La parentalité : l’importance d’être un exemple pour son enfant
La parentalité et l’exemplarité sont des thématiques que nous abordons largement sur le podcast, que ce soit avec David Nicolas ou même Julien Lepage qui associe exemplarité avec donner le meilleur de soi-même.
Jérémy s’inscrit dans la lignée de ces papas qui souhaitent être un modèle pour ses enfants. Il fait du sport devant eux, bouge avec eux. Il refuse de déléguer l’éducation des enfants à la télévision : il leur donne accès à très peu d’écran et remplis leur journée d’histoires, de jeux ensembles et leur offre une bonne alimentation bio.
Il nous parle des critiques que cela engendre, sous prétexte qu’il ne laisse pas vivre ses enfants. Il en rit : « Manger du sucre, c’est le laisser vivre ? ». Pour lui, les mauvaises habitudes ne devraient pas être considérées comme une norme.
Parentalité et entreprenariat : conserver un calendrier planifié ou accepter d’évoluer moments par moments ?
Si Jérémy Coron allie parentalité et entreprenariat à travers son podcast Papapreneur, pour lui « la parentalité, c’est un deuil ». Car cela signifie perdre ses anciennes habitudes de vie pour de nouvelles.
Il nous donne un exemple marquant dans l’impact qu’ont eu ses enfants dans sa routine matinale et du sentiment de perte de contrôle que cela a engendré. Alors que par le passé, le matin était le moment où il pouvait s’adonner à des activités personnelles rien que pour lui, tout est désormais chamboulé car ce temps est soumis à ses enfants. Puisque l’enfant passe en premier, tout change : ses routines, sa relation avec sa partenaire, son organisation. Nicolas Ravenelle abordait le sujet de cette réorganisation en mettant l’accent sur comment communiquer avec son enfant pour le faire coopérer.
L’être humain étant une créature d’adaptabilité, Jérémy a décidé d’allier rigueur personnelle et intuition pour trouver des solutions :
- La première fut de se bloquer 1h30 de vide dans son agenda pour pallier aux imprévus. Selon lui, on ne peut rien planifier avec un enfant. « Le chaos existe, je ne peux rien contre lui, je compose autour. » Et s’il n’y a pas d’imprévus, il avance sur son travail.
- La deuxième fut de classer ses tâches selon son niveau d’énergie dans la journée et d’isoler celles qui ne demandent aucune énergie cognitive pour les moments de grande fatigue.
« Le contrôle fait naître la liberté »
Le cadre qu’il s’impose lui permet d’avoir du temps et de la liberté. En planifiant et en s’autorisant à bouger les tâches, il peut faire ce qu’il a à faire. Quand on part dans tous les sens, on éparpille son énergie et on obtient moins de résultats.
Est-ce que Jérémy applique cette règle d’unicité d’objectifs à tous les aspects de sa vie ?
Nous partons du constat que tout le monde veut faire dix mille choses en même temps, même s’il est plus efficace de ne faire qu’une seule chose à la fois avant de passer à autre chose. Mais qui dit plus efficace, ne signifie pas plus facile : nous vivons dans un monde qui nous assène de tant d’informations qu’il est difficile de se concentrer !
Jérémy préfère se baser sur deux mantras : Sécurité et Santé.
Il nous explique que toutes ses décisions passent à travers ces deux filtres. Si une action lui permet de renforcer l’une des deux, voire les deux, notions, il s’y engage. Dans le cas contraire, il refuse. S’il s’y engage, il exécute pendant 90 jours sa nouvelle décision sans réfléchir et observe les résultats ensuite.
Au niveau relationnel, il nous confie n’avoir besoin que de très peu de temps passé avec sa compagne, tant qu’il est de qualité. Si avant, ils construisaient un projet commun et travaillaient ensemble, aujourd’hui ce temps ensemble doit leur permettre de recharger leurs batteries et de renforcer leur intimité. Ils mettent davantage l’accent sur le jeu, pour créer une vraie coupure avec le travail après 20h, et mettre du fun dans leur relation.
Quelle est l’approche de la parentalité de Jérémy ? Transmission de valeurs, éducation positive, apprendre à apprendre.
Je prends l’exemple de l’auteur Ben Greenfield, dont nous avions parlé dans un épisode de SNAPSHOT, qui a créé un monde codifié au sein de sa famille : au sein d’un livre, il inscrit des règles et devises, censées se transmettre et se transformer de générations en générations, dans le but de créer une narration commune. Sa famille est vu comme un véritable projet sur le long-terme, avec une véritable organisation et une véritable structure.
Pour Jérémy, il ne peut pas encore créer quelque chose de similaire : un enfant trop jeune est difficile à canaliser. Cela ne l’empêche pas de faire du sport devant eux et, surtout, de les étiqueter de manière positive pour leur donner confiance en eux : « tu es fort, j’ai confiance en toi, t’as les compétences ». Après nous avoir raconté l’histoire d’un père qui traite son enfant de mauviette pour ne pas arriver à nager, il conclut de manière catégorique : « l’apprentissage ne se fait pas dans l’humiliation ».
Les mots ont un poids énorme. Tel l’effet Pygmalion, les mots qu’on adresse aux autres auront un effet sur eux et leur comportement. Autant qu’ils soient positifs !
Quant aux notions de valeurs, il ne les a pas encore intellectualisées. Cependant, chaque mois un membre de la famille fait une présentation sur un sujet de son choix aux autres membre, afin d’ouvrir un espace d’échanges sur les goûts et les opinions de chacun.
Pour compléter le sujet de la parentalité et de la transmission de valeur, Stéphane Rodrigues aborde ce thème en dissociant les notions de transmission et de direction, et surtout en parlant de l’importance d’accepter les manières d’éduquer de chacun.
Les outils d’apprentissage : comment enseigner à son enfant à apprendre ?
Pour Jérémy, le système scolaire ne permet pas d’apprendre à apprendre. Il existe pourtant plein d’outils ludiques et puissants pour apprendre vite qu’il nous liste : les bingos, les rappels espacés via des flashcards, la pratique délibéré, le palais mental…
Sa stratégie est de rendre ses enfants amoureux du processus d’apprentissage et de les responsabiliser. Il crée des jeux et une démarche de récompense : Si l’enfant apprend, il a des crédits pour lire, pour jouer aux jeux vidéos, etc.
Jérémy aborde aussi le sujet du sport, qu’il considère la pierre angulaire de la résilience. Il nous rappelle à quel point il faut s’acharner en musculation pour avoir des résultats. « Quand tu persévères là-dedans, tu peux persévérer n’importe où. » Le sport permet d’apprendre la difficulté. Il nous parle du rugby, où l’équipe forge une mentalité, où elle fait tout.
Disparition du système de notes et de médailles : quel danger d’enlever le concept du classement dans l’école et dans le sport ?
Certes, enlever ces systèmes ne donne plus la possibilité de se mesurer aux autres. Mais pour Jérémy, le plus grand danger dans l’éducation est l’absence de retour sur erreur rapide. Il prend l’exemple des jeux-vidéos qui enseignent ce qu’il faut faire qu’à travers nos échecs précédents. C’est en ratant qu’on comprend. La même chose avec le sport : si tu fais mal ta parade en boxe, tu te prends une droite. C’est à l’opposé de ce que l’école offre : on soumet une correction des évaluations des jours plus tard, avec des traits rouges et sans explications.
C’est en se trompant qu’on avance : plus on fait d’erreurs, plus on diminue le potentiel de faire des erreurs sur ce domaine. Toutefois, c’est aussi important d’encourager l’élève en lui montrant ses progrès par rapport à ses points de départ. C’est l’une des clés de la motivation : tendre vers un succès crée de la dopamine. Mais si on se concentre juste sur les erreurs, ça ne fonctionnera pas.
Avec cet état d’esprit, l’émulation collective est à la fois saine et nécessaire, car on ne se décourage pas face à un meilleur que soi. Chacun possède ses forces et on peut compenser ses faiblesses par des qualités. Il nous parle d’apprentissage des élèves par les élèves, pour garder une mentalité saine face à la réalité des différents niveaux, comme c’est le cas dans les écoles Montessori ou certaines écoles au Japon.
Que pense Jérémy de l’école à la maison ?
Il pense qu’il s’agit d’une bonne idée, mais n’est pas sûr que ce soit faisable en France.
Pour lui, il faut un village pour éduquer un enfant. Cela permet non seulement d’offrir à l’enfant des expériences uniques de la part de chaque adulte, mais aussi de permettre à ces mêmes adultes de se relayer en cas de fatigue ou s’ils ont besoin de temps pour leurs projets personnels ou professionnels.
L’école à la maison, ce n’est pas non plus qu’éduquer aux matières scolaires, mais aussi à une éducation plus pratique : aller en nature, se repérer en forêt, donner les premiers soins et secours, reconnaître les plantes, etc.
Nous abordons le cas des voyages et l’importance pour l’enfant de pouvoir s’intégrer à des « tribus » pour le faire s’épanouir dans une nouvelle culture et une nouvelle langue.
Que pense Jérémy du concept d’héritage et de transmission pour rediriger l’humanité vers un futur plus élevé ?
Il y a une volonté chez Jérémy de faire perdurer son nom et ses gênes. Pour lui, la perpétuation de l’espèce est importance, nous serions programmés pour cela. Il ne souhaite pas être égoïste pour arrêter un schéma d’évolution.
Aussi, l’évolution passe par la conscience des choses selon lui. C’est pourquoi il a créé son podcast et a à cœur d’enseigner à ses enfant le respect des valeurs, le respect physiologique, la place de l’homme et de la femme, etc, pour tendre vers quelque chose de plus élevé, pour changer les choses dans le futur à travers sa descendance.
Faut-il redévelopper le concept d’homme fort pour sauver l’humanité ?
Nous partons du constat que les hommes ne sont plus aussi forts qu’avant :
- Ceux du passé travaillaient la terre, portaient des charges lourdes, défendaient les leurs. « Les temps forts font des hommes forts ».
- Aujourd’hui, les hommes ne peuvent plus se reproduire aussi bien qu’avant à cause de la chute de testostérone, leur maintien est différent : épaules voûtées, regard vers le bas…
Pour Jérémy, il est important de changer de paradigme, notamment dans son rapport au physique. Il invite à se tenir droit, les épaules en arrière, le regard en avant, pour dégager du charisme et de la sécurité. Aussi, il juge important de se remettre au sport, à travailler sa force et ses capacités de défense. Un homme actif est un homme plus longtemps en bonne santé, qui ne sera pas un fardeau pour ses enfants et qui pourra les protéger.
David Manise partage ce point de vue de renouer avec ses capacités guerrières et de défense, avec la nuance que ces capacités peuvent être partagés par tous : chacun, homme ou femme, doit prendre la responsabilité de son corps.
Comment préserver la santé du cerveau quand on vieillit ?
Jérémy nous livre trois principes de longévité, des principes communs à ceux de David Siegl.
D’abord, le sport est un allié de la santé cognitive. L’être humain a évolué dès qu’il est devenu bipède et s’est activé, notamment par le biais de la chasse, qui a provoqué une synergie, un mouvement collectif pour survivre. Au niveau chimique, le sport permet la production de BDNF, une protéine qui crée des neurones dans le cerveau humain.
Jérémy invite tout particulièrement à s’exposer au soleil pendant le sport.
Ensuite, à travers l’alimentation : consommer de bons gras (oméga, oléagineux) ou opter pour un régime varié et sain, comme le méditerranéen, permet le développement de la myéline, une gaine qui entoure les neurones du cerveau. Myélinisés, les neurones circulent plus vite. L’apprentissage constant permet également d’obtenir de tels résultats.
Aussi, la régularité du sommeil est importante pour la préservation du cerveau. Nous sommes régis par une horloge biologique (jour/nuit, nombre d’heures de sommeil) qu’il faut respecter au maximum, ce qu’on ne fait pas avec nos rythmes de vie actuels.
Pierre Duffraisse parle justement de nos « comportements métaboliquement insultants » modernes. Respectons les cycles humains !
Quelles actions simples pour booster nos capacités cognitives ?
- L’exposition au soleil est la base de tout.
Nous sommes désynchronisés car nous évitons l’exposition à la lumière du matin, tout en nous surexposant à la lumière artificielle du soir. Cela chamboule notre horloge biologique et notre production d’hormones.
Jérémy nous invite, le matin, à aller marcher dehors. Prendre la lumière du soleil permet la production de cortisol et inhibe la mélatonine de la nuit. Se mettre en mouvement montre aussi que nous ne sommes plus en repos. A défaut, il propose d’utiliser une lampe de luminothérapie pour se réveiller en douceur.
Quant au soir, pour produire la mélatonine, il suggère de couper le plus tôt possible les appareils électroniques générateurs de lumière bleue.
- La curiosité et l’apprentissage constant.
Sa technique est de se former à fond pendant trois mois sur n’importe quel sujet, afin de se concentrer sur une chose avant de passer à une matière suivante. Il parle d’hormèse mentale, afin de sortir de sa zone de confort.
Pour ce faire, il donne l’idée d’aller sur Twitter ou autre réseau social et suivre les experts en question sur le domaine choisi. Ainsi, l’algoritme ne montrera plus que les experts de ce domaine-là. A force de s’exposer, de vivre avec ces experts, d’apprendre leurs manières de voir les choses même si le début est difficile, on comprend petit à petit. Une fois les trois mois terminés, on unfollow et on passe à un autre sujet.
Il parle aussi de prise de note qui aide à l’acuité cognitive et mentionne le principe de Feldman, pour encourager à prendre des notes simples, sans complexités. Toutefois, « prendre des notes c’est bien seulement quand on fait l’effort cognitif de les reformuler. » : c’est en les reformulant, en les rendant personnelles et en faisant des liens avec nos compétences actuelles qu’elles sont réellement efficaces.
Déléguer des tâches aux IA peut-il faire baisser notre potentiel cognitif ?
Les IA, notamment Chat GPT, permet de faire des liens entre les idées et de trouver des éléments intéressants à exploiter dans un travail de recherche. Pour Jérémy, c’est un assistant qui prémâche un travail à effectuer. Cependant, pour l’exploiter, il faut « un cerveau qui fonctionne » car c’est la justesse de la formulation de notre demande qui donnera des résultats. JB Bourgeois parlait de ce potentiel d’assistance de IA dans le monde médical.
Mais dans un monde où l’IA est de plus en plus présente, Jérémy pressent un retour des produits manufacturés. Pour lui, les gens vont vouloir connaître le créateur de quelque chose. Il va y avoir un retour de l’amour de la matière, un retour au concret.
C’est pourquoi il est important de trouver l’équilibre entre ces deux mondes, digital et concret, et tirer le plus de chacun d’eux. L’évolution est en marche, pourquoi se couper de opportunités à saisir ?
Que penser de l’uniformisation des cultures et du conformisme à outrance ?
Pour Jérémy, hommes et femmes, chacun a un rôle : depuis toujours, les hommes offraient une protection aux femmes et aux enfants car c’était la femme qui donnait naissance et nourrissait l’enfant dans les premières années. D’où le fait que c’était eux qui faisaient la guerre. Pour aller plus en profondeur dans l’Histoire, nous évoquions avec Tamara Fernando les rôles des hommes et des femmes dans les civilisations anciennes, et notamment égyptienne.
Aujourd’hui pourtant, Jérémy perçoit une incohérence dans les discours modernes qui se disent « pro science » mais refusent de prendre en compte la biologie. Pour lui, l’homme a une telle volonté de contrôle dans son expérience de vie, qu’il est prêt à rejeter ce que la nature lui a donné à la base simplement parce que ça lui déplaît.
Dans le sport, cela crée des problématiques dans l’admission de personnes transgenres dans des sports féminins : il mentionne la plainte d’une athlète féminine qui parle de ces admissions qui l’empêche d’avoir de réelles opportunités.
Pour Jérémy, on ne peut pas retirer la génétique : les hommes et les femmes ont une masse muscule, une densité osseuse, une répartition des masses différentes. Ce sont des critères à prendre en compte, surtout en MMA, où mélanger les groupes est dangereux ! Selon lui, une telle démarche est anti-femme, car les « mâles » vont forcément gagner.
Il poursuit en expliquant certaines théories sur ces changements de physiologie en évoquant l’éventuel impact de la pilule et de ses œstrogènes qui contaminent l’eau potable (Jeanne nous parlait notamment de l’impact des perturbateurs endocriniens sur notre santé), mais aussi de tous les anti-dépresseurs et autres médicaments que l’on prend pour pallier aux dépressions, problèmes de fertilité ou autres maux.
Dans le domaine des neurosciences, y a-t-il des choses sur lesquelles Jérémy est en désaccord ?
Jérémy nous parle de deux neuromythes qui ont la peau dure :
- Le concept de cerveau gauche (rationnel) et cerveau droit (émotionnel)
- La croyance que faire écouter du Mozart à un bébé va le rendre plus intelligent
Il aborde également le problème de l’entre-soi et le refus de diffuser des informations afin de conserver leur domaine d’expertise. Mais aussi l’étroitesse de certains spécialistes par rapport à d’autres domaines qui provoque des absences d’expérimentations et de tests. Pour Jérémy, il faut explorer divers domaines, il prend l’exemple de la naturopathie ou du vaste sujet des fascias, très peu connu du grand public.
Nous évoquons alors Pierre Duffraisse et de son projet d’écrire un manga sur la physiologie. Ce support particulier permet d’enseigner de manière détournée, un peu à l’image du Bus Magique dans les années 90. C’est aussi Raphaël Berkane qui a créé un jeu de cartes, “Call Out”, pour apprendre de manière ludique à développer ses compétences de Bboy.
Utiliser le jeu pour mieux apprendre et pour s’octroyer des moments d’évasion
L’humain a besoin de s’évader et de jouer, même si on a tendance à prendre le jeu comme une perte de temps. Nous parlons de notre rapport au jeu vidéo et de notre démarche de sortir de cette croyance qu’y jouer ne sert à rien.
Jeremy voit le jeu sous différents primes : il fait du sport pour coupe la sédentarité (krav maga, musculation, marche), prend des cours ou fait des travaux manuels (dessins, miniatures) pour s’éloigner des écrans et, le soir, joue avec sa compagne à des jeux de sociétés pour adultes qui vont mobiliser leur réflexion.
Le jeu pour lui a plusieurs facettes car il est à la fois un moment d’apprentissage, de rire et de partage. Il parle beaucoup de jouer avec ses enfants et notamment de se bagarrer : leur permettre de chahuter leur enseigne à se défendre.
S’autoriser à mettre plus de jeu dans son quotidien est l’une des trente leçons de vie que j’ai partagé à l’occasion de mes trente ans.
Est-ce que Jérémy laisserait ses enfants jouer aux jeux vidéo ? Sous quelles conditions ?
C’est une problématique aujourd’hui car leur défendre d’y jouer les déphase de leur contexte, mais ne pas mettre de limites va transformer le jeu en une échappatoire. Car c’est l’attrait de la réalité virtuelle : rendre addict à une autre réalité beaucoup plus séduisante.
Jérémy reste assez serein, puisqu’il a pris soin de ne pas les exposer à des écrans trop jeunes. Il est d’accord pour les laisser jouer, mais sous un temps limité. Les jeux vidéos ont des bons côtés. Il n’est cependant pas contre l’éventualité de laisser son enfant jouer des heures pour qu’il en voit les conséquences. Passer par les extrêmes peut lui permettre de comprendre le bonheur de jouer avec son frère dehors.
La vie virtuelle peut être raisonnée et raisonnable, sous la simple condition d’être suffisamment stimulé dans sa vie réelle.
Quel est l’avis de Jérémy sur le protocole BluePrint ou la startup Neuralink ?
Le protocole Blueprint développé par Bryan Johnson vise à enrayer le vieillissement naturel de son organisme en s’imposant un régime de vie strict et en développant tous types d’expériences, comme des transfusions transgénérationnels.
Pour Jérémy, on est à l’opposé de l’anti-fragilité. Il est intéressant de faire des analyses, faire dépendre sa vie de ces marqueurs-là, est-ce une vie qui vaut la peine d’être vécue ? Pas quand l’indicateur devient l’objectif !
D’autant que ce type de protocole ne fera que séparer davantage l’humanité, entre les riches qui pourront le faire et les pauvres qui ne le pourront pas.
Quant à Neuralink, il est également contre cette ambition d’un humain augmenté. « On a déjà du potentiel qu’on n’exploite pas, pourquoi se renforcer alors que la base n’est pas saine ? »
Et d’ailleurs, si tout est facile, que devient nos quêtes de vie ? Comment cherche-t-on des solutions ? Quel est l’intérêt d’échanger entre nous si on sait tout ? Sans quête de plus, qu’avons-nous réellement ?
J’avais abordé ce sujet plusieurs fois, ce qui avait amené à des réponses diverses, notamment avec Dylan Rousselet qui admet la possibilité d’une future fusion entre la nature et la technologie,