MOUVERS #46 – Pratique du Mouvement, Mentalité du Shôshin et Vie de Papa. Alimenter en permanence sa connaissance de soi avec Sylvain Noury (Amplitude Mouvement Bordeaux)

Conversation cosmique avec Sylvain Noury, enseignant en mouvement chez Amplitude Movement Bordeaux, praticien, expérimentateur, autodidacte, passionné, papa, un véritable explorateur du mouvement, du corps, de la physicalité et de l’essence du mouvement. Une superbe conversation pour plonger en profondeur sur la relation à son corps, ses mouvements et son potentiel physique. Gros changements de paradigme à venir et prise de notes indispensable pour cette mine d’or de sagesse, de philosophie, de bienveillance et de (re)découverte de soi.

Publié le 21 Novembre 2021

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Chapitres

00:00 Introduction de l’invité par Nomadslim
04:42 Est-ce que Bordeaux est une ville intéressante pour la pratique physique
06:48 Comment se développe la pratique du mouvement à Bordeaux
08:01 Que pense Sylvain des communautés autour du mouvement (Ido Portal…)
11:00 Par quels sports Sylvain a commencé sa pratique du mouvement
13:30 Pourquoi le changement est inévitable dans une vie humaine
15:40 Pourquoi être généraliste est plus avantageux que de se spécialiser dans un seul domaine
19:42 Comment s’organiser pour devenir un bon généraliste (spécialiste à temps partiel)
23:13 Comment bien intégrer une pratique secondaire lorsqu’on est déjà spécialiste d’un domaine
25:33 Comment développer ses sensations corporelles et se reconnecter à soi
30:41 Qu’est-ce que la pratique de l’immobilité peut nous apporter (méditation, respiration, slow life…)
48:34 Pourquoi est-ce important de toujours alimenter ses connaissances
57:36 Pourquoi est-ce utile d’apprendre le Handstand Push-Up
01:00:22 Quelles sont les choses qui ont influencé positivement Sylvain ces derniers temps
01:03:35 Est-ce qu’on peut lire plusieurs livres à la fois pour apprendre davantage
01:07:47 Est-ce que le fait de devenir parents permet de devenir une meilleure personne
01:15:16 Est-ce qu’il faut orienter son enfant vers une direction ou une pratique sportive particulière
01:22:18 Quelles ont été les principales influences de Sylvain (Mouvement – Locomotion)
01:26:17 Pourquoi est-ce important de dédier du temps dans sa pratique pour une autoanalyse
01:33:03 Comment accepter d’être un éternel débutant et rester dans le processus d’apprentissage
01:45:14 Pourquoi est-ce important d’apporter une notion de jeu, de s’amuser dans le processus d’apprentissage
01:49:14 Le livre que Sylvain recommande à tous
01:51:48 Le message de Sylvain pour l’humanité
01:53:25 La routine matinale parfaite de Sylvain
01:54:12 Comment connecter avec Sylvain et aller plus loin

L'invité : Sylvain Noury

MOUVERS Podcast #46 Sylvain Noury Amplitude Movement Bordeaux Portrait | Nomadslim Movement Academy

Épisode 46 du podcast dans lequel j’ai le plaisir d’accueillir un collègue enseignant et passionné de mouvement : Sylvain Noury de Amplitude Movement Bordeaux pour 2 heures de conversation fascinante et inspirante sur cette pratique généraliste, holistique, et ce rapport plus intime à sa physicalité.

Une occasion de plonger dans l’univers du mouvement, depuis la pratique à la philosophie qui l’entoure, comment reconnecter avec son corps, redévelopper la conscience corporelle, et petit à petit commencer son aventure vers une plus grande autonomie et liberté physique.

Sylvain a commencé son aventure physique avec les arts martiaux traditionnels avant d’explorer les différents univers de la Calisthénie, de la force, de la locomotion et trouver inspirations chez des figures comme Ido Portal, Jozef Frucek ou encore Marcello Palozzo.

Sylvain représente parfaitement l’idée de l’éternel étudiant, constamment à rechercher de nouvelles idées, manipuler et faire communiquer différents concepts ensemble, à remettre en question sa pratique et trouver sa propre voix.

“Mon plaisir c’est de construire ma pratique” ~ Sylvain Noury

C’est cette mentalité du Shôshin qui le conduit à imaginer ses propres outils, les implémenter sur lui-même puis à les enseigner à ses élèves.

L’idée est de ne jamais quitter le bac à sable, de continuellement chercher à s’améliorer, à jouer, à apprendre de nouvelles compétences, mais laisser faire les choses avec un désengagement total.

“Être généraliste c’est déjà accepter que tu ne seras pas le meilleur dans tout et que tu vas faire, surtout toucher aux choses que tu ne maîtrises pas ou que tu maîtrises très mal. Je trouve que c’est un meilleur challenge dans le sens où, on ne cherche pas forcément à être bon mais à s’éclater. Qu’est-ce qui se passe quand tu fais quelque chose ?” ~ Sylvain Noury

Un échange autour de l’importance de la Praxis, de dédier du temps aux choses pour qu’on puisse en extraire toutes les gemmes.

Sylvain a cette capacité à prendre de la hauteur sur ce qu’il fait, ses entraînements, ses lectures, ses enseignements… pour pouvoir être à la fois acteur et observateur. Il joue sérieusement mais ne se prend pas au sérieux.

Il nous rappelle l’importance de remettre de la présence dans son rapport à soi et au monde, comment on aborde les situations du quotidien ou les questions existentielles.

Père de famille, Sylvain nous raconte comment son fils est une source d’inspiration pour lui et met en lumière l’importance de pouvoir bouger son corps librement afin de profiter de ces moments de vie et de servir d’exemple pour inspirer.

Une magnifique conversation pleine de connaissances techniques, de recommandation d’ouvrages, de perles de sagesse mais aussi une opportunité de changer de paradigme sur sa relation à cette expérience avant tout physique qu’on appelle la vie.

Très bonne écoute les mouvers !

Notes, Liens, et Resources dans cet épisode

Par quels sports Sylvain a commencé sa pratique du mouvement ?

Sylvain a commencé avec les arts martiaux où il a eu la chance d’apprendre une approche généraliste alliant kung fu traditionnel, travail d’acro, animal flow

Puis, il a eu envie de changer toutes les règles, d’aller explorer d’autres choses, bref de sortir de sa boîte en découvrant cette fameuse vidéo de Ido Portal, coach en mouvement à l’origine de la Movement Culture.

Cette vidéo lui a ouvert les portes de ce monde, tout comme ça a été le cas pour moi, mais aussi de Martin qui, après son passage à l’armée, devient aussi élève de Ido Portal puis enseigne à son tour chez The Movement Club Paris.

Si tu souhaites découvrir les origines, le travail, l’enseignement de Ido Portal, un article lui est dédié sur le blog.

Aujourd’hui, il s’est cependant éloigné de tout ça car il trouve que la Movement Culture se cantonne trop à son côté mouvement sans se mélanger. Il aime avoir façonné sa pratique à sa manière, même si cela lui a pris du temps. “Do it yourself, le mouvement ne me trouve pas, c’est moi qui le trouve”

Sur un autre article, j’explique pourquoi j’ai moi aussi quitté la Movement Culture et la problématique dans l’enseignement du mouvement.

Pourquoi être généraliste est plus avantageux que de se spécialiser dans un seul domaine ?

Un principe fondateur de l’entraînement au mouvement, c’est l’objectif sous-jacent de cette pratique : celle de devenir un généraliste et de développer un corps le plus polyvalent possible, capable d’évoluer partout, totalement adaptable et, comme le dit Sylvain, “devenir un couteau Suisse de la nature”, bref faire plein de choses qui nous procurent de la joie !

Car être généraliste, c’est se détacher de l’égo et de l’aspect compétitif, car on accepte de ne pas être le meilleur. On cherche simplement à s’éclater, même dans des choses dans lesquelles on n’est pas bon.

Pour Alain Couturier, aller explorer d’autres domaines est une excellente opportunité pour développer ses compétences de spécialiste.

Comment s’organiser pour devenir un bon généraliste (spécialiste à temps partiel) ?

Mais qu’est-ce qu’être réellement généraliste ? Est-ce que c’est faire un peu de tout ?

Si on s’y prend bien, on peut devenir quelqu’un d’aguerri dans tous les domaines. Mais l’aventure vers une plus grande liberté physique est un chemin long, qui requiert un investissement conséquent en temps et une compréhension du caractère multidimensionnel de notre être.

En s’organisant bien, on peut devenir un spécialiste à temps partiel, en divisant notre temps entre des tâches principales et des tâches secondaires. Avoir un objectif principal, tout en intégrant petit à petit des choses différentes en arrière-plan. Ainsi, on peut moduler le volume de travail pour chaque tâche.

Quant aux tâches secondaires, tout dépend de leur capacité pour le transfert de compétences : quelles tâches sembles utiles? Lesquelles donnent de la joie ?

Raphaël Berkane, en tant que danseur, met cette approche en valeur, pour réussir à développer davantage son agilité et ses compétences créatives et expressives.

Comment développer ses sensations corporelles et se reconnecter à soi quand on n’a pas de conscience de son corps ?

Intégrer une activité physique généraliste aide à développer ce travail de conscience.

Cela nécessite un travail d’observation sur ce se passe dans le corps : est-ce qu’on a mal ? Est-ce qu’on est essoufflé ?

Quand on veut passer du temps pour sa pratique, il est important de s’intéresser à l’alimentation, la santé, la méditation, le sommeil, le mental… et tous les autres aspects qui jouent un rôle dans notre ressenti physique.

Certes, il faut bouger mais il faut aussi prendre du temps pour s’arrêter, méditer, ressentir. Prendre soin de soi, c’est aussi accepter de ne pas toujours être en forme : quand on s’expose à l’effort et à la contrainte, il y a toujours des conséquences.

Comment bien intégrer la pratique de la méditation et de la respiration ?

Nous abordons alors le sujet de la méditation et de la respiration. Deux thèmes récurrents du podcast et qu’on aborde en grand détail dans les épisodes avec Julien Touzalin avec la méthode XPT Training, Oxygen Advantage, ou encore avec Leonardo Pelagotti et la Méthode Wim-Hof.

D’abord, Sylvain invite à trouver le “Pourquoi” de telles pratiques et de savoir dans quoi on s’embarque. Et pour le faire, il faut alimenter ses connaissances, aller trouver des livres, comme ceux de Christophe André, qui parle de pratiques méditatives et explique ce que c’est que de méditer.

Pour Sylvain, la méditation est un entraînement à la concentration, à la non dispersion, mais sans vouloir atteindre d’objectif particulier.

Ce désengagement peut être mis en place dans le mouvement : « Si tu fais de la locomotion en pensant déjà à dans 10 ans, quand tu seras super bon et qu’on pourra faire des vidéos de toi, je pense que tu n’es pas assez dans ce que tu fais. Il faut que tu dégustes ta difficulté là, tout de suite, quand tu es en train de bouger. Profites de ces moments-là. »

L’important est d’ajouter de la présence à ce que l’on fait !

Qu’est-ce que la pratique de l’immobilité peut nous apporter ?

Sylvain nous met en garde contre le danger de toujours chercher le confort, la facilité, les résultats rapides. Il nous partage notamment le concept de “Mouvement Slow” qui invite à ralentir le rythme de vie (Slow Life), transférable à tous les autres aspects de la vie (Slow Food, Slow Sex, etc…).

Ralentir met en évidence tout ce qui cloche. Quand on l’identifie ces éléments, on peut les mettre à l’écart. Notre auto-évaluation devient plus précise.

Je résonne beaucoup avec ce qu’il dit, moi qui ne veux plus me précipiter, ni être dans la réaction. “Si je suis en retard, ce n’est pas grave, je m’excuse et je rectifie la prochaine fois. Si je me presse, je n’en tire aucune leçon.” Bien sûr, certaines choses s’imposent à nous et il faut savoir se presser, mais tant que le quotidien n’est pas comme ça, c’est l’essentiel.

Pourquoi est-ce important de toujours alimenter ses connaissances ?

Parce que ça lui sert dans son travail, sur les réseaux ou pour ses élèves, alimenter constamment ses connaissances est primordial pour Sylvain.

Dans cette quête, Sylvain trouve son inspiration dans différentes activités : la lecture de romans, d’essais philosophiques, de livres techniques sur la physiologie humaine, sur les réseaux sociaux dont il apprend à tirer du bien, ou encore en observant son fils bouger dans le salon. C’est ce qu’il appelle “se créer sa propre nourriture”.

L’idée de tout ça, au final, est de rassembler ce qu’on sait et de créer son empreinte. Comme nous le dit Victoria Anaïs Pollastri, dans l’univers du mouvement, chacun a sa place. Chacun partage son art de la manière dont il l’a exploré.

En termes d’ouvrages, Le Cygne Noir est un livre qui a beaucoup impacté Sylvain au sujet de l’imprévu de la pratique physique et de l’importance de s’investir et de croire en ce que l’on fait. Son auteur, Nassim Nicholas Taleb, est régulièrement mentionné dans le podcast pour ses travaux sur l’Antifragilité.

On pense à Pierre Dufraisse ou David Tan. Tous deux nous parlent de comment utiliser la Loi de l’Hormèse pour nous renforcer grâce à une exposition régulière à des choses qui nous font sortir de notre zone de confort : le froid, le jeûne, l’exercice…

Je recommande aussi la lecture de l’article écrit par Martin qui nous partage les outils qu’il a pu extraire de la Légion Étrangère pour devenir confortable dans des situations inconfortables.

Pourquoi est-ce utile d’apprendre la force ?

Sylvain nous raconte son cheminement de pensées par rapport aux skills de force. S’il n’en voyait pas l’intérêt au départ, il a fini par tester par lui-même et en tirer ses propres conclusions. Finalement, il a découvert que c’était très intéressant en termes de transfert de compétences, pour la locomotion notamment.

Pour Martin, la force a son utilité pour n’importe quel domaine du mouvement et même dans sa vie quotidienne. Nicolas De Paoli, lui, va plus loin : selon lui, la force, associée à la masse musculaire sur de grandes amplitudes, est la clé pour se créer un corps solide et capable de tout faire !

Bref, une belle histoire pour nous montrer qu’il faut se poser des questions et expérimenter des choses différentes, et accepter d’avoir fait fausse route!

Quelles sont les choses qui ont influencé positivement Sylvain ces derniers temps ?

Ses élèves et son fils sont de grandes sources d’influences. Avoir un enfant le fait grandir car il est le reflet de lui-même. Pour David Tan, les enfants en général sont une grande source de sagesse dans leur manière de vivre naturelle et intuitive, hors des conditionnements qui nous enferment dans de mauvaises habitudes quand on grandit.

Sylvain nous présente aussi le livre Le talent code de Daniel Coyle, à l’image de Deep Work, sur les processus psychologiques de l’apprentissage et la mise en place d’une pratique qu’on a envie d’apprendre.

Est-ce qu’on peut lire plusieurs livres à la fois pour apprendre davantage ?

Il arrive à Sylvain de lire plusieurs livres à la fois. Certains livres sont plus longs à processer et nécessitent une lecture lente. Mais, entre chaque lecture plus exigeante, il lit des choses faciles et “fun”, comme des romans. C’est comme l’entraînement physique !

Nous amenons alors un sujet dont nous discutions avec Mike Holler : faut-il consommer beaucoup de livres pour apprendre plus ? Souvent, la lecture pâtit de la quête de productivité des gens qui veulent lire toujours plus pour en savoir plus. Mais parfois, lire un livre par semaine ne nous apprendra rien car on n’appliquera pas ça à sa vie. Lire un bouquin de manière approfondie en trois mois peut être plus efficace.

Et puis, quelle est l’intention derrière sa lecture ? C’est l’intérieur du livre qui compte, comment il peut changer notre vie. On ne lit pas uniquement pour le finir !

Est-ce que le fait de devenir parents permet de devenir une meilleure personne ?

Le mouvement physique est un moyen de connecter avec ses enfants, notamment dans le sens de l’exemplarité pour que ça leur serve de guidance. Jérémy Coron nous raconte qu’il aime s’entraîner devant ses enfants pour leur montrer cette réalité-là.

Quand on a un enfant, on se revoit nous-mêmes enfant, à l’époque où on bougeait partout, touchait à tout, pensait à tout. Ça nous renvoie à nos origines : comment a-t-on perdu toutes ces compétences ?

Nous parlons des moyens d’encourager les liens entre créativité mentale et physique, d’oser la gestion des émotions et le développement de la créativité.

Pour Sylvain, il s’agit aussi de revoir les règles du socialement acceptable et du non socialement acceptable : ce qu’il est possible de faire dans la maison et pas en dehors. Si son fils monte sur la table : est-ce que c’est “non” ou “oui à la maison mais pas ailleurs” ?

Il s’agit d’accepter, de moduler et de fixer des limites. Avoir un cadre pas trop rigide et savoir en expliquer les limites. Tant que les risques ne sont pas élevés, il est partisan de laisser de la liberté sans empêcher le mouvement.

Est-ce qu’il faut orienter son enfant vers une direction ou une pratique sportive particulière ?

L’approche de Sylvain, c’est de lui laisser le champ large, même s’il y a toujours une influence malgré nous, selon nos goûts personnels, nos habitudes de vie. En ce sens, il a une approche similaire à Stéphane Rodrigues qui nous disait “Je suis son mentor de vie, mais son itinéraire de vie est le sien”.

Pour Sylvain, c’est bien que son enfant touche à tout, mais il préfère éviter la dispersion : se plonger dans un monde et se poser un moment dans quelque chose lui permettrait de voir ce qui lui plaît vraiment. C’est par l’expérience qui valide une passion ou non.

Je me demande la place de cette envie de faire gagner du temps à son enfant car on sait que telle discipline est plus rentable sur le long-terme en guise de compétences. Comment faire éclore le meilleur humain possible ?

Sylvain préfère aller le laisser explorer et, surtout, quand il trouve quelque chose qui l’intéresse, aller le faire se connecter avec cette réalité. Si ce n’est pas fait, l’enfant va toujours tout idéaliser et va rester dans un monde imaginaire de choses qu’il ne fait pas.

Mais les choses partent aussi des parents car un enfant mime beaucoup. C’est l’occasion de lui inculquer certains états d’esprit, comme la prise de risque ou l’acceptation du ridicule.

Pourquoi est-ce important de dédier du temps dans sa pratique pour une autoanalyse ?

Dans la construction de sa pratique, une analyse de son mouvement est importante pour comprendre ce qui fonctionne ou non, afin de pouvoir éventuellement le transmettre par la suite. Quand on ne prend pas le temps de décomposer, trop de choses restent en surface dans ce qu’on fait.

L’acquisition de compétences est pourtant longue : il faut être en accord avec le temps que ça prend et avec l’effort de continuer à le faire malgré tout.

Il faut aller au-delà du simple fait de s’intéresser à sa pratique : pour Sylvain, il faut rentrer à l’intérieur, aller observer les rouages, les démarches d’optimisation et de compréhension. C’est tout un filtre analytique qui s’entraîne en se construisant une réflexion. Il nous donne l’exemple d’aller regarder des vidéos sur les experts de la pratique, d’aller décortiquer leurs mouvements, de s’imprégner de l’univers, etc…

Tout un travail de flexibilité intellectuelle en usant de bienveillance envers soi et les autres.

Nous parlons aussi de faire circuler la connaissance. Tant qu’on ne se confronte pas à l’expérience, on ne comprend pas. Et les choses ne sont accessibles que lorsqu’il y a une porte d’entrée : cette porte d’entrée peut-être celle que l’on ouvre.

Aller vers les autres et partager, montrer quelque chose d’accessible, peut être un vecteur d’élévation. Florian Marrec nous parle justement de son sentiment que partager le contenu qu’il crée peut inspirer d’autres personnes à se lancer à leur tour comme lui-même l’a fait.

Comment accepter d’être un éternel débutant et rester dans le processus d’apprentissage?

Sylvain mentionne ce concept Zen, le Shôshin Mindset ou l’état d’esprit du débutant, la mentalité de la ceinture blanche, que j’ai abordé aussi avec Raphaël Berkane et Mehdi Jaouadi.

Accepter de commencer au point le plus bas, c’est accepter de ne pas être un “killer” : on s’ouvre mieux aux conseils, on est davantage en présence, on accepte de rentrer dans un processus avec confiance et de vivre l’expérience et l’échec.

C’est le Dr Huberman qui associe la notion de plaisir avec la dopamine. Mais la dopamine est surtout produite dans l’attente, le build up. C’est peut-être davantage la molécule de la motivation que celle de la récompense : on a une meilleure expérience de vie quand on se challenge !

Mais pour bien se challenger, il faut savoir se déterminer de grands objectifs et d’en établir des plus petits, plus accessibles pour se sentir avancer. Les petites étapes permettent de valider et d’avancer vers le point le plus haut. De n’avoir que l’objectif final frustre et rend amer.

Aussi, Sylvain invite à toujours se rappeler pourquoi on est là et ce qu’on est prêt à faire comme effort pour y arriver, tout en acceptant le fait qu’ils ne vont pas payer tout de suite. C’est un long travail de patience.

Pourquoi est-ce important d’apporter une notion de jeu, de s’amuser dans le processus d’apprentissage

Le nœud du sujet est la réponse à : Pourquoi développer telle ou telle compétence ?

A quoi ça sert d’être agile, de faire du hand stand ?

C’est d’ailleurs l’une des trente leçons de vie que j’ai partagées à l’occasion de mes trente ans : mettre du jeu dans son quotidien.

Le jeu permet de mettre en application ses compétences, de les tester et de chercher les limites.

Le jeu permet de profiter de ce qu’on développe pour s’éclater avec.

On décale les objectifs, il n’y a plus de notions d’échec, rien que de l’éclate. C’est finalement ça qui compte !

 

Découvre le site de Sylvain Noury, Amplitude Movement pour en apprendre plus sur son univers, ses inspirations, ses enseignements et pouvoir participer à un de ses évènements si tu es de passage dans la région de Bordeaux.

“Mon message serait de dessiner un arbre. La symbolique de l’arbre. Qui représente davantage notre humanité”
~ Sylvain Noury ~

La Routine Matinale Parfaite de Sylvain Noury
  • Aller me baigner dans l’eau froide dès le réveil
  • Écouter le chant des oiseaux pendant 30 minutes
  • Me redresser progressivement (du sol vers la position debout en prenant tout mon temps)

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