Mobilité vs Yoga: Pourquoi la mobilité articulaire est bien meilleure que les étirements statiques prolongés?

Aujourd’hui, on peut généralement trouver les réponses à la plupart de nos questions en quelques clics depuis notre téléphone. Pourtant dans le domaine du sport et de la santé, certaines questions restent encore sans réponses définitives, ou sans consensus unanime.

Aujourd’hui, on aborde une de ces questions: Comment devenir plus souple concrètement? Faut-il s’étirer ou non? Avant ou après l’entraînement? Est-ce que le stretching ou le yoga va vraiment m’aider à me sentir plus souple et plus léger? Est-ce que ça va me protéger des blessures? Et la mobilité alors, c’est quoi? Quels sont les exercices que je dois faire? Combien d’heures par semaine?…

Voilà la montagne de questions qui peuvent venir en tête quand on parle de souplesse et de liberté de mouvement.

En 2019, j’ai publié un article sur la différence entre mobilité articulaire et flexibilité. Cependant, je reçois toujours des messages de la part de personnes qui confondent ces deux modalités d’entraînement.

Je comprend qu’il soit facile de se noyer sous la masse d’informations, parfois contradictoires, qu’on peut trouver sur Internet, les on-dit des amis et des collègues, les “bons conseils” du gars de la salle, ce que ton prof d’EPS t’a dit, ce que tu as vu dans le dernier film de Kung-Fu à la télé…

Beaucoup pensent encore que: souplesse = étirements = yoga.

Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps: C’est FAUX !

Je vais tenter d’apporter des éléments de réponses pour clarifier tout cela et essayer par la même occasion d’argumenter le point suivant:

La mobilité articulaire est bien meilleure que les étirements statiques (ie. le yoga) pour mieux bouger.

Dans cet article, je souhaite donner toutes les clés pour comprendre clairement la différence et l’intérêt de ces modalités d’entraînement, leurs effets sur le corps, sur la souplesse, sur la prévention de blessures, et exposer les mythes sur le yoga, les mauvaises associations avec d’autres bénéfices sur le mieux-bouger,

et te permettre de faire ton choix, en toute connaissance de cause, selon tes objectifs pour ton corps, tes mouvements, tes performances, ta santé, et ta longévité.

Très bonne lecture mon mouver!

Avant-propos

Dans cet article, on va parler de yoga, de mobilité articulaire, de mouvements naturels, de performance, de santé… de comment prendre soin de son corps.

Des sujets qui touchent chacun d’entre nous de prêt, surtout si l’on a fait l’expérience de blessures, de douleurs, de traumatismes ou encore si on appartient à des communautés ou des groupes (yogis, végan, athlètes…)

Je vais utiliser des arguments factuels et contextuels, mais également je vais faire appel au bon sens, à l’empirisme et à l’observation du vivant pour exposer mon propos.

J’invite le lecteur à garder un esprit ouvert et curieux, à ne pas prendre les choses trop à cœur si elles heurtent des croyances déjà bien ancrées, et à ne pas hésiter à appliquer son propre sens critique pour réfuter, nuancer, complémenter, ou apporter des éléments utiles à la conversation.

Je t’invite d’ailleurs, si tu souhaites contribuer à cette discussion, à commenter en dessous de l’article dans la section dédiée à cela.

Comme toujours, je partage avec amour, bienveillance et un peu d’humour, ce que je pense être utile pour se sentir mieux dans son corps, bouger mieux, plus librement, être en harmonie avec son coeur, son esprit et exploiter son potentiel humain entièrement.

Voilà pour le petit message à l’intention des trolls les plus belliqueux de l’Internet haha ;p

Bouger son corps plus librement, qu’est-ce que ça veut dire concrètement?

On souhaite tous être capable de bouger notre corps avec une certaine aisance, sans douleurs ou gênes qui nous empêchent, soit de faire des mouvements de base du quotidien ou parfois même, qui nous empêchent de pratiquer les sports qu’on aime.

Alors, oui, on vit dans un monde qui promeut la sédentarité, le confort et l’immédiateté. On a accès à tout, tout de suite, plus facilement que jamais aucune autre période de toute l’histoire de l’humanité.

Cependant, cette vie moderne n’est pas sans son lot d’effets négatifs sur notre corps et notre santé.

On ne bouge plus, on mange mal, on est stressés, et tout cela à des répercussions toxiques sur la manière dont on se sent dans notre corps, notre niveau d’énergie, nos hormones et par extension, sur nos pensées, notre état d’esprit, nos ambitions, notre positivité…

Je pense qu’on fait tous l’expérience, à un moment ou à un autre de notre vie, de douleurs, de raideurs, de restrictions, de pincements, de bruits bizarres, de craquements, ou de grosses blessures et accidents qui nous handicapent physiquement et mentalement.

Le but premier de la pratique physique, pour moi, c’est avant tout de se sentir bien dans son corps.

Si je te demande maintenant de t’imaginer te sentir bien dans ton corps, sans parler d’esthétique ou de performance particulière, simplement en pensant à ce que tu serais censé pouvoir faire facilement dans un monde idéal,

je pense qu’on partage tous, à peu prêt, la même vision de ce qu’un corps en bonne santé devrait être capable de faire:

• Celle d’un corps souple et fort à la fois.
• Celle d’un corps coordonné, agile, habile.
  
• Celle d’un corps capable de réaliser tous les mouvements de base sans problème comme pousser, tirer, s’accroupir…
  
• Celle d’un corps  avec un niveau suffisant d’endurance pour ne pas être essoufflé à chaque fois qu’on monte des marches.
• Celle d’un corps sur lequel tu peux compter en toutes circonstances (sport, travail, quotidien…)
• Celle d’un corps qui est ton allié pour la vie, et pas contre lequel tu dois batailler chaque jour
• Celle d’un corps qui est un vecteur d’élévation

Une bonne image mentale que j’aime utiliser pour se le représenter clairement, c’est de retrouver le corps qu’on avait étant enfant.

Un corps qui fonctionne parfaitement, sans jamais avoir besoin de s’échauffer ou de s’étirer, un corps sans aucune peur d’oser bouger, un corps à l’épreuve des blessures, totalement libre, un corps qui fonctionne à l’intuition pure.

Le rêve, je sais ^^

Concrètement, ça se traduit comment?

1. Plus d’amplitude de mouvement.
   On a besoin de pouvoir bouger nos membres avec un plus grand degré de liberté, c’est-à-dire, pouvoir plier, déplier, tourner et tordre chacune des articulations dans tous les sens (enfin presque ^^)
2. Moins de douleur, de raideurs, et de limitations
   Ça va de paire avec le premier point mais pouvoir bouger avec plus d’amplitude n’a pas d’intérêt si on a tout le temps mal à chaque mouvement qu’on fait. On veut une machine bien huilée mais aussi une machine dans laquelle on se sente en sécurité sans devoir tirer le signal d’alarme en permanence.
3. Plus de force et de contrôle
   Si tu veux pouvoir réellement profiter de ton corps  et pouvoir faire plein d’activités, ça n’a pas d’intérêt d’être seulement tout mou, tout flasque. On souhaite pouvoir se mettre en action, activement interagir avec notre environnement, donc être capable d’initier les mouvements.
4. Ne pas se blesser
   Pour se sentir mieux dans son corps, il est est important d’avoir une confiance en ses capacités, en sa résistance au chocs, en sa résilience face aux stress. On souhaite avoir la sensation d’être antifragile et pouvoir répondre aux exigences de toutes nos activités physiques sans la peur de se casser, déplacer, ou déchirer quelque chose.

Si on part de ce postulat pour définir un corps capable de bouger librement, les arguments suivants vont faire sens, je pense.

Si ta définition d’un corps plus libre est un corps qui à une certaine esthétique, capable de soulever tel nombre de kilos, capable de faire des mouvements de contorsionnistes et des triple salto arrière, la suite de l’article ne va rien t’apporter.

Comme je le mentionnais dans l’avant-propos, on essaie d’utiliser le bon sens ici et de considérer l’être humain moderne qui évolue dans notre environnement actuel: vie en ville, technologie ultra présente, travail de bureau, sédentarité, facilité de transport, accès aux médicaments, peu de travaux manuels en extérieur…

Pour le cas particulier des athlètes, des artistes, des personnes ayant besoin d’amélioration de performances pour répondre à des demandes spécifiques de leur sport, vous êtes aussi pris en compte un peu plus loin dans l’article.

Maintenant qu’on a définit le corps capable de bouger librement, parlons plus précisément d’un des attributs qu’on a mentionné, la souplesse,

et voyons ensemble comment la travailler, le rôle de la mobilité articulaire et des étirements statiques, comment ils se comparent l’un à l’autre, dans quels contextes les utiliser…

Mobilité articulaire vs étirements statiques

Voyons un peu la définition de la mobilité articulaire et des étirements statiques dans le contexte du mieux bouger défini plus haut.

La fondation du mouvement

Par définition, la mobilité articulaire, c’est la capacité à bouger tes articulations dans toute leur amplitude de mouvements avec contrôle, en contractant les muscles pour stabiliser et générer de la force tout au long du mouvement souhaité, même aux extrémités de ces amplitudes.

C’est activement bouger les éléments de ton corps, avec force et contrôle, pour entrer et sortir de positions de manière sécurisée.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

Cela signifie qu’il existe une attente standardisée de positions organisées que nous, êtres humains, modernes ou ancestraux, sportifs ou non, jeunes ou vieux, hommes ou femmes…, que nous tous, devrions pouvoir entrer et sortir avec compétence.

Comme tu peux t’en rendre compte, la notion de mobilité induit une notion de force et de contrôle du corps et donc, il s’agit du travail du centre de commande, c’est-à-dire, le travail de ton système nerveux.

La mobilité n’est PAS seulement une expression de ta flexibilité et de ton amplitude de mouvement, elle est également liée à la production de mouvements de qualité par ton corps.

Pas d’élan, pas de maintien de positions statiques, pas de stretching, pas forcer son corps dans une position à laquelle il n’a pas encore accès, pas de travail avec partenaire, pas d’outils extérieurs… C’est être capable d’établir une cartographie précise de ton corps dans ton cerveau.

Dit ultra grossièrement: mobilité = flexibilité + force + contrôle

Donc s’entraîner à la mobilité, c’est s’entraîner à devenir plus fort pour pouvoir contrôler son corps en mouvement.

Le problème du yoga (stretching)

Pour beaucoup, le yoga se résume à aller dans un studio avec son tapis Lululemon, son Plant-based Vegan Healthy Smoothie, sa tenue complète collant de la même couleur en matériel recyclé, à mettre de l’encens, et commencer une série d’exercices dans lesquels on maintient des positions statiques ultra longtemps, et on termine en Savasana allongé sur le dos à prétendre qu’on est capable de méditer et partir en voyage astral…

Même si, ça peut être le cas, c’est évidemment très caricatural.

Oui, même si à Bali ou en Thaïlande, on trouve beaucoup ça hahaha

Il existe plusieurs formes de yoga qui sont plus dynamiques et qui vont te demander de faire des mouvements complexes comme les équilibres avec des transitions, des tempo, des vitesses… plus intenses.

Cependant, on va parler du yoga moderne, le plus populaire (celui qui maintient les positions statiques longtemps) dans le contexte du mieux bouger.

Le problème avec ce yoga est qu’il y a moins de mouvement en conscience beaucoup plus l’accent sur les longues poses profondes et les étirements statiques prolongés.

Par conscience dans le mouvement, je fais référence à l’idée précédente de bouger activement son corps.

Sans cela, on est passif, on n’actionne pas le mouvement, donc on n’emploie pas notre système nerveux comme avec la mobilité articulaire.

C’est comme quand tu demandes à quelqu’un de te tirer le bras vers l’arrière. Ce n’est pas toi qui enclenche ce mouvement. Ce n’est pas ton cerveau qui envoie le message aux muscles pour qu’ils se contractent et qu’ils bougent ton bras.

On perd donc la capacité de gérer, d’ordonner, de réguler et d’avoir cette conversation avec notre corps pour entrer, sortir et même maintenir les positions, même en fin d’amplitudes normatives.

C’est là qu’on prend le risque de devenir tout mou, tout flasque, c’est-à-dire, développer de l’hyperflexibilité / hypermobilité à nos articulations. On prend le risque de devenir instable et potentiellement de se blesser.

Si tu fais quelques recherches sur les philosophie de Yoga à l’origine, comment il était pratiqué avant ce tsunami marketing, cette monté en popularité fulgurante, et cette appropriation culturelle par l’occident, tu peux tomber sur ce genre de définition:

“L’action est mouvement avec intelligence. Le monde est rempli de mouvement. Ce dont le monde a besoin, c’est de plus de mouvement conscient, de plus d’action.” ~ Bellur Krishnamachar Sundararaja Iyengar, fondateur du Yoga Iyengar

L’action est mouvement avec intelligence… Ça ressemble étrangement à la définition de la mobilité articulaire tout ça 😉

Attention, je ne dis pas que les étirements statiques, le yoga classique ou le stretching, ne servent à rien et sont à bannir.

N’oublie pas, on essaie d’aborder ces différentes pratiques physiques dans le contexte du mieux bouger.

Est-ce cela correspond ou non à notre postulat de base?
Est-ce que faire des séance de stretching va réellement te faire te sentir comme quand tu étais enfant?
Est-ce que tu as réellement besoin de pouvoir faire le grand écart ou mettre tes pieds derrière ta tête pour te sentir plus libre dans ton corps et pouvoir réaliser les gestes du quotidien sans douleur?

Ce sont le genre de question qu’il faut garder en tête tout au long de cette lecture.

Que dit la Science?

Ce qu’on sait aujourd’hui, c’est ce que le travail de mobilité articulaire et ce que les étirements statiques prolongés génèrent comme réactions dans notre corps au niveau des tissus.

C’est tout!

Malgré ce qu’on pourrait croire, il n’existe pas de consensus sur les effets des étirements statiques sur la capacité à bouger mieux.

C’est choquant de penser pourtant que dans la plupart des formes d’entraînement traditionnelles comme en arts martiaux, ou en danse, et même dans les cours d’EPS à l’école, on est encore à enseigner aux élèves que les étirements sont importants pour maintenir la souplesse et éviter les blessures…

Ce n’est pas une critique de nos éducateurs mais plutôt le constat qu’il existe des zones de l’enseignement du corps et de la santé à améliorer.

Quand des étirements sont maintenus à plusieurs reprises pendant de longues périodes, cela entraîne un phénomène appelé fluage.

Dit simplement, c’est la manière que nos tissus s’adaptent physiquement à un stress constant (l’endroit où le fascia et d’autres tissus s’allongent ce qui entraîne moins de résistance)

Ce qui se passe, c’est que la sensation de douleur à cet endroit là diminue, autrement dit, ton cerveau comprend que tu peux  étirer ce muscle plus loin et que tu ne vas pas le déchirer.

Une sensation en moins, ça veut dire que les capteurs qui sont responsables d’envoyer un signal de douleur au cerveau retardent ce signal.

Ces sensations de plus de flexibilité lié à l’étirement prolongé ne durent pas dans le temps (48h maximum) mais tu te doutes bien que si tu les répètes, tu retardes (façon de parler, pas physiologiquement) le déclenchement du signal d’alarme.

Le problème comme tu peux t’en douter, c’est que cela peut entraîner des changements excessifs et permanents (ligaments et tendons), entraînant une perte de proprioception, qui est notre perception de l’endroit où nos membres et nos articulations sont positionnés dans l’espace.

Non seulement une augmentation ou un excès de fluage entraîne une perte de proprioception mais il a également été découvert que le fluage diminue et retarde la génération de force réflexe des muscles et affecte davantage la stabilité des articulations.

C’est ce que tu peux observer quand un Yogi arrive dans un cours de Jiu-Jitsu Brésilien pour la première fois.

Alors oui, il peut maintenir la position du grand écart, du pont arrière ou encore mettre les jambes derrière sa tête, par contre, il est incapable de générer la moindre force avec ses hanches, ses épaules, son dos.

Il ne peut pas serrer un triangle, repousser le corps d’un adversaire, ponter ou sortir en crevette… Il est tout mou.

Flexible mais pas fort.
Flexible mais pas souple.
Flexible mais incapable de contrôler son corps.
Flexible mais instable et prône aux blessures.

Un yogi est flexible mais pas nécessairement mobile.

Dans le contexte du mouvement, maintenir une position statique longtemps ne te permet donc pas de gagner en force, en contrôle, en conscience de ton corps en mouvement dans l’espace et donc, ne te donne pas une disposition à une plus grande liberté de mouvement.

De plus, créer un corps instable et fragile te rend beaucoup plus prône aux blessures.

J’ai des millier d’élèves dans mes formations à la mobilité, et parmi eux, de nombreux pratiquants de yoga, enseignants et loisirs, qui m’ont partagé leurs histoires de remplacement de hanches, de douleurs chroniques aux hanches, de faiblesses aux lombaires ou au cervicales, de dissymétries handicapant leur liberté de mouvement et leur bien se sentir.

Je ne dis pas que le yoga va nécessairement conduire à tout cela. Je dis simplement que comme pour toutes les pratiques sportives, l’excès peut engendrer certains problèmes.

On va le voir dans la section suivante que la pratique du yoga n’est pas toute belle toute rose et n’est pas la solution ultime magique, comme on nous la vend, pour devenir souple et mieux bouger son corps.

Encore une fois, je me répète mais c’est important, je ne dis PAS que le yoga ne sert à rien!

Dans le contexte de bouger son corps plus librement, avec force, flexibilité, contrôle, coordination, sans la peur de se blesser, et pouvoir aborder n’importe quels sports avec confiance, sans avoir un corps qui est trop figé, restreint, avec trop de lacunes, et qui s’est adapté à une seule pratique trop longtemps…

Mon avis est que le yoga n’est pas efficace (et pas nécessaire) pour atteindre cet objectif.

Personnellement, je n’enseigne à aucun de mes élèves les étirements statiques,

à aucun de mes athlètes de sports de combat (MMA, Muay Thai, Jiu-Jitsu, Boxe…), d’escalade, de CrossFit, de course à pied, de Calisthenics, d’haltérophilie… et même aux pratiquants loisirs que j’ai et même aux amoureux de Yoga dont je m’occupe.

S’entraîner plus efficacement

Le dernier argument de cette section Mobilité vs Yoga, c’est le temps.

Ce n’est pas un secret, le yoga est consommateur en temps si tu souhaites l’utiliser simplement en complément de tes entraînements.

Si tu fais de la musculation 4 fois par semaine avec des séances de 90 minutes à 2 heures ou que tu fais du MMA tous les jours avec 2 entraînements par jour (arts martiaux et préparation physique) ou même si tu fais du VTT et de la course à pied seulement le weekend, tu vas pas t’en sortir en ajoutant le yoga à tes semaines.

Je n’ai personnellement pas le temps de mettre 1 heure d’étirements statiques, tous les 2 jours, pour me sentir moins raide, temporairement seulement, et pas quand j’en ai besoin, sur les tatamis le lendemain ou sur mon vélo 3 jours après…

Ça n’a pas de sens!

Ta routine de mobilité, tu la pratiques 15 à 20 minutes, 1 fois par jour, et ça se transfert à toutes tes activités physiques, tous les gestes de ton quotidien et ça reste à vie pour peu que tu maintiennes cette régularité.

Ce qu’il faut retenir ici, c’est que bouger son corps plus librement, ça demande une pratique physique qui t’aide à reprendre possession de ton corps et qui te permette de gagner en compétence.

La mobilité, c’est la pratique active de la souplesse, alors que le yoga, c’est la pratique passive de la souplesse.

Leur point commun, c’est qu’elles prétendent toutes les deux te permettre de bouger librement.

Le vrai point faible du yoga, c’est l’intention. (dans le contexte présent bien sûr)

Cette intention, cette volonté d’activement bouger le corps, de bouger le membre pour atteindre cette position, de générer de la force à chaque instant au cours du mouvement, de littéralement est une générateur du mouvement,

c’est cette connexion du système nerveux avec le corps, qui se transfère dans les sports, le travail, le jeu avec les enfants, bref, la vie.

Donc, le message à retenir ici n’est PAS que le yoga est mauvais pour toi. Il y a énormément de bienfaits pour la santé, la respiration, la méditation, certains mouvements et plein de belles choses à en extraire.

Comme pour toutes les pratiques du mouvement 😉

Évitons simplement les associations mécaniques sans fondements logiques, aucune réflexion, sans analyse de son corps et de ses besoins que le yoga, le stretching et les étirements statiques sont LA définition de souplesse et de liberté dans le corps.

C’est complètement faux comme tu as pu t’en rendre compte.

La véritable arme ultime pour le mieux bouger, c’est ce que ton corps te demande en permanence, c’est le mouvement intentionnel.

En ce sens, il semblerait que par définition, la mobilité articulaire soit bien plus pertinente que le yoga (étirements statiques) pour satisfaire cet objectif.

Mais alors, tu te demandes déjà peut-être quel est l’intérêt des étirements statiques si ce n’est tellement pas efficace et que cela ne répond pas aux exigences de notre définition d’un corps capable de bouger librement.

Si tu te poses cette question à ce moment-là de l’article, tu n’as clairement plus besoin de lire le reste.

Hahaha, mais lis quand même la suite pour être certain d’avoir bien compris le propos, d’améliorer ton vocabulaire de mouvement et de bien saisir les nuances et le contexte dans lequel on évolue.

Tout est contextuel, je le répète.

Le yoga moderne jouit d’une popularité toujours plus grandissante et c’est vers lui que la plupart des gens se tournent encore, pensant bien faire et agir vers plus de liberté de mouvement dans leurs sports et dans leur quotidien.

Même avec l’essor des pratiques comme le CrossFit ou le MMA qui promeuvent, de plus en plus, l’importance de la mobilité articulaire pour leur sport,

c’est le yoga qui récoltent les lauriers quand il s’agit de trouver des réponses aux questions de la souplesse, du retrait des raideurs, des douleurs, du mieux se sentir dans son corps et du mieux bouger.

Voyons maintenant les contre arguments aux plus grosses prétentions faites par les vendeurs de yoga.

PS: Oui, je distingue les vendeurs de yoga (publicitaires, grandes marques, blogueurs, influenceurs Instagram…), des véritables gurus indiens, ou des moines tibétains, ou encore des pratiquants loisirs, authentiques, humbles, honnêtes et sincère dans leur démarche de se sentir mieux et prendre du plaisir grâce à la pratique de ces diverses formes de yoga qu’ils aiment.

Les 5 plus gros mythes sur du yoga

J’ai sélectionné un petit nombre de choses qu’on entend le plus souvent quand il s’agit du Yoga et des bienfaits sur le corps, les mouvements, la santé et la longévité.

On va parler uniquement de l’aspect physique ici car c’est le thème de cet article.

Les bienfaits plus spirituels, méditatifs, gestion des émotions et du stress, respiratoires, connexion du corps, du cœur et de l’esprit… n’ont rien à voir avec le sujet de cet article.

Encore une fois, n’oublie pas le contexte: devenir plus souple et bouger le corps plus librement.

Non, le yoga ne rend pas plus souple!

On l’a vu, la souplesse active, c’est la mobilité articulaire qui va te l’apporter.

Si tu cherches un moyen de gagner en amplitude de mouvement, pouvoir mettre ton corps dans des positions plus profondes  et augmenter tes flexions, extensions, rotations internes et externes, abductions et adductions…

en étant capable de générer de la force à tout moment du mouvement de manière sécurisée (en maintenant un contrôle accru),

comme par exemple pour tes Squat en musculation, tes Snatch ou Clean and Jerk au CrossFit ou tes Muscle Up au Calisthenics, ou envoyer tes jambes plus haut au Muay Thaï…

Le yoga ne peut pas t’aider efficacement.

Non, le yoga n’aide pas à prévenir les blessures!

Un des arguments qu’on entend très souvent.

Je pense qu’on l’a déjà aborder dans la section précédente si tu as compris que pour éviter de se blesser, il faut avant tout un système d’alarme performant,

autrement dit un système nerveux connecté précisément à chaque partie de ton corps et capable de t’envoyer un signal précis te disant de ralentir dans telle flexion ou d’éviter d’aller au-delà d’un certain angle dans telle rotation…

Là encore, les étirements passifs prolongés ne te donnent pas l’entraînement nécessaire pour développer un tel système nerveux.

Prévenir le risque de blessure, c’est avant tout devenir plus fort et avoir une meilleure maîtrise de son corps.

Ça semble évident et pourtant on est très nombreux à chercher des solutions miracles, des protocoles d’entraînement nouveaux ou encore utiliser des outils externes censés nous aider à nous protéger des chocs.

De quoi à besoin un véhicule pour résister aux dommages? Pense à une voiture présidentielle contre une Twingo.

Tu as besoin d’une meilleure carrosserie, de plus de puissance dans ton moteur, de pneus plus durables, d’une meilleure navigation, de vitres blindées…

Pour le corps humain, c’est la force et la coordination, autrement dit, la mobilité articulaire, l’entraînement à la force, le conditionnement musculaire, le développement de l’endurance…

Le stretching, les longues poses statiques, l’élongation musculaires, l’hypermobilité articulaire… n’offrent pas ces bénéfices.

Non, le yoga n’améliore pas ton aisance à bouger!

Une règle d’or pour mieux bouger dans ton sport, c’est de pratiquer ce sport davantage.

Il n’y a pas de surprise là-dedans.

Tout est contextuel !

Attention, ça ne veut pas dire pratiquer plus intensément. Au contraire, cela signifie avoir plus de volume d’entraînement en conscience.

Bouger avec plus d’aisance: qu’est-ce  que cela signifie? Et pour qui? Et pour quel objectif?

Pour le Judoka, ça va signifier peut-être, améliorer sa poigne, ses transitions, sa vitesse d’exécution des projections au sol.

Pour le nageur, ça va signifier, améliorer sa coordination gauche droite, le relâchement du poignet et des doigts hors de l’eau, la flexion des coudes.

Pour le boxeur, ça va signifier d’améliorer son jeu de jambes, l’allonge de ses bras, les rotations de son thorax…

Il s’agit donc de faire une évaluation de ce qu’il te manque et de l’adresser: ça peut être un manque de mobilité, de force, d’explosivité, une mauvaise respiration ou une mauvaise gestion du stress…

Selon moi, l’attribut primordial pour améliorer ton aisance à bouger dans n’importe quelle situation, c’est la coordination.

C’est encore une fois cette connexion entre le système nerveux et le corps.

Est-ce que le yoga améliore la coordination? Je n’ai pas vu de recherches à ce sujet qui pourrait le justifier l’argument que j’entend souvent: “Les yogis ont plus de conscience corporelle que les autres personnes”

Encore une fois, dans QUEL CONTEXTE?

Il est évident que le yoga améliore la conscience corporelle. Le but est littéralement d’améliorer la connexion corps et esprit, de pouvoir sentir chaque partie de son corps et les visualiser précisément dans son esprit.

Je ne réfute pas ça.

Je dis simplement que, mieux sentir les différentes parties de son corps, ne signifie pas nécessairement pouvoir manipuler ces différentes parties de ton corps de manière coordonnée et donc de mieux bouger.

Un danseur est largement plus coordonné, à une meilleure conscience corporelle, une meilleure représentation de son corps dans son esprit et surtout une meilleure représentation de son corps en mouvement dans l’espace.

C’est ça pour moi, l’aisance à bouger.

C’est avoir une meilleure coordination, de meilleurs repères dans l’espace, visualiser son corps en mouvement plus précisément, pouvoir actionner les bonnes chaînes musculaires et articulaires, dans le bon ordre, à la bonne amplitude, avec le niveau de force suffisant pour réaliser le mouvement puis enchaîner ces mouvements les uns avec les autres.

Le yoga a énormément de bienfaits pour quelqu’un qui a une vie sédentaire et qui ne pratique pas ce genre d’arts ou de sports. Il n’y a aucun doute là-dessus.

Peut-on étendre cet impact à tous les sports, tous les pratiquants, tous les niveaux, tous les humains? Je ne pense pas.

Si tu fais du Muay Thaï et que tu veux mieux bouger, le yoga va-t-il t’être utile? Peut-être que oui, dépendant de ton cas particulier, de tes besoins, de tes objectifs, de ton passif de blessures…

Après, est-ce plus efficace que de fixer ta mobilité, travailler sur ton conditionnement spécifique au Muay Thaï, répéter tes gammes, améliorer ton jeu de jambe, ta coordination oeil-bras… Je ne pense pas.

En ce sens, le yoga, n’est pas ce complément magique, passe-partout, qu’on nous vend parfois comme une pratique qui agirait pour tous les humains de la même manière et qui aiderait tout le monde à mieux bouger.

Non, le yoga n’améliore pas ton Fitness!

Encore une des idées reçues courantes associée au yoga et partagée sans cesse par nos “commerciaux du yoga” avec les fameux: yoga pour maigrir, yoga pour le cardio, yoga pour la prise de masse…

Encore une fois, il faut faire appel au bon sens.

Je comprend qu’on puisse adorer une pratique physique à tel point qu’on veut qu’elle soit presque magique, capable de fixer tous nos problèmes et nous permettre d’atteindre tous nos objectifs physiques.

Malheureusement, ça ne marche pas comme ça.

Il n’existe aucune pratique qui va agir pour améliorer ton conditionnement physique de manière générale, complète et holistique.

Le corps est une machine bien trop complexe et sophistiquée, pour être traitée comme un simple interrupteur logique: Si tu fais A, tu vas obtenir B, C, D, … et Z.

Je comprend à quel point c’est tentant, facile et agréable de se dire, j’ai juste une chose à faire et boom tout sera fixer.

Les “vendeurs de yoga” savent parfaitement tirer sur nos biais cognitifs, de notre recherche permanente de la solution de facilité, et utilisent cela pour nous vendre ces mensonges.

Tu veux devenir plus fort, prendre plus de masse musculaire, perdre en masse grasse, être plus explosif, plus rapide, plus puissant, sauter plus haut, courir plus vite ou plus longtemps…?

Il faut comprendre et accepter qu’être en meilleure forme physique, c’est une tâche difficile,

ça demande de travailler sur plusieurs variables à la fois (entraînement physique, alimentation, gestion de stress…), ça demande parfois de se forcer à faire des choses qu’on aime pas, ça demande de la discipline, de la dévotion…

Une fois qu’on accepte cette réalité, on est aussi plus à même de faire une analyse honnête de l’état des lieux de notre corps, de nos mouvements et de notre santé pour pouvoir avancer dans la bonne direction.

Non, le yoga n’améliore pas les performances athlétiques!

Pour faire suite au point précédent, faire des séances d’étirements prolongées, même en les faisant rapidement, de manière dynamique, avec conscience et en travaillant sur différentes méthodes de respiration,

ça ne sera JAMAIS un moyen efficace pour t’aider à soulever plus lourd, sauter plus haut, courir plus vite, frapper plus fort…

Là encore, le bon sens, l’expérience et l’empirisme sont nos alliés pour comprendre que:

“le yoga pour améliorer ton Jiu-Jitsu Brésilien“, “le yoga pour aider à améliorer tes temps aux WOD de CrossFit”, “le yoga pour avoir un Men’s Physique en musculation”, le surf…” et autres fantaisies marketing, c’est du vent.

Plus de flexibilité n’a aucun impact notable, mesurable transférable à tous les attributs athlétiques.

Les 2 seuls attributs qui aident et améliorent l’ensemble des performances athlétiques de l’être humain sont:

1. La force
2. La coordination

Encore un point supplémentaire pour la mobilité articulaire ^^

Travailler ta force et ta coordination ne sera jamais du temps perdu.

On en a également jamais trop, à l’inverse de l’hypermobilité/hyperflexibilité que peut développer l’excès de stretching (étirements prolongés).

Pour retirer les douleurs, améliorer les performances, être plus résistant au choc, prévenir les blessures, être plus fort est essentiel.

Encore une fois, c’est plus dur à développer que de vivre dans l’illusion qu’on est un meilleure athlète parce qu’on s’étire 2 à 3 fois sans la semaine…

En résumé

Pour bouger son corps plus librement et avec plus d’aisance, il s’agit avant tout, de changer de paradigme.

On doit, autant que faire se peut, essayer de regarder le corps et la physicalité, non pas à travers une seule lentille, mais sous la multitude d’angles et de couleurs que le corps présente.

Ça ne veut pas dire qu’il faille abandonner l’idée de faire des activités qui nous font du bien. Au contraire!

Il est très important d’avoir des pratiques qui nourrissent notre cœur et notre âme, nous permettent de nous apaiser, de nous recentrer, de revenir au moment présent, de se sentir en gratitude et en joie.

Simplement, ne soyons pas aveuglé par ces bienfaits et ces sensations positives au point de manquer les signaux de notre corps nous indiquant peut-être une faiblesse musculaire, un déséquilibre articulaire, un manque d’endurance ou de force, une alimentation peu équilibrée, un manque de sommeil…

Un esprit figé ne peut produire qu’un corps figé.

L’importance de reconnecter avec sa physicalité

Pour résumer, le yoga est une pratique merveilleuse qui peut nous apporter tellement de bénéfices pour le corps, le cœur et l’esprit.

Si tu aimes ça, fais ça!

Dans le contexte du mieux bouger, les longues séances d’étirements statiques, le maintien prolongé de poses fixes, n’est PAS un outil efficace et peu même parfois être un outil dommageable.

Les lacunes en termes de force, de contrôle corporel, de proprioception, d’activation neuronale, l’hypermobilité, les déséquilibres posturaux… en font un outil très inférieur à la mobilité articulaire.

Mon conseil est très simple: analyse tes besoins en toute sincérité et honnêteté.

Si tu souhaites améliorer tes mouvements car tu as certaines lacunes ou restrictions qui t’empêchent de faire faire à ton corps ce que tu as envie de lui faire faire, reviens simplement aux fondations:

Mobilité Articulaire + Force

Réouvre le dialogue avec ton corps, pour ensuite établir la meilleure stratégie pour t’aider à atteindre une plus grande autonomie physique.

Avant de regarder ce qui est à la mode, ce qui est dans tel ou tel magazine, occupons nous d’adresser notre physicalité et nous permettre de faire ce que l’animal-humain est censé faire:

Bouger son corps.

C’est l’approche à la Nomadslim Movement Academy: une méthode simple en 3 étapes pour y parvenir:

1. Apprends à bouger chacune de tes articulations, une à une, avec force, contrôle et dans des amplitudes de mouvement suffisantes pour initier le mouvement.
2. Développe ta condition physique, la force relative à ton poids de corps, l’endurance, la masse musculaire, le renforcement articulaire pour permettre le mouvement.
3. Apprend de nouveaux mouvements, développe un réseau neuronal complexe, gagne en complexité et en efficience, en gagne compétences techniques et expressives pour exprimer le mouvement.

Si tu ne sais pas par où commencer, commence par t’éduquer avec nos formations en ligne et redécouvrir comment ton corps est censé bouger.

Si cet article t’a été utile, s’il a pu t’apporter des éléments de réponses, s’il a pu éveiller ta curiosité et que tu souhaites donner ton avis sur le sujet, partager ton retour d’expérience, ta compréhension du yoga, me poser tes questions,

n’hésite pas à commenter dans la section juste en dessous.

Merci encore pour ton temps et ton attention.

Gratitude et abondance mon mouver.

Coach Slim