L’épisode 28 avec Nicolas Mercadier sert pour une première mise dans le contexte d’un retour à une alimentation à majorité carnée et les notions d’alimentation holistique ancestrale. C’est un bon préquel à cet épisode pour parler également de comment l’homme est censé interagir avec la nature (chasse, cueillette, pêche, biodiversité…).
Comment Jérémy est arrivé dans le milieu de la santé holistique ?
Ingénieur de formation, Jérémy n’était pas destiné à tomber dans le domaine de la santé.
Entre mauvaise hygiène de vie et compétition de breakdance, il s’est retrouvé avec une fatigue chronique à 22 ans.
C’est en découvrant la naturopathie qu’il a pu acquérir des outils concrets, comme le jeûne intermittent, pour récupérer son énergie.
Et c’est pour l’impact que la naturopathie a eu dans sa vie qu’il a eu envie d’en faire son métier et poursuivre ce cycle vertueux en transmettant à son tour ce qui lui a fait du bien !
Qu’est-ce que Jérémy apporte dans le milieu de la naturopathie ?
- Son background scientifique : il aime vérifier ce qu’il fait et met toujours le poids de son expérience en premier.
- Son approche de prendre le meilleur du passé pour le compléter avec les apports de la modernité : il nous explique être d’abord entré dans la naturopathie traditionnelle et l’hygiénisme (a inspiré la naturopathie en elle-même), avant de la confronter avec l’actualité scientifique.
- C’est un sportif compétiteur : il a toujours tout fait dans une optique d’optimisation et, pour lui, la naturopathie est un outil pour améliorer son corps.
Pourquoi les bénéfices de la consommation de la viande ne sont pas mis en avant en naturopathie ?
Les écrits des piliers de l’hygiénisme et de la naturopathie, Shelton et Marchesseau, prônent une vision de l’alimentation santé majoritairement végétale.
Jérémy est en désaccord avec ces principes. Il nous explique que le corps a des besoins précis :
- Les macronutriments : protéines, glucides, lipides…
- Les micronutriments : vitamines, minéraux, oligoéléments…
En naturopathie, on considère qu’il faut une alimentation riche en micronutriments. L’alimentation végétale est généralement considérée comme la plus riche, mais, en faisant des recherches, Jérémy a découvert qu’il y avait en fait beaucoup plus de micronutriments dans la viande.
Il parle plus longuement de ce questionnement sur les bienfaits du végétalisme avec David Siegl sur une vidéo de sa chaîne Youtube.
L’homme est-il omnivore ?
Devant la richesse des connaissances de Jérémy, la plupart des parties de l’épisode ont été transformées en article à part entière. La réponse à cette question a été retranscrite dans cet article.
Jérémy nous parle de la différence entre le système digestif entre les humains et les singes pour debunker les dires de ceux qui pensent qu’on devrait avoir le même régime alimentaire. Or, notre physiologie montre que ce n’est pas le cas !
C’est une conclusion partagée par David Siegl, grand adepte de l’anthropologie comme moyen de compréhension sur la manière la plus adéquate de nous alimenter d’un point de vue ancestral. Pour lui, il est aussi évident que l’alimentation végétale des Grands Singes ne peut pas être entièrement applicable à l’Homme puisque nous avons évolué différemment – et ce serait peut-être même la raison pour laquelle nous avons évolué différemment !
Pourquoi passer du régime vegan ou végétarien à carnivore ou omnivore ?
Une autre question passionnante ayant servi de sujet à un article. On y parle de ma transition de l’alimentation végétale au carnivorisme et des impacts positifs que j’ai pu observer sur mon corps.
Jérémy parle aussi du sujet complexe de la biodisponibilité des micronutriments et des acides aminés, de l’impact positif ou négatif de la cuisson sur les vitamines.
Car s’alimenter, c’est aussi faire partie d’un cycle de la nature. Les végétaux sont mangés par les animaux que nous mangeons nous-mêmes. Mais l’idéologie actuelle est que les produits animaux sont des aliments de dégénérescence.
Dans une démarche de faire l’effort d’aller chercher les informations par moi-même, j’ai rassemblé dans un article du blog un résumé sur les arguments des défenseurs de l’alimentation végétale et carnivore afin d’avoir une vision plus globale du sujet.
Que dire sur ces nouveaux régimes à la mode : frugivore, paléo, cétogène ?
Toujours dans un article externe, Jérémy alerte sur les dangers du frugivorisme qu’il présente comme une bombe à retardement à cause du manque d’acides aminés et d’acides gras essentiels.
Quant aux régimes paléo ou cétogène, son avis est plus modéré mais il salue l’absence de céréales qu’il considère comme de véritables drogues.
Il invite à transitionner de manière progressive car des changements brutaux de régime peuvent se révéler très violents pour le corps. C’est ce qu’explique Johanne Cammarata : si le corps est habitué à être dans un mode glycogénique et que la diète cétogène est mal faite, on peut entrer en état de famine.
Pour en apprendre plus sur le Régime Cétogène et comprendre si on a réellement besoin des glucides dans notre alimentation, Jérémy nous renvoie à une interview avec Ulrich Génisson, un expert dans le sujet, qu’il a réalisé sur sa chaîne YouTube.
Jérémy, de par son expérience, sent qu’il fonctionne mieux sur les graisses. Son énergie est plus stable, il n’a plus de coups de fringales.
Ces résultats montrent l’importance de comprendre le fonctionnement de notre satiété.
A chaque fois qu’on apporte des glucides, la glycémie monte dans le sang : ce sont les pics d’insuline. Quand on dépasse la limite, tout le glucose est stocké dans nos réserves de graisse. Ce pic redescend tout de suite : on se retrouve alors en hypoglycémie. Les glucides, ce sont de véritables montagnes russes. On n’a pas de réserves, tout le surplus dans le sang va être stocké.
En revanche, les graisses brûlent longtemps et le corps contiendrait même 40 jours de réserve de graisses. C’est un réservoir immense d’énergie !
Le régime cétogène aurait un impact positif sur les athlètes compétiteurs, tout comme le jeûne intermittent – c’est d’ailleurs ce que nous explique Davy Gallon (EP.9), combattant MMA.
Comment sortir d’une alimentation riche en glucides, étape par étape ?
Dans cette retranscription, Jérémy explique la progression pour passer d’une alimentation basée sur les glucides à celle basée sur les graisses : d’abord enlever les produits transformés, puis s’attaquer aux céréales et légumineuses.
Il nous détaille aussi comment les céréales et légumineuses sont plus difficiles à digérer que la viande : elles sont beaucoup plus denses en macronutriments et plus complexes. Cela met donc davantage le corps en difficulté et le travail d’assimilation peut se perdre !
Qu’est-ce que la flexibilité métabolique?
Dernière retranscription d’une longue liste, je mentionne également les travaux de Mark Sisson de Mark’s Daily Apple, celui qui a promu le régime cétogène au grand public (anglophone) et qui traite également de la flexibilité métabolique.
Jérémy parle plutôt de capacité d’adaptation du corps : elle nous permet de supporter différents stress qui peuvent survenir dans la vie et de continuer à faire tourner la machine.
Cette capacité peut se transposer à l’alimentation : on peut s’entraîner à tout digérer mais il y a des limites à respecter. La base doit être bonne ! On peut se faire plaisir quand on est en bonne santé : c’est aussi ça de vivre en société.
“C’est la dose qui fait le poison” nous rappelle David Siegl, lui aussi partisan de permettre des digressions ponctuelles pour vivre une vie de partage avec son entourage.
La capacité d’adaptation est très liée à la Loi de l’Hormèse. Pour en apprendre plus dessus et comprendre un peu mieux les stress hormétiques comme le jeûne, l’exposition au chaud et au froid, la pratique physique… j’en parle avec un autre naturopathe pas comme les autres, Pierre Dufraisse (EP. 22) et l’accompagnant santé David Tan (EP.26).
Est-ce que la génétique peut influencer nos forces et faiblesses ?
Les morphotypes et les tempéraments sont des concepts liés à une discipline de naturopathie qui classe les gens selon des tendances au niveau du visage et au niveau de la forme et du volume des os et du corps.
Selon la classification de Marchesseau, il y a deux catégories de personnes:
- Les dilatés : en allant vers la dégénérescence, elles vont s’épaissir. En caricaturant, cette personne doit se contenir au niveau de l’alimentation et faire beaucoup de cardio.
- Les rétractés : ces personnes-là vont maigrir. Faire de la musculation est recommandé et elles n’ont pas à se contenir au niveau de la nourriture.
Selon sa catégorie, il y aura des pathologies différentes qui nécessiteront des solutions particulières, car la base sera différente.
Par exemple, les dilatés ont des os plus gros. Ils ont donc une réserve de phosphore et de calcium (naturellement dans les os) plus élevée que les rétractés. Ils pourront durer plus longtemps en cas d’alimentation carencée.
Le fait de connaître ses forces et ses faiblesses est important, mais cela ne doit servir d’excuses ni pour mal s’alimenter, ni pour abandonner l’idée de poursuivre une discipline physique.
Jérémy explique qu’en haltérophilie, on voit peu de personnes “rétractées”, longilignes. Ce n’est pas la discipline idéale pour cette catégorie de personnes, mais cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas s’y engager.
La génétique peut déterminer notre potentiel max de performance. Mais il y a un potentiel de progression avant cela dans lequel on peut très bien s’épanouir. JB Bourgeois nous rappelle que le sport est un loisir avant tout et que tout le monde n’a pas la vocation de se professionnaliser : il n’y a donc pas besoin de se limiter !
Comment nos actions peuvent changer notre état de santé globale ?
Et dans le cas des pathologies génétiques ? On peut aller chercher à comprendre et connaître nos antécédents et aller voir ce quelles habitudes de vie on a eu jusque-là.
La patrimoine génétique n’a que peu d’impact en réalité sur nos manières de vivre. David Tan nous explique que c’est en fait l’épigénétique la principale responsable, soit notre environnement et nos habitudes de vie.
L’alimentation peut être d’une grande aide, même en cas de maladie auto-immune. Le régime cétogène peut apaiser des maladies comme l’arthrite ou le diabète.
Et dans un environnement où on sent qu’on est condamné à suivre un certain chemin de vie, notamment si on a un entourage qui n’a pas une bonne hygiène de vie ? Ce n’est pas toujours simple, mais on peut faire l’effort de quelques petits changements qui, au fil du temps, peuvent faire la différence.
C’est le cas de l’alimentation : on choisit ce qu’on mange. Tout n’est pas perdu !
Comment devenir plus autonome et responsable ?
Pour Jérémy, il faut responsabiliser les gens. “Si t’es en mauvaise santé, c’est de ta faute”. Tant pis pour ce qu’on a fait dans le passé: on repart à zéro aujourd’hui et on se reprend en main.
Notre santé, c’est notre responsabilité, pas celle de notre médecin.
C’est dans cette démarche que Jérémy, sur son site La Force Vitale, a écrit plusieurs articles et créé des masterclass pour aider à reprendre son alimentation en main et se responsabiliser !
Ici aussi, les formations de la MOUVERS Académie sont pensées dans ce sens : ce ne sont pas des protocoles à suivre sans conscience, elles ont pour objectif de mener à l’autonomie physique. C’est ça la vraie liberté !
Car il est facile de se laisser influencer et de suivre les conseils donnés par d’autres : Jérémy a été vegan, végétarien et frugivore avant de se mettre à chercher par lui-même. Mais pour lui, les dégâts sur son corps sont sa responsabilité, même si les conseils venaient de quelqu’un d’autres : c’est lui qui a suivi ces conseils, c’est à lui d’assumer ces erreurs.
Il transpose ce principe aux cours de breakdance : s’il enseigne à ses élèves quelques chorégraphies, il préfère enseigner les pas seuls. Comme apprendre des mots seuls que chacun pourra assembler pour faire ses propres phrases. Ça fait écho à l’approche de ma sœur Sabou, elle aussi professeur de danse, dont la manière d’enseigner la danse, c’est permettre à ses élèves de s’exprimer.
Jérémy, lui, n’a jamais eu de professeur, et si cela lui a permis de s’exprimer librement, il a mis du temps pour connaître les bases. Mais avoir les bases avant de pouvoir s’élever librement, c’est essentiel !
Pourquoi être au service du vivant et dans le partage est toujours positif ?
L’une de mes critiques de l’industrie de la santé et fitness aujourd’hui est cette peur du manque. De croire que si on donne tous nos outils, nos clients vont partir et qu’il ne restera rien. Mais il y a toujours un échange. Il redonnera toujours ce qu’il a reçu. L’énergie revient si elle est donnée avec le cœur.
C’est la démarche de ses vidéos sur sa chaîne : il ne veut pas de vidéos faciles et rapides telles qu’on les voit tout le temps. Il fait des vidéos pour creuser un sujet, le genre de vidéos qu’il aurait voulu trouver dans le passé ! Mais il sait que ça va décoller : c’est une question de foi et de confiance.
C’est la même chose ici, sur le podcast. Les longs formats, c’est ce qui est en accord avec mes valeurs, c’est ce qui permet de creuser un sujet en profondeur. Au début, ce n’était que mes amis et désormais, cela me permet de rencontrer de nouveaux frères de lumière.
On fait partie d’un tout, il faut être dans le partage. Il y a une limite à ce qu’on fait tout seul.
Comment se déroulent les compétitions de breakdance ?
Une compétition de breakdance se passe dans un gymnase, une salle de spectacle ou même dehors. Au sein d’un cercle délimité, soit on danse tout seul, soit on s’affronte, sans règles et sans juges, sur des musiques variées. C’est une énergie qui circule ! “On parle tous la même langue” Certains gestes ont leur signification.
Cela permet de se dépasser, de rencontrer du monde et de décrocher le cerveau. On retourne au corps et au moment présent pendant des heures.
Pour en connaître plus sur le monde du breakdance, Raphaël Berkane nous parle du monde des battles, du dépassement et de l’expression de soi.
Comment le mouvement du corps peut devenir un outil de développement personnel ?
Le mouvement est un outil de dépassement de soi. Lors des compétitions, l’évolution est infinie : en breakdance, il y a toujours une recherche de l’originalité. On cherche à créer de nouvelles choses, à toujours aller plus loin. On n’a pas fini de découvrir ce dont le corps est capable !
Mêler les disciplines permet d’élargir ce potentiel infini : on peut fusionner le break avec des mouvements de yogi, des capoeiristes, du moderne… tout est possible !
C’est une pratique où l’on peut exprimer ce qu’on a dans le cœur. On a besoin de choses qui durent et qu’on va pouvoir développer toute sa vie.
Pour continuer sur la thématique de l’importance d’avoir une pratique physique difficile et qui ne s’arrête jamais, l’épisode avec Simon Hamptaux (EP. 33), un expert en Force au poids du corps en parle longuement !
On mentionne le Livre Flow: The Psychology of Optimal Experience de Mihaly Csikszentmihalyi sur le Flow State, cet état de conscience alterné, d’hyper concentration, au cours duquel le temps est comme ralenti et qui arrive lorsque la difficulté de la tâche est suffisante et nos compétences peuvent correspondre de justesse. C’est l’état de Flow qu’on expérimente pendant une compétition de danse, une performance, un combat ou même au travail quand on arrête de réfléchir et on fait, tout simplement !
