Comment est né le projet « The Human Movement Therapy »?
Victoria a une longue pratique de sport de force (dans le domaine de la musculation, du crossfit et du fitness), qu’elle a interrompue un temps à cause de blessures, avant de reprendre et de se former en STAPS.
Là-bas est né un intérêt pour les formations sur la dimension du mouvement, du système nerveux et de la résolution des problèmes physiques. Ses voyages avec Julien Pineau de StrongFit l’ont également inspiré pour aider au mieux les gens.
Tu peux retrouver plus d’information sur l’univers de Victoria et ses différents service sur son site The Human Movement Therapy et en apprendre un peu plus sur son histoire personnelle et comment elle a réussi à surmonter ses blessures, ses traumas pour se renforcer, atteindre un haut niveau en Force et se passionné par le mouvement humain.
Si ce thème de la force, de la performance, du mouvement et du mental t’intéresse, je t’invite également à regarder le Podcast de Victoria, The Strength Way Podcast, dans lequel, elle interview des experts dans ces domaines de la force.
Pourquoi il ne faut pas avoir peur de la concurrence pour se lancer dans l’entrepreneuriat?
Il y a de la place pour tout le monde dans n’importe quel domaine. Quand on débute, il ne faut pas s’hyperfocaliser sur la concurrence. On a tous notre voix à donner, notre vécu et notre manière de présenter les choses différemment des autres.
Pour Victoria, comme pour moi, le processus a été d’apprendre plein de principes issus de plusieurs écoles différentes avant d’en faire un mix parmi ce qui nous a aidés à aller mieux. Énormément de gens vont mal, mais tous ne sont pas sensibles aux mêmes choses : il est nécessaire d’avoir différentes manières d’approcher des mêmes sujets !
Cela peut par ailleurs être une opportunité de collaborer avec les autres au lieu de ne voir en eux que des concurrents : nous en parlons avec Florian Marrec qui envisage de s’y essayer sur Youtube ou sur Twitch.
Quelle est l’approche de Victoria dans son accompagnement holistique ?
Victoria intègre la respiration et la partie neurologique. C’est un point peu souvent abordé dans la performance athlétique. On en parle en détail avec Leonardo Pelagotti qui utilise la Méthode Wim Hof et ses principes d’activation du système nerveux pour améliorer les performances athlétiques (endurance, force, explosivité…).
Aussi, elle fait tout un travail de conscience du corps et de ses ressentis, notamment avec les personnes sédentaires. Chez les athlètes, il se passe le contraire : ils ont souvent une hyper conscience de leur corps et ont donc besoin de mettre en place des stratégies pour éviter d’hyper compenser pour exécuter ce qu’on leur demande. Leurs entraînements peuvent d’ailleurs faire des interférences avec l’approche de Victoria.
Comment se reconnecter à son corps et rester pleinement présent lors de ses entraînements ?
Une des causes de blessures chez les pratiquants de sport, est le manque d’attention portée à la préparation avant la séance d’entraînement.
Victoria nous donne l’exemple de clients qui se blessent souvent “parce qu’ils ne prennent pas le temps de se créer une bulle avant de commencer l’entraînement”. Dans cet article, je te présente quelques clés de compréhension pour implémenter une routine de préparation avant une séance bas du corps.
Pour Victoria, être en mesure d’être à fond dans son entraînement peut se faire en ritualisant une entrée et une sortie dans sa séance.
Cela peut commencer par un travail de respiration pour prendre conscience de son corps : soit par le toucher, soit en se regardant dans le miroir…
Elle nous explique son approche pour aider ses clients à prendre conscience de leur corps : elle montre les déséquilibres de ses clients, fait une intervention et désigne les corrections adéquates en leur faisant retester le mouvement pour montrer le changement. Cela permet de valider si la personne a pris conscience des sensations de son corps pour qu’elle puisse être autonome à la maison.
Jusque-là, Victoria montrait ce qu’il fallait faire, mais elle voudrait désormais intégrer le fait de donner des indications sans rien montrer, sans aucune référence visuelle, pour forcer la personne à trouver la connexion de l’intérieur.
Dans mon approche, c’est mettre des contraintes qui permet de prendre conscience de son corps : au lieu de faire quelque chose de facile sans réfléchir, la contrainte permet de se concentrer et de ralentir pour trouver des solutions.
Une des nouvelles pratiques de Victoria pour continuer à expérimenter avec le mouvement humain est la pratique qu’on appelle Stillness. Une pratique dans laquelle on doit ralentir son mouvement un maximum et même s’entraîner à rester immobile. Victoria a pu essayer des cours d’introduction chez Crazy Monkey Movement Amsterdam, une salle de mouvement créée par un élève de Ido Portal.
Quelles sont les routines et pratiques bien-être mises en place par Victoria ?
Victoria est une hyperactive : elle change beaucoup ses routines qui se déroulent par phase : douche froide, méditation, marche en nature, journaling pour les gratitudes et pensées… Bref, elle a expérimenté de nombreux protocoles pour améliorer sa productivité et être en meilleure santé !
Elle nous parle aussi du livre Le pouvoir des habitudes de Charles Duhigg duquel elle s’inspire dans sa démarche de créer des automatisations pour créer de nouvelles habitudes. Il s’agit par exemple de faire quelque chose qu’elle n’arrive pas à implémenter après quelque chose qu’elle fait tout le temps. Cela permet de créer une chronicité !
Mais pour contrecarrer les discours productivistes : il est aussi important de ne rien faire. C’est dans ces moments-là que la créativité émerge !
Comment devenir plus productif grâce au microdosing ?
Comme Dylan Rousselet, Victoria teste le microdosing à la psilocybine depuis 2 semaines, à raison d’1g/jour. Elle la combine avec le lion’s mane, un autre champignon aux vertus cognitives qui aide à la régénération des neurones. Elle complète ensuite avec de la vitamine B 1 jour sur 2, qui a un effet de vasodilatation pour envoyer plus rapidement les substances vers le cerveau.
Elle nous raconte les légers effets de distorsion temporelle alors qu’elle entrait en état de flow sans voir le temps passer.
Dans quel cas l’usage des psychotropes (DMT, LSD…) et de la médecine alternative peuvent être utiles ?
Sa démarche vers les psychotropes a commencé dans une recherche de canaliser son trouble hyperactif cognitif de manière naturelle. Elle a commencé son protocole de microdosing après s’être informée auprès du Microdosing Institute, une plateforme qui s’occupe de la recherche scientifique et de la connexion entre les récentes avancées techniques et scientifiques sur l’usage de ces composants et les philosophies ancestrales.
Le microdosing aide à se concentrer et à se réguler au niveau des neurotransmetteurs. Est-ce qu’il pourrait aussi aider à soigner des maladies ? Pourquoi pas !
Chercher des solutions naturelles pour les maladies auto-immunes est un objectif : en-dehors des éventuels effets des psychotropes, le jeûne ou l’exposition au soleil ont de très bons effets.
Il y a un besoin de compléter les médecines traditionnelles et alternatives pour s’enrichir l’une et l’autre.
Il n’y a pas besoin de diaboliser des choses sans le faire pour d’autres : pourquoi diaboliser la psilocybine quand on est dépendant au café ou à l’alcool ? Tant que les choses sont faites avec un objectif et de la conscience, où est le mal ?
Comment se réapproprier son corps et devenir plus responsable de sa santé ?
Nous vivons dans une société qui nous sépare de notre corps. Nous nous déresponsabilisons en restant dans l’attente de se faire diagnostiquer ou soigner.
Les gens qui développent des formes graves de maladies sont par-dessus tout sédentaires et s’alimentent mal. Ils ont pourtant la responsabilité de leur propre corps : réapprendre à respirer et à bouger plus peut leur permettre de prendre en main leur santé. JB Bourgeois, qui nous vient du monde médical, est catégorique : les gens doivent redevenir acteurs de leur santé et s’éduquer à ce sujet !
Pourquoi les émotions dites « négatives » sont des invitations à prendre des décisions ?
Quand les gens ont un problème émotionnel, la plupart du temps leur réaction automatique est de fuir.
Pourtant, les émotions dites “négatives” (la tristesse, colère, etc) sont toujours pour Victoria une invitation à l’action !
C’est quand on ne fait rien par rapport à elles qu’émerge le véritable problème, car la frustration de voir les choses inchangées survient. Prendre une décision nous aide à nous sortir de cette situation. Quand on ne fait rien, on bascule dans le système parasympathique, la partie où on freeze, où on n’agit plus et tombe dans l’apathie et la dépression.
Alors au lieu de fuir l’émotion, agissons : soyons dans le mouvement et prenons des décisions de vie !
Quels sont les différents principes « Strongfit » de Julien Pineau?
Une des inspirations de Victoria et qui a été une grande part de son développement en tant que coach, est l’influence de StrongFit, des principes d’entraînement créé par Julien Pineau et qui a gagné en popularité auprès de la communauté CrossFit, dont elle faisait partie à l’époque où elle l’a rencontré.
Les principes de StrongFit se basent sur le corps, le système neurologique et la physiologie et sur le fait que “la tension prime sur la position”.
Dans la partie biomécanique, il divise le corps en deux :
- la chaîne de torque interne : c’est-à-dire le muscle lié au système parasympathique (repos, relaxation)
- la chaîne de torque externe : c’est-à-dire le muscle lié au système nerveux sympathique (combat)
Après avoir analysé les gens en excès sympathique ou parasympathique, l’idée est de rééquilibrer les deux en les faisant grandir pour les harmoniser. Pour cela, il organise ses séances en alternant les exercices parasympathiques et sympathiques, mais travaille aussi sur la nutrition qui vont stimuler l’un ou l’autre.
La vision de Victoria s’est éloignée de celle de Julien dans le sens où elle ne croit pas que la tension prime nécessairement sur la position. Les deux sont importantes et il faut savoir les alterner selon le besoin ou les cas de figures.
Pour mieux saisir l’approche de Julien Pineau, tu peux retrouver son interview sur Vérisme TV, le podcast de Pierre Dufraisse qui représente lui aussi cette démarche d’aller chercher la transdisciplinarité et l’approche holistique dans sa pratique.
Quelles sont les plus grandes remises en question de Victoria?
Dans les premiers temps de son coaching, elle travaillait avec une approche neurokinétique d’inhibition musculaire : autrement dit, si un muscle est trop faible, on va voir s’il n’est pas inhibé par un muscle trop actif. Si cela avait des effets positifs sur certaines personnes, cela n’en est pas une règle ! D’autres causes peuvent inhiber, comme la position. Elle a donc pris un peu de distance par rapport à cette approche.
Aussi, elle a combattu la mentalité de “Je dois faire de grandes études pour réussir”. Si elle en a fait, elle comprend désormais que ne pas en faire n’est pas négatif : cela permet de voir les choses d’une autre façon, sans formatage scolaire. “Sans l’école, tu peux très bien te former et avoir un esprit critique…”
Nous avons eu avec Mehdi Jaouadi une conversation passionnante sur les croyances qu’un adulte ayant été en échec scolaire peut avoir des années plus tard : tout le monde est capable d’apprendre et de s’élever même sans l’aide de l’école.
Comment maintenir sa curiosité et développer une pensée critique ?
Bruce Lee disait “Faites des recherches de votre propre expérience ; absorber ce qui est utile, rejeter ce qui est inutile et ajouter ce qui est spécifiquement le vôtre.” Bref, il s’agit de jouer sur la flexibilité intellectuelle permanente en apprenant des choses différentes et en les remettant en question.
Victoria nous recommande le livre Thinking in Bets: Making Smarter Decisions When You Don’t Have All the Facts, de Annie Duke pour nous aider à analyser ses réussites autant que ses échecs et ainsi pouvoir prendre de meilleures décisions qu’il s’agisse d’entraînement physique, de carrière professionnel, de relations…
Pour elle, remettre en question nos réussites, c’est voir si on aurait pu y parvenir avec une autre méthode : ce n’est pas toujours notre intervention qui change les choses, sinon l’aide de quelqu’un ou simplement le fait d’enlever quelque chose de mauvais dans notre routine.
Développer sa pensée critique, c’est aussi beaucoup lire et notamment des travaux de deux positions opposées, pour challenger nos idées préconçues.
Nous prenons l’exemple de l’alimentation : allons tester, regarder ce qui se dit à l’opposé… Cet article de blog sur les arguments des vegans et des carnivores est une introduction aux principes de ces deux positions à partir duquel chacun peut établir la démarche d’essayer d’en savoir plus !
Comment Victoria a réussi à surmonter l’anorexie et la dépression ?
C’est en se raccrochant à ses études que Victoria a réussi à se sortir de son anorexie et de sa dépression apathique. “Il faut faire quelque chose pour se centrer” : s’y jeter corps et âme a été sa solution : elle a voulu se battre pour sa famille et s’est donnée à fond.
A travers les difficultés, petit à petit, elle s’en est sortie, sans travail médical.
Cette tendance à aller dans l’extrême pour revenir à l’équilibre, c’est le principe de l’hormèse dont Pierre Dufraisse nous parle longuement.
Aujourd’hui, elle a conscience qu’il y a encore des choses à faire, mais elle continue d’avancer.