Quel a été le parcours de Julien avant de créer OceanXfit ?
Sportif depuis des années, Julien est passé par les STAPS puis les CREPS à Montpellier. C’est en suivant ces formations axées préparation physique, prévention des blessures avec des interventions de kinés, qu’il a imaginé créer sa boîte et collaborer avec des professionnels de la santé. Cela l’a mené à travailler dans un centre de réhabilitation où il a pu faire de l’accompagnement avec une vision complémentaire de son secteur d’expertise.
Pourquoi le travail de mobilité et de prévention des blessures est important pour un athlète ?
Les gens se blessent parce qu’ils n’ont pas de mobilité, ne font pas de travail de muscles profond ou ont un déséquilibre antéro-postérieur. Mais les choses changent et évoluent dans le bon sens ! On met de plus en plus en avant la mobilité et le travail de prévention.
La pratique physique doit s’axer sur le long-terme : l’idée est de ne pas se cramer quand on s’entraîne, mais plutôt de pouvoir avoir être en mesure d’avoir une pratique pendant des années sans se blesser.
Est-ce que le Crossfit est vraiment plus dangereux qu’un autre sport (risque de blessures) ?
Le Crossfit est beaucoup dénigré dans le monde du mouvement. Pourtant, la notion de mobilité est arrivée à travers le Crossfit. Certes, les choses ont changé depuis, mais il ne faut pas l’oublier.
Et si on raconte que c’est un sport bourrin, Julien ne trouve pas que ce soit nécessairement le cas. La plupart des athlètes blessés qu’il traite sont footballeurs, joggeurs, voire même nageurs !
C’est donc une erreur de dire que le Crossfit est un sport de blessure : ce n’est pas la pratique le problème, mais comment elle est pratiquée. Car souvent, les gens font une erreur de prétention entre ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils peuvent vraiment faire.
Pour Julien, au contraire, le Crossfit est une bonne pratique, ouverte et variée, qui valorise le fait d’aller au-delà de leur pratique pour trouver des bons outils ailleurs.
Est-ce que la course à pied est une pratique mauvaise pour le corps ?
Courir n’est pas mauvais en soi. Un des pionniers du mouvement naturel, George Hébert, garde d’ailleurs une place pour la course dans sa technique.
Mais c’est ce qu’on en fait qui pose problème : comme c’est facile et que ça promet une grande dépense énergétique, on va avoir tendance à aller l’intensité prendre le pas sur la régularité.
Mais la course – et le sport en général – est traumatique quand on le fait à outrance et sans conscience. Pour Julien, rien que de réapprendre à respirer aiderait les joggeurs à mieux pratiquer.
Certaines morphologies prédisposent également à courir ou non. Jérémy Dalzon nous parle en détail de ce concept des morphotypes qui, s’ils sont de bons indicateurs pour déterminer les sports idéaux pour nous, ne doivent pas nous limiter : on fait une pratique avant tout parce qu’elle nous plaît !
Si tu aimes courir, tu peux retrouver sur le blog un échauffement optimal avant de s’y mettre pour prévenir au mieux le risque de blessure.
Et en termes de technique de course, je recommande souvent le POSE Running. Cette technique permet d’apprendre simplement la mécanique de la course à pied et de comprendre comment bouger le corps pour réaliser des pas sans mettre de la charge inutile sur les chevilles et les genoux, et éviter un maximum les blessures liées à l’usure ou aux mécanismes compensatoires. Voici une vidéo d’introduction au Pose Running pour le débutant complet.
Sur quoi s’est-il basé pour créer sa méthode OceanXfit ?
Julien se base sur les principes d’Oxygen Advantage et de la méthode XTP Training.
Oxygen Advantage est une méthode d’entraînement fonctionnel de la respiration, qui utilise des principes scientifiques pour améliorer les mouvements et le contrôle du diaphragme. Cela permet de mieux respirer, simuler une respiration d’altitude pour améliorer les performances athlétiques, la récupération, l’efficience respiratoire, l’apport en oxygène vers les muscles et permettre de se pousser plus loin et plus fort.
Comme l’explique Julien, il s’agit d’une méthode d’entraînement plutôt technique et scientifique qui ne s’oppose pas aux autres approches qu’on a déjà mentionné dans ce podcast comme la Méthode Wim-Hof, ou encore le Yoga Toumo.
Julien s’est également formé à une approche plus holistique de la respiration basée sur les techniques respiratoires des surfeurs et des apnéistes, fondée par une légende du Surf: Laird Hamilton.
Cette méthode est XPT Training et Julien en est pour le moment le seul représentant Français. XPT Training (ou Extreme Performance Training) est surtout un style de vie. XPT est décrit par Julien comme une manière de vivre sa vie en respectant l’attribut fondamental humain: la capacité de s’adapter.
Initialement créée pour les surfeurs, cette approche se compose naturellement d’éléments respiratoires, de mouvements aquatiques et de récupération, et cherche à stimuler la croissance dans tous les aspects de la performance humaine grâce à une exposition à une variété d’environnements naturels.
Pourquoi la respiration devrait être considérée comme un outil et un des paramètres les plus importants de l’entraînement ?
Dans cet article, tu peux retrouver une retranscription de cette partie de notre conversation. Nous y établissons que la plupart des gens ne savent pas respirer, qu’ils soient sédentaires ou athlètes de haut niveau. Pourtant, en plaçant la respiration comme paramètre de l’entraînement, notre potentiel de progression peut augmenter !
Il est important de savoir utiliser sa mécanique respiratoire au mieux et d’entraîner son diaphragme parce que c’est le principal muscle respiratoire.
Même si on sait respirer de naissance, on ne peut pas empêcher les mauvaises habitudes de s’ancrer. On peut réapprendre à respirer convenablement.
C’est en tout cas ce qu’il a appris auprès d’Oxygen Advantage, grâce à un autre mouver de ce podcast: Leonardo Pelagotti, instructeur Wim Hof.
Comment Julien a découvert l’importance de la respiration ?
C’est à travers la méthode XTP, puis la formation Oxygen Advantage qu’il découvert des méthodes concrètes de respiration fonctionnelle et hypofonctionnelle et le concept de tolérance au CO2. Mais au-delà d’une méthode, c’est surtout un style de vie de bien savoir respirer.
Ma recommandation pour celles et ceux qui pratiquent les sports de combat de préhension comme le Jiu-Jitsu Brésilien, je mentionne le livre BREATH de Rickson Gracie, une légende du Jiu-Jitsu Brésilien. Ses méthodes d’entraînements sont orientées sur la conscience corporelle, le mouvement, l’exposition au froid et la respiration, et lui ont valu son succès !
On partage d’ailleurs une formation au mouvement appelée MÉTHODE RICKSON GRACIE qui te permet de t’entraîner comme cette légende du Jiu-Jitsu Brésilien et des Arts Martiaux Mixtes dans laquelle on partage un module de mobilité articulaire pour déverrouiller les hanches, la colonne vertébrale, et les chevilles pour manipuler le corps au sol, de Ginastica Natural pour la partie mouvements naturels, et conditionner le corps pour les pratiques au sol et un module de respiration basé sur les techniques de respiration dynamique type Hatha Yoga et Méthode Wim-Hof.
Quelle est l’approche de Julien autour de l’apnée et du travail respiratoire ?
Dans la pratique, il y a des mouvements dynamiques dans l’eau pour travailler l’apnée.
L’apnée a été développé par Laird Hamilton, notamment
On retrouve une expérience commune avec celle de Brian Magnus, qu’est l’entraînement des apnéistes. Julien nous donne quelques exemples d’exercices de mouvements dynamiques dans l’eau utilisé dans la méthode XPT pour travailler l’apnée, comme marcher sous l’eau en transportant des poids. C’est ce qu’on appelle “les marches Polynésiennes”, qui permettent de travailler sur l’accumulation du CO2, hypoxie…
Le travail de tolérance au CO2 est indispensable et permet un besoin de récupération plus tardif. On augmente la capacité de son corps à supporter cette accumulation !
Pourquoi il ne faut pas respirer par la bouche ?
“Est-ce que tu manges par le nez ? Alors pourquoi tu respires par la bouche” ?
Le nez est le principal organe respiratoire. Il permet de filtrer l’air et a un impact sur les sinus paranasaux. Ceux-ci engendrent la libération d’oxyde nitrique, ce qui a un impact sur la perfusion sanguine et l’oxygénation alvéolaire, et qui permet une meilleure circulation de l’oxygène et donc une meilleure oxygénation cellulaire et tissulaire.
Par ailleurs, c’est la respiration nasale qui active le diaphragme, pas la respiration buccale.
Mais la respiration buccale peut avoir ses avantages dans la récupération ou pour l’hyperventilation. En cas de gros besoins d’oxygénation, il est cohérent de respirer par la bouche car elle permet de plus gros volumes d’air d’entrer dans le corps.
Cette retranscription de notre dialogue détaille davantage le discours de Julien, qui nous mentionne aussi le fonctionnement du réflexe respiratoire !
Qu’est-ce que le sport masque ? Comment l’utiliser ?
Le sport masque est le principe de pratiquer en attachant un masque sur son visage pour régler le flux d’air qui arrive dans les narines et réduire la respiration.
La plupart des gens font du sport masque car ils pensent que ça leur permet de faire du travail hypoxique (90% de saturation en oxygène). Or, c’est très dur d’y parvenir comme ça !
L’intérêt surtout de cette pratique est de travailler sans faire de bruit, sur une respiration silencieuse contrôlée et profonde. C’est surtout un travail de ralentissement et de contrôle du corps et de l’esprit.
Le rapport entre la respiration façon XTP et l’aspect méditatif et spirituel ?
S’ouvrir à la respiration nasale lente et contrôlée, c’est aussi se ramener à soi-même et mieux se concentrer, même si ça travaille sur le tonus.
Pour Julien, la méditation est à intégrer dans sa pratique, comme la notion d’alimentation, de sommeil et de la connexion à soi et aux autres…
C’est un travail émotionnel, psychologique, spirituel, qui permet d’évaluer son récit intérieur, de voir comme on se sent, où on en est avec nos émotions, si on est cohérent avec sa pratique au quotidien, etc…
Aussi, dans le domaine du surf, on peut se plonger dans une méditation contemplative, vu l’environnement dans lequel la pratique évolue.
Surf et respiration : Pourquoi le travail respiratoire est aussi important ?
Il y a un côté d’immédiateté dans le surf, ainsi qu’un côté concret : c’est facile d’entrer en état de flow !
Le travail respiratoire peut apporter une notion de sécurité et permet de gagner en sérénité une fois qu’on est dans l’eau et qu’on peut subir des états de stress (quand on tombe, boit la tasse, etc).
Mais surtout dans le surf, il faut savoir bien jauger ce qu’on est capable de faire. L’océan est comme la vie : si on se surestime, on se prend une claque. Il faut savoir observer pour comprendre comment traverser une épreuve..
Comment avoir une bonne condition physique et un corps capable de tout faire ?
Julien prend 3 typologies de personne : le marathonien, la force athlétique et le polyvalent.
La condition physique, c’est savoir ce qu’on veut faire avec. L’un va travailler son endurance, l’autre sa force et le troisième va devoir être capable de tout faire, va devoir être fonctionnel s’il veut être polyvalent.
Julien invite à se poser les bonnes questions : Qu’est-ce qui est le plus important ? La performance ou l’intégrité physique ? A chacun ses choix une fois qu’on y a répondu.
En tout cas pour lui, son idéal est de ne pas trop se spécialiser, mais suffisamment pour être compétent. Ne pas s’enfermer dans quelque chose mais sans trop se disperser.
Ils sont nombreux les mouvers à avoir la même approche : nous en discutions avec Raphaël Berkane, mais aussi avec Sylvain Noury et son ambition de devenir un véritable couteau Suisse de la nature.
Comment la méthode naturelle de Georges Hébert a impacté positivement Julien ?
George Hébert est l’un des pères fondateurs de l’approche de l’entraînement par le Mouvement, celui qu’on associe souvent à l’origine de l’EPS en France, des entraînements militaires fonctionnels, du Parkour et dont plusieurs experts en mouvement contemporain, comme Ido Portal, mentionne comme une inspiration profonde. Alexandre Borne nous raconte l’histoire de l’hébertisme et du mouvement naturel et les bienfaits pour ceux qui le pratiquent !
Pour Julien, l’hébertisme lui a fait comprendre l’importance de de retrouver de l’autonomie au niveau de son corps pour se faciliter la vie plus tard. L’intérêt du mouvement, c’est de permettre à son corps de pouvoir faire des choses le plus longtemps possible. Bref, de s’éclater le plus longtemps possible !
“Accepter la difficulté maintenant permet de rendre sa vie plus simple ensuite” : nous abordons ce même sujet avec Nicolas De Paoli et l’importance de l’effort et de la persévérance pour prendre soin de soi et profiter au maximum de la vie et des siens !
Nous parlons ensuite réseaux sociaux et construire sa communauté. Pour nous, il s’agit de faire des choses qui résonnent avant tout : c’est comme ça qu’on attire la bonne communauté. Par exemple, ayant quitté les réseaux sociaux, les gens qui viennent désormais sont ceux du podcast : “Si t’es pas capable d’écouter un truc pendant deux heures, t’es pas l’audience pour moi ! “
Nous sommes le produit de notre manière de vivre notre vie et nous résonnons avec ceux qui ont les mêmes besoins. La vie est plus fun quand on est en forme, quand on va faire du surf ou des choses différentes, loin de la monotonie : et si certains peuvent être en désaccord, ce n’est pas grave, ce n’est pas eux que nous cherchons à faire venir.
Nous terminons le podcast en invitant chacun à s’extraire des résultats et des notions de performance pour simplement kiffer le moment ! “Aujourd’hui c’est un beau jour pour mourir” comme le dit Ido.
Vivons une vie sans regret, comme on a envie de la vivre !