Quel est le parcours de Leonardo avant de commencer l’exposition au froid ?
Leonardo n’a pas toujours été aussi connecté à la nature et serein qu’aujourd’hui. Il a grandi dans une région chaude de l’Italie où, de par sa culture, il s’est retrouvé plutôt coupé de la nature. Pendant quinze ans, il a été gymnaste national: la gymnastique étant une discipline exigeante où il n’y a pas de marge d’erreur, tant au plan mental que physique, il a développé des processus de pensées compliquées. Il nous parle de ses problématiques liées à la psychosomatisation de son dialogue mental, de ses questionnements et de ses pensées négatives. C’est grâce au livre de Wim Hof, Becoming the Iceman, qu’il a commencé à entrevoir un contrôle possible de ses mécanismes autonomes et de mieux relier son corps et son mental.
Comment Leonardo est devenu instructeur de la méthode Wim Hof ?
Leonardo a d’abord expérimenté tout seul les exercices de Wim Hof. Et si le livre manque de structure selon lui, il lui a apporté une histoire et une perspective, mais ça n’a pas été suffisant pour le faire entrer dans ce monde-là.
C’est au cours d’un voyage en Islande quelques mois plus tard, fin novembre, qu’il décide de se jeter dans la mer gelée. En sortant, il s’est senti si vivant qu’il a décidé d’approfondir la question et s’est mis à suivre les cours en ligne de Wim Hof. Il s’est découvert une condition mentale et physique très puissante. Il a continué les exercices, a fait une expérience dans la montagne sous la neige et a pris des cours en présentiel avec Wim qui lui propose de devenir instructeur.
“Je me suis dit que oui je veux devenir instructeur, c’est la seule façon pour moi d’aller plus loin !”
C’est avec Raphaël Berkane que nous parlons du fait de devenir un enseignant et comment cela nous permet d’avancer davantage dans sa pratique et d’apprendre de nouvelles compétences sur le chemin pour grandir et s’élever.
Comment progresser et évoluer avec la méthode Wim Hof ?
Dans la méthode Wim Hof, il n’y a pas de notion de record. Wim Hof en a dépassé simplement pour montrer quelque chose de suffisamment fort pour inspirer. L’objectif de la méthode, c’est d’être bien, c’est ce que ça nous apporte. Cela peut aller d’avoir un corps qui fonctionne mieux, de mieux savoir gérer son stress, d’apprendre à méditer… mais la progression ne peut pas se mesurer de manière quantitative, mais plutôt qualitative : se comparer n’est pas possible.
Le froid ne doit pas non plus être vu comme un ennemi à vaincre : de toute manière, il faudra bien qu’on sorte de l’eau à un moment.
Il faut plutôt regarder comment cela nous fait changer.
Dans le podcast, j’ai invité Alex Tsuk, lui aussi un instructeur de l’approche par le froid qui a été inspiré par Wim Hof mais qui prend le contrepied de sa méthode pour créer la sienne : son idée est d’aller chercher dans l’inconfort extrême un lâcher-prise total pour libérer les émotions enfouies qu’on réprime.
Est-ce que la méthode Wim Hof est accessible à tout le monde ?
La méthode n’est pas réservée au monde des sportifs : il y a tous les profils dans les stages, des plus jeunes aux plus vieux, des plus actifs aux moins actifs, ceux en bonne santé, ceux en mauvaise santé… Il faut simplement adapter sa pratique selon la personne. Cela peut aller de la méthode complète aux simples douches froides, dont le compte les bienfaits dans l’une des FAQ.
Car dans tous les cas, les bienfaits sont là. Grâce à la méthode, le corps se rééquilibre. Il réagit mieux à des choses simples, comme le stress, la douleur, la digestion, aux relations… ces choses que les gens ne prennent pas forcément en compte car ils acceptent de vivre tous les jours avec des symptômes qui les pénalisent.
“Tu regagnes des ressources déjà disponibles !”
La quasi-totalité de notre bien-être vient de l’intérieur. En soignant cet intérieur, on vit bien mieux la vie de tous les jours que l’on a l’habitude de mener.
Quelle alimentation privilégier lorsqu’on pratique la méthode Wim Hof ?
Mais suivre le protocole de la méthode ne suffit pas toujours à tout changer drastiquement. Il faut aussi prendre en compte d’autres facteurs, comme le sommeil ou l’alimentation. L’alimentation ne fait pas partie de la méthode Wim Hof. Il peut y avoir des recommandations, mais cela dépend beaucoup des personnes.
Leonardo nous parle de ses expérimentations personnelles et la manière dont il a changé d’alimentation régulièrement pour observer les évolutions dans son corps et déterminer ce qui fonctionnait mieux ou moins bien pour lui. Il nous raconte sa diète en Italie, pleine de glucides, qu’il ne considère plus comme la meilleure approche. Il est ensuite passé à un régime avec peu de protéines et davantage de légumes, ce qui lui a fait du bien, mais il a vite senti les limites avec ses entraînements. Aujourd’hui, il cherche à manger équilibré, sain et naturel.
Il utilise aussi beaucoup l’outil du jeûne, hydrique ou sec, pour équilibrer les excès et pour nettoyer le corps, et pratique le jeûne intermittent tous les jours.
Comment atteindre l’équilibre dans sa vie grâce à l’exposition au chaud et au froid ?
Ça me fait me questionner sur la possibilité que certaines personnes aient des prédispositions innées au froid – et des potentiels dangers pour les autres, notamment les asthmatiques ou ceux qui ont des allergies. Mais pour Leonardo, il n’y a pas d’inquiétude à avoir : ancien allergique, le froid l’apaise. L’asthme et les allergies sont des types d’inflammations – et si le froid réduit l’inflammation, on se sent mieux. Naturellement, ce n’est pas pareil pour tout le monde, il faut adapter. Tout est une question d’équilibre entre le chaud et le froid.
Leonardo parle aussi de l’intérêt d’aller vers les extrêmes pour faciliter l’homéostasie. Le but est d’être en équilibre et pour ce faire, il faut s’entraîner à en sortir et à y revenir. Nous évoquions cette quête des extrêmes et du concept d’homéostasie avec Pierre Dufraisse qui, lui, préfère le terme d’adaptabilité à celui d’équilibre dans la quête de se sentir mieux dans des situations inconfortables.
Est-ce qu’on peut vivre plus longtemps et mieux grâce à la méthode Wim Hof ?
Il est difficile de faire des études sur la longévité, mais y aurait-il un intérêt avec la méthode Wim Hof ? Il existe des recherches scientifiques en cours sur les impacts de la méthode : longueur des télomères, âge cellulaire et biologique… Les résultats de Wim Hof sont très encourageants dans ce sens.
La méthode Wim Hof ne s’arrête cependant pas au froid : il y a la méditation, des exercices mentaux, la respiration, du yoga… tout ce qui réduit le stress cellulaire permet une meilleure régénération.
Leonardo nous parle du mouvement du Biohacking qui s’intéresse à la longévité. Lui travaille beaucoup avec l’épigénétique, la science qui explique comment notre environnement intérieur et extérieur influence l’expression génétique. C’est ce qu’on fait dans notre vie, au-delà de notre bagage génétique, qui va influencer notre manière de vieillir. Le vieillissement semble de plus en plus réversible : on pourrait la considérer comme une maladie qui nous fait mourir avant 100 ans.
Notre hygiène de vie influence donc notre longévité et améliore notre qualité de vie : on vieillit mieux. Le vieillissement sain est une autre étape, il n’a pas à nous rendre inapte, on peut toujours servir le collectif. “Pourquoi avoir 120 ans si finalement tu ne fais rien et n’apportes rien ?” On peut devenir âgé et sage, et ainsi apporter beaucoup aux autres. Ce peut être une phase passionnante !
Quelles sont les différences entre les peuples des pays chauds et des pays froids ?
Nous commençons par parler des piliers de la vitalité : le sport, l’alimentation, l’hydratation, le sommeil, la respiration, les émotions… “On peut tout bien faire au niveau de la pratique physique mais si mentalement on a des émotions négatives tout le temps, ça ne marche pas”.
La relation corps-mental-esprit est importante. Et elle peut dépendre des cultures : certaines seront plus enclines à se plaindre ou à être plus fermées que d’autres. L’impact de la nature est important : dans le nord, il y a beaucoup moins de soleil que dans le sud. Le rapport à la nature est différent, le rapport aux autres aussi. Pour bien vivre, il est important de reconnecter avec ce qui nous entoure et avec la nature. “On a besoin de mettre les pieds dans la terre, de reconnecter avec l’eau de la mer, de vivre avec le soleil sur la peau, de sentir le vent.”
Comment se reconnecter à la nature lorsqu’on vit en ville ?
Est-ce qu’aller dans un parc ou aller à la plage est suffisant ou faut-il une déconnexion totale de la ville ? Pour Leonardo, aller dans un parc, c’est mieux que rien, mais il ne croit pas que ce soit suffisant sur le long-terme. Pour obtenir un équilibre entre nature et technologie, il peut être bénéfique d’aller passer quelques jours dans la nature.
On ne peut pas faire l’impasse de la nature quand on parle de longévité et de régénération du corps et de l’esprit.
Pour donner un exemple, Leonardo part quasiment tous les week-ends hors de la ville et souhaite vivre entre la montagne et la ville pour obtenir le meilleur des deux environnements. C’est un principe que partage JB Bourgeois, qui cherche à passer autant de temps en nature pour se recharger sans renoncer à l’émulation de la ville et toute la richesse sociale qu’elle offre.
Est-ce que la méthode Wim Hof permet une plus grande régénération cellulaire ?
J’aborde à nouveau le sujet du jeûne pour évoquer l’impact de l’autophagie sur la régénération cellulaire, ce qui permettrait de guérir de nombreuses maladies. Je me demande si Leonardo a déjà entendu parler de potentiels impacts du froid dans ce cadre-là.
Pour lui, il a à la fois entendu de nombreux témoignages (apaisement de la maladie de Crohn, d’inflammation tripartite, augmentation de globules blancs) dans ce sens, mais pour lui aussi : il s’est mis à mieux voir et à pouvoir enlever ses lunettes, ses inflammations ont été réduites…
Pour aller plus loin sur le sujet, nous parlons aussi avec Florian Beaumont du froid comme outil de guérison et de récupération physique qu’il utilise lui-même dans sa pratique.
Quelles sont les croyances limitantes que Leonardo a pu remettre en question ?
- “Le froid est mauvais” : Leonardo était persuadé de ne pas pouvoir supporter le froid, qu’il fallait toujours se couvrir pour s’en protéger.
- “Je ne peux pas ne pas manger pendant plusieurs heures” : Leonardo mangeait toutes les trois heures, il fait désormais de nombreux jeûnes.
- “Je ne peux pas rester en apnée très longtemps” : il peut désormais rester plusieurs minutes sans respirer.
- “Je suis nul en cardio et en endurance” : il jugeait qu’il avait un système aérobic inexistant, puis l’an dernier il a fait un demi Ironman en 5 heures presque sans entraînement.
- “Je ne parlerai jamais anglais” : il est parti dans un pays anglophone… et l’a appris par nécessité.
Finalement, si on n’a pas le choix, on va y arriver.
Comment les pratiques de Leonardo lui ont permis de s’ouvrir spirituellement ?
Wim Hof dit souvent que son véritable maître, c’est le froid. On apprend de lui. Leonardo nous confie avoir vécu des moments de connexion à lui, aux autres et à la nature. “Des moments où on se rend compte qu’on n’est pas qu’une enveloppe physique, qu’il y a beaucoup plus derrière”.
Cela va plus loin qu’une sensation physique. Ça nous ouvre, ça permet plus d’empathie, d’entraide. On se pose des questions “quelle est ma contribution aux autres ?” Le côté spirituel fait partie de la méthode, notamment via le yoga. On le pratique pour entraîner le corps mais aussi pour purifier l’âme et ouvrir le cœur.
Si nos pratiques nous rendent méchants, elles ne fonctionnent pas. Elles ne servent qu’à fortifier notre égo, ça ne nous aide pas à être meilleur avec les autres.
Pour aller plus loin, l’application mobile Méthode Wim Hof permet de commencer à implémenter les exercices de respiration, d’exposition au froid et de Yoga.
Pour ceux et celles qui préfèrent le présentiel, il est possible de participer aux Stages Inspire POTENTIAL proposés par Leonardo pour découvrir la Méthode Wim Hof.