pouvais plus marcher, plus courir et pour quelqu’un qui, comme moi, a couru toute sa vie…
C’était terrible !
Mais, en même temps, cela t’apprend à observer et ressentir ce qui se passe lors des différents mouvements que tu fais, quand tu ouvres ton genou sur la droite de telle façon ce que tu ne peux pas faire mais quand tu l’ouvres de cette autre manière etc.
Petit à petit, c’est un dialogue que tu instaures avec ton corps, c’est interne et c’est en te donnant l’espace de discuter en permanence avec lui, que tu vas trouver la façon de t’y prendre,
Parfois dans la douceur, parfois en forçant quand tu te mets en colère, puis tu ralentis et finalement tu le maintiens ainsi !
Ton mal est toujours avec toi, mais ce n’est pas un problème car il fait partie de ton histoire d’humain, de l’histoire de ton corps…
Ton corps a quelque chose à raconter et il faut le vivre comme un plus !
Tu peux tirer comme leçon, de développer ta masse musculaire ou ta force par exemple, pour protéger au mieux tes articulations.
J’aime beaucoup cette idée-là, parce que c’est un concept qui est trop peu promu…
Ce qui se passe pour la plupart des gens, c’est cette idée que si leur corps se casse, ils vont demander alors à quelqu’un de le réparer et ensuite ils vont en arriver à détester cette partie de leur corps.
En conclusion, ils détestent leurs blessures…
Ils réalisent qu’en ayant mal au dos, ils sont handicapés pour effectuer les activités qu’ils aiment et donc, même inconsciemment, ils vont se mettre à détester encore plus cette partie de leur dos ou de leur corps !
Et finalement, ce cycle vicieux les empêchera de guérir…
Pourquoi il n’existe pas de pilule magique pour soigner ses blessures ?
NICOLAS : Je suis totalement d’accord avec toi !
Il faut te dire que c’est ta blessure et donc, que cela relève de ta responsabilité !
Ce n’est pas la responsabilité de qui que ce soit d’autre…
Alors bien sûr, on peut cracher sur les kinés, sur les médecins mais en même temps, à leur décharge, ils ne sont pas toi…
Ils ne sont pas à ta place donc ils ne peuvent pas vraiment t’aider !
C’est l’expérience que j’ai eue pour ma part et je n’ai jamais eu de bons retours d’autres personnes non plus…
En tout cas, en ce qui me concerne, les séances de kiné n’ont jamais marché et j’observe autour de moi que, sur la majorité des gens, ça ne fonctionne pas non plus !
Ils vont chez le kiné, mais ne voient pas d’évolution de leur état…
Cela dit, le kiné restitue la théorie acquise sur le corps humain.
Il met en pratique ce qui est censé marcher, à partir de ce qu’on lui a appris…
Il effectue son travail au mieux mais pour autant, il n’est pas toi or, toi, tu es le seul à savoir vraiment ce qui se passe dans ton corps, si tu as vraiment envie de l’écouter et réellement envie de savoir ce qui se passe à l’intérieur…
Et, force est de constater que tu ne peux compter que sur toi-même et que c’est à toi de régler le problème !
Souvent les gens pensent qu’il va leur suffire de faire une séance de kiné de 30 minutes dans la journée pour qu’ensuite, plus rien de ce qu’ils feront n’ait d’importance et qu’ils vont pouvoir faire un peu n’importe quoi…
Ils s’étonnent ensuite de ne pas avancer en dépit de leurs séances de kiné !
C’est un peu comme ces gens qui s’imaginent qu’ils vont guérir après avoir pris un cachet et qui recommencent aussitôt à manger n’importe quoi…
Il est clair que ça ne peut pas fonctionner !
C’est une démarche qui doit s’appliquer H24, comme un traitement permanent !
S’agissant de ton corps, il en va de ta responsabilité, tu dois le traiter en continu…
SLIM : OUI, c’est très important !
NICOLAS : Il ne faut pas s’arrêter à une séance de kiné et se dire qu’on ne va plus rien faire après, ou même faire n’importe quoi…
Se dire :
“ Je fais ce que je veux avec mon genou, je ne m’en occupe plus…
Je reste sur le canapé, je ne fais plus rien puisqu’après je vais avoir ma séance de kiné ! “
Ça ne peut pas fonctionner comme ça !
SLIM : Exactement !
NICOLAS : Ça ne marche pas comme ça…
Ce n’est pas parce que l’on sort de chez le kiné, que l’on pourra faire ce que l’on veut avec son genou ensuite…
Ou rester sur le canapé et ne plus s’en occuper !
C’est justement ce que j’apprécie beaucoup dans la pratique d’Ido Portal, il prêche tout particulièrement cette idée que l’on ne s’entraîne pas juste heure heure dans la journée, mais que l’entraînement dure toute la journée…
C’est une manière d’être finalement et je pense que les gens ont également besoin de le comprendre davantage…
SLIM : Absolument !
NICOLAS : Concernant la santé, c’est une préoccupation qui doit être permanente !
Tu habites ton corps tout le temps, tu n’en sors pas pour y revenir ensuite…
SLIM : Oui, tout à fait !
Et cette notion est tout aussi importante pour la performance que pour la longévité !
Cela ne dépend que de ta responsabilité et, comme tu l’as dit, elle est permanente, il ne doit pas y avoir de temps morts…
Tu ne quittes jamais le bloc opératoire, tu es toujours dedans mais il existe différentes intensités en fonction de ce que tu fais !
Comme quand tu dors par exemple, la récupération fait partie du processus…
Quand tu manges, également, cela contribue à soigner ta blessure au dos ou peu importe, manger une nourriture de qualité est importante…
Lorsque tu es au travail, la façon dont tu t’assois, a son importance aussi !
C’est ce que j’explique aux gens, lorsque je leur propose des routines afin de rendre la démarche la plus simple et la plus efficace possible !
Toutefois, je leur précise bien qu’il n’y aura pas de miracle et que s’ils se bornent à 15 ou 20 minutes de mobilité par jour, sans ne rien faire de plus le reste de la journée, ils n’en retireront pas le moindre gain, car l’activité effectuée se retrouvera annulée par l’inactivité !
Le négatif l’emportera sur le positif…
Comme le dit aussi Ido : c’est un changement de paradigme !
Il ne faut plus considérer la relation au corps comme quelque chose qui ne concerne qu’une heure dans la journée, comme si tu prenais une heure de coupure sur ton lieu de travail ou comme si tu t’offrais une heure de massage…
Il ne faut pas perdre de vue que l’on est tout le temps dans son corps !
Lorsque tu marches dans la rue, avec un certain port de tête, avec le cou qui est dans une certaine position : c’est de l’entraînement !
On ne peut pas y échapper…
NICOLAS : Complètement !
La mentalité de la plupart des gens me pose un problème…
C’est cette approche de la pilule magique, le concept de la recette miracle…
Ça tue toute dynamique !
Voir les choses de cette façon, se dire que quand on est malade, il suffira d’avaler quelque chose pour que le problème soit résolu, comme si tout s’arrêtait là…
Ou se dire qu’une séance de kiné résoudra une blessure…
Les choses ne se passent pas comme ça !
Il faut avoir une approche globale, c’est-à-dire inclure l’alimentation, ainsi que beaucoup d’autres choses !
C’est un tout et rien ne peut se régler en 5 minutes…
SLIM : Je bois tes paroles…
L’ensemble de ces éléments constituera je l’espère, des pistes de réflexion pour les Mouvers !
Et si tu souhaites rebondir ou simplement partager ton expérience, je t’attends avec grand plaisir dans la section des commentaires 😉
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