Quelle est l’intention derrière le fait de présenter un podcast en étant torse nu ?
Se montrer torse nu, c’est devenu une sorte de marque de fabrique ici. Mais c’est naturel de se poser la question de quelle image on veut donner quand on le fait.
Pour Nicolas, il faut faire les deux pour être crédible : quand on parle d’alimentation et de santé du corps, le faire torse nu n’est pas un problème. Mais selon les invités, on peut tout à fait “se calmer” et mettre un tee-shirt.
Se mettre torse nu, c’est aussi incarner ce qu’on raconte. On prouve nos efforts à travers notre physique.
Beaucoup se présentent comme des experts mais ils ne montrent jamais leurs résultats.
Un expert, c’est d’abord quelqu’un qui a fait le travail !
Aussi, selon moi, il ne faut pas confondre le message et le messager. On porte parfois trop d’attention sur la personne, alors que leur message est creux (mauvais résumés, théorie sans la pratique derrière, résumés de résumés…).
Pourquoi avoir un business authentique et ancré dans le monde réel est important dans le monde d’aujourd’hui ?
On donne de la valeur à ceux qui font les choses.
Il est important de montrer l’exemple en s’ancrant dans le réel, surtout à l’époque de l’IA, qui va pousser les gens à se questionner sur l’origine des choses.
Mais comment faire un pas vers l’authenticité pour quelqu’un au milieu d’un changement de cycle ?
Pour prouver notre travail, il faut de la sincérité et de la transparence.
Tous les business physiques vont sortir du lot : on n’est pas fait pour rester sur les écrans. Utiliser les outils digitaux permet d’amener les gens dans le réel. C’est dans ce sens qu’il faut aller, en direction d’un espace physique, avec des expériences réelles.
Comment Nicolas a-t-il fait évoluer sa relation aux réseaux sociaux ?
Le travail en ligne lui a permis au départ de se libérer du temps et d’accroître sa liberté. Mais malgré sa progression, il a vite remis en question le processus.
Nicolas est un homme du réel : il préfère les entraînements et le physique. Le digital ne lui permet pas d’être entièrement créatif. Il n’est pas non plus totalement en contrôle à cause des algorithmes, ou même de son audience : quand il est passé de 30k à 100k followers en un mois, il a trouvé ça génial, mais il s’est vite rendu compte que, d’un coup, beaucoup de personnes ne comprenaient plus rien à ce qu’il faisait, alors qu’au départ, ce n’était qu’un petit groupe de passionnés.
Il a donc fini par se détacher un temps des réseaux pour se concentrer sur le réel.
Nous connectons sur ce point là, puisque je suis moi-même parti de toutes les plateformes de réseaux sociaux. Je n’en ressens que des bienfaits, tant dans le maintien de mon espace privé, que sur ma santé mentale, mes relations sociales et l’état de mon business.
Nicolas n’a pas été aussi catégorique que moi puisqu’il y est revenu. Mais son intention est différente : il ne fait plus que ce qu’il veut quand il veut. Cela lui permet de rester en phase avec ce qu’il aime, c’est-à-dire s’exprimer, partager une idée ou faire un bon post.
Aussi, et c’est important, il se sert des réseaux pour soutenir son business physique. “Si tu veux faire quelque chose de bien, il faut qu’on puisse te trouver”.
Présentation du projet « Bali Time Chamber » de Nicolas
Parce qu’il avait envie de créer un endroit paradisiaque, Nicolas s’est lancé dans un projet fou et imaginé avec le coeur : créer une salle de sport dans sa maison, la Bali Time Chamber.
Il voulait recréer une Salle de l’Esprit et du Temps, à l’image de Dragon Ball Z, dans laquelle il mettrait à disposition divers outils : sauna, bain froid, salle de sport. L’idée était de créer un espace pour les hommes qui veulent vraiment s’entraîner et progresser.
Seize hommes ont participé au premier mois de lancement. L’intention est de les accueillir pour de longues durées, au minimum une semaine, tout au long de l’année. Florian Marrec a pu découvrir cette salle, qu’il compare avec la célèbre salle Nirvana Strength de l’époque pré-pandémie.
Mais comment garder une clientèle de qualité ? Nicolas admet qu’il est difficile de faire une sélection au début. Il peut poser des questions à ceux qui veulent venir, pour connaître leurs motivations, puis les accueillir et, pendant ces moments passés ensemble, observer qui pourraient être les leaders.
Car le projet dans le futur est de n’ouvrir la Bali Time Chamber qu’à des personnes déjà venues et sélectionnées, ou à des personnes par recommandations. Et plus le temps passera, plus la barre pour entrer sera haute.
Quoi répondre aux gens qui disent que le projet de Nicolas est élitiste ?
Nicolas admet qu’il ne peut pas accepter tout le monde. Pour lui, l’environnement est très important : il souhaite être entouré d’hommes qui ont envie de progresser et de se tirer vers le haut. Ils n’ont pas forcément à être des athlètes, ils peuvent aussi être des débutants qui ont une motivation de fer. C’est l’énergie qui compte.
Et si un jour la barre monte pour n’accepter que les athlètes experts, ça peut être source de motivation de se dire “Je n’y ai pas encore accès, alors je vais m’entraîner pour y avoir accès plus tard”. Il faut le mériter pour y entrer !
C’est un principe de vie : il faut travailler pour mériter des choses. Je compare cette mentalité avec la compétition en football ou dans le sport en général où l’on nous répète : “Mérite ta place”.
Les notions de travail, de mérite et de respect sont aussi très importantes. Certaines personnes pensent que la liberté est de faire ce qu’ils veulent. Mais pour Nicolas, la liberté passe par la restriction et la discipline. Ce concept est l’une de mes 30 leçons de vie.
Il faut réaliser que la vie est injuste, qu’on ne va pas tout avoir, qu’il faut arrêter de se trouver des excuses et de bosser pour obtenir ce qu’on souhaite.
Et ce sont des gens avec cette mentalité de croissance que Nicolas recherche pour construire cette tribu.
Que penser de cette mentalité « Je vais me faire tout seul, j’ai pas besoin des autres » ?
Pour Nicolas, cela ne marche pas. Les autres peuvent te donner des conseils ou t’offrir des solutions : la coopération et l’entraide permettent de gagner beaucoup de temps. Se construire tout seul est bien au début pour justement comprendre la valeur de l’aide des autres. Si on est aidé dès le départ, on peut penser que tout nous est dû. C’est exactement la position qu’a Florian Marrec sur le sujet. Pour lui, se construire tout seul permet aussi d’être en mesure de donner de la qualité une fois qu’il est prêt à collaborer avec les autres.
Par ailleurs, “le kiff, c’est de kiffer ensemble”. C’est de partager un chemin, une évolution pour qu’on puisse se la rappeler. L’expérience sera meilleure ensemble.
Pour moi, l’entraide, c’est aussi croire en l’abondance. “Plus j’ai, plus mes amis ont.” J’ai un intérêt à rendre tout le monde riche. Si mon entourage ne suit pas mon évolution, je me retrouve tout seul. J’ai donc besoin de les élever aussi !
Pourquoi la démarche de faire du sport et de garder la santé en dit long sur notre manière de penser
Nous entamons une réflexion sur notre impossibilité respective de connecter avec des gens qui ne prennent pas soin d’eux et de leur corps, et ne cherchent pas à monter en compétences.
“Si tu ne sais pas comment ne pas avoir mal dans ton corps, on n’a pas la même énergie”. Si la personne ne le sait pas, c’est parce qu’elle ne s’est pas posé la question, elle n’a pas cherché de solutions, elle n’a pas fait l’effort pour sa santé physique et parce qu’elle préfère sacrifier sa santé pour des plaisirs immédiats.
C’est la même chose pour la posture, l’état de la peau, des cheveux, du corps en général.
Pour Nicolas, garder la santé, c’est aussi du respect pour les autres. On veut rester avec notre entourage en bonne santé le plus longtemps possible.
Il est catégorique sur le sujet : “Ne pas prendre soin de soi, c’est accepter la faiblesse et c’est pas acceptable”.
Néanmoins, ce n’est jamais trop tard pour se reprendre en main. Chacun peut avoir des résultats avec des efforts constants. “C’est jamais trop tard”.
C’est ok d’avoir été dans l’ignorance pendant longtemps, mais le jour où on le réalise, il faut changer.
Pourquoi accepter la difficulté permet de rendre sa vie plus simple ?
En voulant la facilité au départ, on se rend les choses plus difficiles sur le long terme. Quelqu’un qui n’a aucune activité physique va avoir des difficultés à monter les escaliers, à marcher longtemps, à porter des choses, à guérir d’une blessure…
En faisant des efforts dès le début, en nous rendant tout difficile, on rend tout plus facile sur le long-terme : dans notre forme, nos relations, notre hygiène de vie, nos ambitions…
Plus vite on adresse nos responsabilités, plus vite on les solutionne.
“Derrière chaque décision, regarde la gravité des conséquences”.
C’est la même chose quand on s’entraîne ou qu’on utilise des outils inconfortables comme la douche froide : parfois, on ne va pas aimer le faire, mais on sait que ça va faire du bien. En réalité, ça ne devient jamais plus facile, c’est juste qu’on se renforce.
On vit, tout simplement. Le sport n’est pas une activité: c’est une hygiène de vie !
Les gens veulent le bonheur. Mais comment apprécier un bon bain chaud sans avoir le bain froid ? C’est pareil avec les entraînements durs : aller vers les challenges nous permet de kiffer. “Je passe par là pour le mériter derrière”
Le principe d’aller vers l’inconfort pour se renforcer, c’est le principe d’antifragilité.
Comment faut-il jouer au jeu de la vie selon Nicolas ?
“La vie est un jeu auquel il faut jouer sérieusement.”
Il faut jouer pour gagner. Pour Nicolas, jouer pour participer est un problème. L’objectif doit être de donner de soi – de tout donner. Si on ne fait qu’être là, on essaie même pas ! Il faut y aller à fond pour au moins goûter à la victoire. Tant pis si on perd, ça aidera à gagner plus tard.
Il est important d’alimenter sa volonté de puissance pour se pousser à s’améliorer. Tout peut être génial si on y va avec l’intention de vraiment essayer et de tout donner.
Si on enlève l’intention, on se condamne. On se tue parce qu’on se met à errer sans volonté. Mais si on joue pour gagner, ce n’est pas grave de perdre : la clé, c’est l’énergie donnée.
Cette attitude permet de forger son avenir : on crée la vie que l’on souhaite avec nos actions quotidiennes.
Pour apporter de la nuance, le jeu de la vie pour moi, c’est aussi se montrer curieux et aller l’explorer sous toutes ses facettes. C’est d’être dans la création et, parfois aussi, dans la légèreté du jeu et du rire.
Comment rester discipliné ?
Nicolas a décidé de mettre plus de discipline dans sa vie et de ne plus être complaisant avec les petites habitudes qui ne sont pas bonnes.
S’il fait tomber quelque chose, il va nettoyer directement.
S’il veut une glace, il se rappelle que ce n’est pas bon pour lui.
Toute cette démarche le mène vers ce qui a du sens, vers une attitude de fixer les choses quand elles doivent être fixées. Ça facilite la vie de faire les choses au bon moment, sans se laisser déborder.
Il fait le parallèle avec l’Art de la Guerre de Su Tzu et The War of Art de Steven Pressfield : Il est un professionnel et “un professionnel, il le fait.”
Faire le travail d’un professionnel, c’est savoir ne pas être distrait ni par les résistances, ni par l’égo qui te dit “Ce n’est pas important, ne le fais pas”.
Dans son livre, Steven Pressfield raconte comment il contacte sa muse le matin et invoque l’inspiration pour écrire inspiré. Même si parfois il ne le veut pas, il n’esquive pas. C’est un professionnel, il le fait.
L’importance d’écouter sa voix intérieure
On a tous cette voix qui nous dit si c’est bon ou pas bon. Pour Nicolas, il est important de développer son chemin de croissance en écoutant cette voix, tout en la différenciant de nos émotions et de nos addictions. Loïc Diat parle de “force spirituelle” qui nous montre un chemin qu’on choisit ou non de suivre.
Cette morale intérieure permet d’être guidé dans tous les aspects. “Il y a un vrai moi caché du monde que personne ne connaît. Un moi profond.”
Cette voix rend la vie unique. Je fais la comparaison avec la danse, car je vois cette voix comme un mouvement, une empreinte unique. Mon empreinte, mon parfum personnel, qui me pousse à prendre des choix par moi-même.
Le sens de notre vie, c’est peut-être de laisser exprimer cette flamme, ce Moi intérieur. Mais la grosse barrière, c’est l’égo. Il nous fait croire qu’on est nul, mais il faut être solide et continuer à garder la même voie.
On n’a pas besoin de religion pour garder le cap, mais la foi rend incorruptible. Elle nous pousse en avant. Dans un monde désacralisé, la disparition de la foi fait des catastrophes. On ne croit en rien. Rien ne guide plus les gens. Ils sont dans le brouillard.
Retourner à la foi, c’est travailler et être discipliné.
Peut-on tout tolérer ?
Ce qui peut poser problème pour beaucoup de gens, c’est de ne pas comprendre la différence entre la tolérance, la différence d’opinion et le caractère sacré pour le bien commun.
Est-ce qu’on doit tout accepter ?
Non.
Par exemple, le devoir de prendre soin de son corps pour le bien commun et le vivre ensemble, c’est indispensable.
La tolérance se trace par une fine ligne. Mais il est important de combattre ce qui se trouve derrière. Être trop tolérant, c’est se faire écraser. C’est laisser quelqu’un prendre des avantages jusqu’à ce que ce soit trop tard.
Il faut être intransigeant et mettre des limites et des règles. Pour Nicolas, cette idée-là est libératrice car les contraintes sont libératrices.
Il parle d’ailleurs d’autorité spirituelle comme principe d’autorité. On a besoin d’une autorité, d’un cadre, d’une structure. Chacun cherche de l’ordre dans sa vie. Une société sans ordre et sans règles, c’est chaotique.
Le mouvement woke et la déconstruction des valeurs
Pour Nicolas, la motivation de ce mouvement est de déconstruire quelque chose qui a passé l’épreuve du temps, de déconstruire des valeurs. Il regrette le manque de projet au-delà de la déconstruction.
“La définition de la liberté pour eux, c’est de faire ce qu’ils veulent faire, sans comprendre qu’ils ne sont pas en mesure de le faire.”
La liberté vient avec les contraintes données pendant sa jeunesse pour gagner en compétence pour plus tard !
Comment Slim et Nicolas abordent-t-ils les relations homme/femme ?
Pour Nicolas, dans un couple, les deux rôles doivent être bien définis pour créer de l’équilibre, que ce soit dans la coopération, le travail mais aussi des énergies masculines et féminines. Cela permet de créer un projet ensemble et d’avoir une direction commune.
Romain Landois a le même avis : dans un couple chacun a son rôle, chacun a ses forces et ses faiblesses à complémenter et chacun doit faire un travail sur soi pour que ça fonctionne.
Le but, c’est d’avoir une équipe.
Aujourd’hui, deux personnes se mettent ensemble et veulent être les mêmes choses. Pour Nicolas, c’est être à la recherche d’émotions et de drames.
Dans les civilisations anciennes, la femme était chargée des enfants et du sacré. C’est pour cette raison qu’on devait les protéger. Elles sont le portail de ce monde-là. Dans ce cadre-là, Nicolas aborde le cas des femmes au foyer : il invite les gens à ne pas les tourner en ridicule. C’est bien une femme qui travaille, mais toutes ne le veulent pas.
L’équilibre dans le couple, c’est aussi de l’équilibre pour l’enfant. Deux personnes équilibrées peuvent donner à l’enfant ce qu’ils ont de mieux : c’est cela qui crée des innovateurs, des audacieux qui osent sortir des sentiers battus.
L’idée est de trouver quelqu’un qui va nous élever, de retrouver le sens du Beau chez l’autre, le sens de l’amour, pour être inspiré.
Vers une évolution du podcast MOUVERS : aller au-delà du corps, assumer ses idées et offrir une différente vision du monde
J’ai envie d’amener plus d’ouverture sur le podcast, au-delà de la pratique du mouvement. Assumer sa position de leader, c’est d’assumer sa voix et ses idées. Les gens n’ont pas à résonner avec tout, mais au moins, le large éventail d’idées différentes permet d’offrir une autre option, un autre chemin pour les gens.
Il faut aussi accepter les différents cycles. Elle est finie l’insouciance de l’enfance, avec beaucoup d’entraînements et d’action.
Grandir, c’est aussi passer par une étape plus philosophique: les actions sont importantes mais le partage le devient davantage. Plus on vieillit, plus on a envie de transmettre et de partager.
C’est toute une démarche que je partage avec plusieurs mouvers : Staiv Gentis qui voit la transmission comme un moyen d’élever le collectif, VLCP Fabien qui veut être utile à la société et la servir correctement ou encore Florian Rousseau qui voit la démarche comme une trace positive à laisser sur Terre.
L’idée est de continuer à évoluer et d’oser dire des choses à contre-courant.
J’ai aussi envie de créer plus d’espaces physiques pour générer une tribu. C’est la barrière des espaces en ligne, j’ai besoin de créer des choses concrètes et d’incarner tout ce que je dis et montre. Les évènements MOUVERS servent à ce but.
On doit voir grand, on doit oser rêver grand. Mais l’entourage a parfois peur que les rêves trop grands nous rendent tristes.
Mais est-ce qu’y arriver est ce qui compte le plus ? C’est le processus qui est important, c’est le principe d’aller à la poursuite de ses rêves qui est un plaisir !