Double-culture : Comment transcender sa situation pour la transformer en une bénédiction ?
Nous commençons le podcast sur le sujet de la double-culture. Les voyages et la capacité à parler plusieurs langues permettent de prendre du recul sur ce sujet, de mieux se connaître, d’aller au-delà du statut “d’enfant d’immigrés”, avec toutes les idées reçues que cela peut englober.
Dans son livre l’Orientalisme, Edward Said parle de la manière dont le concept d’Orientalisme a été créé par l’Occident comme une espèce de fantasme, englobant l’Oriental du Maroc au fin fond de l’Iran. Mais comment rassembler sous un même mot des cultures si différentes ?
Pour Abdelaziz, avant tout : “Nous sommes ce que nous avons vécu, nous sommes ce que nous sommes.”
Être né de l’autre côté du miroir, dans un pays différent de celui de ses parents, ça ne dessert pas, au contraire : on est libre de ne pas choisir de “camp” et capable de développer un véritable sens critique !
En philosophie existe le concept des “déclassés”, ceux qui sont entre deux espaces, qui n’appartiennent pas vraiment à l’un ou à l’autre. Mais il s’agit d’une bénédiction de s’en rendre compte: en acceptant sa condition, on la transcende ! Être confronté à une dualité permet de trouver des solutions, de trouver un pouvoir profond pour affronter le monde et de s’élever.
Pourquoi est-il fondamental, au-delà de sa religion, de s’instruire sur d’autres sujets, comme l’économie ou la politique ?
Abdelaziz nous parle des prémices de son cheminement vers la foi. Ce n’est qu’à trente ans qu’il a commencé à s’intéresser aux écrits de l’Islam, même s’il croit en Dieu depuis son enfance. Steward en vol longs courriers, il avait enfin trouvé le temps de lire et s’est plongé dans le Coran. Cette lecture a été pour lui une véritable révélation.
Ses parents n’étant pas des “gens du livre”, des gens cultivés, il ignorait qu’il y avait une telle intellectualité dans le Coran. Pour lui, c’est une histoire qui parle avant tout à soi. Il nous raconte l’histoire de la sourate de la vache, qui parle du cheminement de Moïse pour apprendre ce qu’est la sagesse. Finalement, ce qu’il apprend est que le cheminement qu’on prend est celui qu’on aurait dû prendre, peu importe si certaines choses se passent mal, elles peuvent toujours renfermer du bien. Pourquoi alors s’alourdir de regrets ?
En-dehors du Coran, Abdelaziz a lu beaucoup de livres non métaphysiques, sur l’économie, la politique, l’histoire… Il nous cite des auteurs comme René Guénon ou même Hamza Yusuf, qui sont aussi de grands penseurs qui ne voient pas que par l’Islam, mais sous le prisme de bien d’autres domaines. C’est un peu ce qu’il regrette : les croyants ne s’intéressent pas toujours aux autres sujets qui ne sont pas ceux de leur religion.
“La vérité, c’est que quand tu regardes le lambda moyen autour de toi, tu te dis : Heureusement que je suis arrivé à l’Islam par le savoir parce que sinon, si c’était pour les gens, je n’y resterais pas…”
Pour Abdelaziz, il ne suffit pas de dire “Je suis musulman” pour l’être : il faut l’être réellement. D’où l’intérêt d’avoir des gens inspirants autour de soi !
La perte de sens dans notre société actuelle : Pourquoi doit-on remettre les valeurs, la réflexion et la sagesse au cœur de notre quotidien ?
Il est intéressant de revenir auprès de l’héritage culturel de sa famille après s’être soi-même frayé un chemin pour être en mesure de faire des liens et construire des ponts entre son expérience de vie et cet héritage.
J’aborde le sujet du sport et de l’art : c’est la pratique répétée, pendant des années, qui permet aussi de s’ouvrir à la philosophie ou à des réflexions plus spirituelles, à travers la contemplation, l’apprentissage, l’observation… tout cela amène à des réflexions plus profondes.
Mais dans une société où on passe du temps à ne rien faire : peut-on trouver du sens ?
Du temps du Moyen-Age, il y avait des guildes. Leur enseignement était imprégné de quelque chose de sacré. Au Moyen-Orient, les cheikh imposaient une éthique religieuse aux marchands pour qu’ils restent honnêtes.
Aujourd’hui, plus personne n’est à sa place. On fait des métiers qui n’ont plus de sens, dans lesquels on ne voit aucune finalité. Pourtant, c’est le fait de donner du sens aux gens qui rend la société plus saine.
Abdelaziz lance donc une invitation au Retournement : il faut se réapproprier ses métiers, sa culture, sa finance, ou même l’éducation comme le dit Valérie Bugault La société fait tout pour rendre les gens débiles, notamment par le sentiment d’aliénation dans son activité.
Comment peut-on s’extirper d’un embrigadement qui tend un peu plus chaque jour à nous léthargiser ? L’homme du point de vue des grecs versus l’homme du point de vue de Freud.
Abdelaziz aborde le sujet du suffrage universel, qu’il considère comme une arnaque. Il cite René Guénon, qui, dans son livre Le règne de la quantité nous explique que “l’expression du plus grand nombre ne peut être que l’expression de la médiocrité”. Est-ce que le citoyen moyen a une connaissance de la politique, de l’économie ? Vote-t-il par intellect ou par ressenti ?
Pour une vision plus critique de la politique, Abdelaziz recommande la lecture du manifeste contre les partis politiques de la philosophe Simone Weil.
Dans le livre La Fabrique de l’opinion publique, il est expliqué que l’opinion publique est fabriquée par des médias qui appartiennent à quelques oligarques : il est donc facile d’être manipulés au moyen de la propagande. Comment penser par soi-même quand il est si facile de penser les opinions d’un autre ?
Aujourd’hui, on assiste à une inversion des valeurs : si, avant, le sacré s’exprimait partout, aujourd’hui plus rien n’a de sens.
Il compare la vision de l’Homme chez les Grecs et chez Freud, qui a jeté les bases de la psychologie moderne qui nous influence tant aujourd’hui.
Chez les Grecs, l’Homme était divisé en trois parties : l’Ethos, le Logos, le Pathos. Soit, la Raison, la Volonté, la Passion. Le corps, le côté animal, était la partie basse, contrôlée par la partie supérieure, par une autorité spirituelle. Tel était l’ordre des choses.
Or, Freud est venu inverser cela en misant sur le subconscient et non pas le supraconscient. Pour lui, il faut assouvir ses passions. La passion se place donc au-dessus de la volonté et de la raison. Le pouvoir temporel est mis au-dessus du pouvoir spirituel.
Religions et héritage : Pourquoi faut-il remonter à la légende biblique d’Abel et de Caïn ?
Étudier l’histoire permet de dresser des ponts et permet de faire sens du monde autour de soi. Pour Abdelaziz, comme pour moi, il est important de comprendre la chronologie de notre histoire, de la philosophie et ses courants, de quoi découle quoi.
Car, pour Graham Hancock, “On est une espèce avec de l’amnésie”. On ne se questionne pas sur la sagesse ancestrale, et pourtant on a un immense héritage qu’il faut comprendre car il a du sens ! Il faut prendre le temps de s’éduquer et de s’informer. Tant dans l’intellectuel que dans le corps : prendre le temps de comprendre la physiologie, etc, permet de mieux s’incarner.
Mais à cause de la perte de cet héritage, on ne sait plus d’où on vient. Les croyants lambdas ne sont plus de vrais croyants. Nous parlons de la dilution des écrits au fur et à mesure des traductions. Les mots d’aujourd’hui n’ont plus la même signification que les mots d’hier.
Pour parler de cette coupure avec la spiritualité, Abdelaziz mentionne le livre d’Omar Zaid, La Main de Ibis (en espagnol). L’auteur essaie de chercher aux sources de la religion occulte qu’est la République (considérée comme une religion inversée) du monde moderne dans lequel on vit. Il est ainsi remonté au culte de Caïn.
Il nous raconte alors l’histoire d’Abel et de Caïn, et de la manière dont la jalousie a mené à la rébellion et à l’acte fratricide. En enterrant son frère, Caïn a tourné son regard vers le sol et non plus vers le ciel, menant alors au culte de la nature.
Il faut se rappeler que la lecture des livres sacrés est symbolique : il faut trouver dans ces histoires, des leçons à extraire !
Pourquoi l’histoire de Pharaon est-elle l’histoire centrale du Coran ? Sommes-nous en pleine ère de l’Antéchrist ?
Je mentionne la période du paléochristianisme, où paganisme et christianisme étaient intimement liés, pour illustrer la lenteur des évolutions des consciences et des mentalités. On ne passe pas d’une chose à une autre : il y a tout un temps d’adaptation.
L’histoire n’est pas non plus linéaire, elle est cyclique, et il y a toujours quelque chose à en tirer. Pour Abdelaziz, les gens n’ont pas idée à quel point le monde est perverti : nous sommes entrées dans une ère de point de bascule, l’ère de l’Antéchrist. Pour corroborer l’aspect cyclique de la vie, il nous parle de l’histoire de Pharaon et de son système oppressif qui assoit son pouvoir sur les gens pour les détourner de ce qu’ils sont supposés être. Ce fut aussi le temps d’un point de bascule, comme aujourd’hui.
Textes sacrés : Comment peuvent-ils contribuer à nous élever ?
Nous parlons des textes sacrés et de leurs prédictions sur les possibles “fins”. Si l’Islam parle de l’ère de l’Antéchrist, certaines religions asiatiques parlent d’ère de feu et de catastrophes naturelles qui précèdent les grands changements.
Ces écrits sont une manière d’interpréter ce qui se passe autour de nous et le fait que la nature soit cyclique. Car tout l’est, que ce soit dans nos cycles circadiens, les saisons, nos expériences de vie ! La vie est cyclique et c’est ainsi qu’on doit l’aborder : oui, on peut se transformer, se réinventer et bouger en permanence. Faire des liens entre le monde et sa propre expérience de vie, c’est aussi cela l’approche holistique.
Dans le cadre de la religion chrétienne, Florent Joanis nous partage sa décision de davantage se connecter à sa spiritualité pour se détacher de ce monde en décadence et se sentir plus en paix avec ces périodes de fin et de commencement.
Savoir qui on est et où on va permet de garder un cap. C’est d’ailleurs le message d’Abdelaziz pour les jeunes : “Ne perdez pas de temps. Si vous le sentez, allez-y jusqu’au bout !”
Pourquoi une approche holistique en nutrition est-elle fondamentale ? Faut-il écouter la majorité des naturopathes qui préconisent de ne pas boire de lait ?
Dans son livre Revivification des Sciences de la Religion, le penseur Al-Ghazali consacre une partie entière à l’alimentation. C’est un thème majeur de la spiritualité, qu’il faut aborder de manière holistique.
Nous parlons des contradictions entre les conseils modernes et anciens, notamment sur la question du lait. Faut-il réellement ne pas en boire ?
Pour Abdelaziz, s’en passer est une erreur. Au lieu de suivre à la lettre les conseils qu’on nous donne, il invite à se questionner et à faire des recherches. C’est ainsi qu’il a découvert deux types de lait : le type A1 et le type A2.
C’est le type A1 qui s’avère problématique : il vient d’animaux croisés génétiquement, nourris au grain et subissant de mauvais traitements. La manière dont on traite les animaux se retrouve dans leur lait.
Aussi, on pense que le lactose est le problème majeur dans la consommation de lait. En réalité, c’est une protéine que l’on appelle la caséine.
Quand on décompose une protéine, on retrouve des chaînes d’acides aminés. Dans chaque chaîne, on a un segment de sept éléments que l’on appelle des opioïdes. Ce sont ces opioïdes qui vont créer un problème au niveau du transit intestinal, car ils provoquent moins de péristaltisme et moins de mouvements. Cela mène à des infections, des inflammations, des SIBO, qui eux-mêmes vont entraîner des carences, etc.
Ce processus de pensée est exactement l’approche de la médecine fonctionnelle : on ne s’attaque pas aux symptômes ou à la pathologie, mais on cherche l’interaction entre le génome et l’épigénome dans lequel il baigne, avec l’exposome ou l’épigénétique (le contexte général).
Quelle est l’alimentation idéale et optimale pour l’homme ?
Même si pour Abdelaziz, il n’y a pas une alimentation générale, on peut se poser la question de ce qu’est l’Homme et de s’il existe une alimentation idéale ou optimale.
Il s’agit surtout d’écouter ses ressentis et d’ajuster son alimentation selon son mode de vie et ses symptômes, bref, prendre le problème à la base.
Mais pour aller plus loin, il donne quelques recommandations: globalement, l’Homme est constitué pour manger des aliments à haute densité nutritionnelle, riches en micronutriments (vitamines, minéraux…).
A partir de ce point-là, il met en garde contre l’approche réductionniste de certains régimes alimentaires, notamment le végétarisme et le véganisme : les protéines que l’on trouve dans les grains ne sont pas les mêmes que les protéines animales. Il nous existe l’existence d’anti nutriments dans les légumineuses et que, dans la chaîne des 20 acides aminés, s’il en manque, cela ne fonctionne pas pour bien être assimilé. Il insiste aussi sur l’importance de la biodisponibilité des aliments : les protéines animales sont ce qu’il y a de plus assimilables pour le corps. On ne peut donc pas simplement les remplacer par des protéines animales.
Quel est l’avis d’Abdelaziz sur le régime carnivore strict ?
Mais que dire de l’autre extrême, le carnivorisme ? Pour Abdelaziz, ce n’est pas un problème, même s’il est dommage de se priver de composés phytochimiques intéressants provenant des plantes. Il parle justement de ce sujet avec un confrère naturopathe, Jérémy, dans une interview.
Mais pour certaines personnes, le garder strict peut aider, notamment dans les cas du syndrome du côlon irritable par exemple. Il nous raconte l’expérience d’un patient qui a tenté de réintroduire les fruits dans son régime, mais qui l’a fait de manière incorrecte : revenir à un régime carné, ou un régime cétogène, lui permet de calmer ses douleurs. Dans un article de blog, je parle aussi de la manière dont ce régime peut apaiser des maladies auto-immunes comme l’arthrite ou le diabète.
Abdelaziz met cependant en garde ceux qui veulent se lancer seuls dans le régime carnivore. Soit, parce qu’ils peuvent s’y prendre mal, car vont se concentrer sur certains aliments (viande blanche, poisson) et moins sur d’autres, pourtant plus riches en micronutriments (les abats). Mais aussi parce que ce régime demande beaucoup d’ajustement de la part du corps qui ne reçoit plus ses glucides comme aliment moteur.
Nous dévions du sujet en parlant de jeûne comme moyen de s’assainir, de ne pas transgresser, de reprendre le contrôle sur son corps, tel que le dit Al-Ghazali.
Ces principes ancestraux se retrouvent, par exemple, chez Wim Hof, qui promeut la pratique du jeûne intermittent, de l’exposition au froid et de la respiration. Même si aujourd’hui elles sont marketées, ces techniques anciennes sont toujours autant efficaces et d’actualité !
Il n’y a pas besoin d’être un connaisseur, il suffit de plonger dans ce qui se passe autour de soi et dans ce qui a toujours été fait.
Comment s’extraire de ce qui nous conditionne au quotidien ?
Aujourd’hui, on veut toujours plus d’outils, de techniques, de méthodes pour aller bien, alors qu’il suffit de se contenter des éléments de base, des éléments de la nature, de ce qui est déjà là pour y parvenir : bien dormir, suivre le soleil, bien manger, se connecter à une tribu, avoir de bonnes valeurs. Jérémy Coron nous en parle, tout comme David Siegl ou encore Pierre Dufraisse, lui aussi naturopathe.
Abdelaziz déplore ce manque d’ancrage des gens aujourd’hui. Cela les pousse à s’embarquer dans des idéologies, des religions New Age, comme l’écologie ou le véganisme. Ce sont pour lui des doctrines qui mènent les gens à ne voir les choses qu’à travers un certain spectre.
Comment développer son sens critique ? Qu’est-ce que le marxisme social ?
Je mentionne le livre de Brian Muraresku, The Immortality Key, qui retrace une véritable fresque historique, du monde paien jusqu’au monde chrétien. Brian aborde beaucoup ces moments de transition lors des changements d’époque, quand on détruit pour finalement reconstruire. Dans ces changements, il y avait toujours des considérations du peuple sur différents problèmes de société : cela les divisait. Mais c’est une stratégie : quand on fragmente le peuple, on le rend malléable.
Pour Abdelaziz, c’est ce qui se passe à l’heure actuelle. Il appelle cela le marxisme social, issu de l’école de Francfort. S’attarder sur des sujets futiles, se disperser dans des combats mineurs, empêchent de se concentrer sur les grands problèmes, comme l’éducation ou les problématiques sociales.
Pour lui, pour combattre un système, il ne faut pas se rebeller, il faut se retourner. La rébellion, c’est de la réaction. Mais les dirigeants anticipent : réagir, c’est jouer leur jeu.
C’est pourquoi la maîtrise de soi est si importante pour créer une société de personnes moins influençables et plus fortes, selon David Manise.
Pourquoi faut-il connaître l’eschatologie ? Comment expliquer que les personnes pieuses sont passées au spectre du réductionnisme ?
Abdelaziz nous parle d’une conversation avec Omar Zaid selon l’idée qu’il faut aujourd’hui préserver les graines, soit préserver ce qu’il y a à préserver, et vivre en marge, se retirer de cette société malade. Mais cela ne signifie pas qu’il tombe dans la cynisme pour le futur :
“J’ai bon espoir : il y a la Providence ! Je sais que de toute façon, leur système est mensonger, il n’est pas fait pour durer… Le mensonge il est obligé de travailler dur mais la vérité, elle prend l’escalier mais elle finit toujours par arriver !”
Il nous parle alors de l’un des hadiths sur la fin des temps, qui traite donc de l’eschatologie, c’est-à-dire l’étude des sciences de la fin des temps, et qui dit qu’à la dernière heure, il y aura encore des gens qui planteront des graines. Il y a donc de l’espoir !
Nous encourageons quiconque de trouver le moyen d’arpenter son chemin de vie : quand on veut, on peut, malgré les obstacles. Nous nous inspirons de la sagesse des gens qui vivent dans les villages reculés: ils font ce qu’ils ont à faire, peu importe ce qui se passe autour.
Abdelaziz déplore l’impact du monde cartésien et son approche réductionniste qui n’accepte pas qu’on la contredise. Pendant le COVID, ses opinions divergentes lui ont fait perdre plein d’amis. “Si la machine de l’opinion est en marche, elle broie beaucoup de monde sur la route. Mais on ne peut pas défaire un endoctrinement émotionnel par des faits !”
Comment un simple voyage au Maroc s’est-il transformé en un véritable parcours de vie initiatique ?
Abdelaziz nous raconte son expérience de vie dans le désert, au sein d’un village de soufis. Il nous explique que, là-bas, la mentalité est toute autre : tout tourne autour de la religion. La vie n’y est pas paradisiaque, mais tout ce qui est fait renferme un caractère sacré. Il nous raconte les récitations de chants toute la journée et les prières.
C’est là-bas qu’il est devenu thérapeute alors qu’il était originellement resté pour planter une palmeraie : puisque c’est lui le premier qui a détecté que l’un de ses voisins était en train de faire une crise cardiaque, le village l’a pris pour un docteur. Quand on lui a conseillé plus tard de suivre une formation, il a trouvé la naturopathie et s’est formé dans une école dont il a fini par prendre la tête.
“Cela fait partie des choses que si j’avais dû les faire rationnellement, je n’aurais pas fait car ça ne faisait pas sens pour moi à l’époque, j’avais 39 ans.” Quand la Providence s’en mêle et veut te sortir de ta situation, il faut suivre ! Mais il faut se mettre en marche : Oui, on peut nous donner un chemin, mais il faut se lever et l’arpenter pour aller à la rencontre de son destin !
Après ces expériences, Abdelaziz n’a plus envie d’avoir honte d’être qui il est, que ce soit dans son identité ou sa religion. Nous terminons cet échange dans une invitation à tous d’incarner qui nous sommes pour inspirer par l’exemple, s’extirper des étiquettes, bref, s’affirmer d’être soi jusqu’au bout !