Dans cet extrait du 22 ème épisode du Mouver Podcast avec Pierre Dufraisse, Pierre nous parle de Maurice Daubard, un homme qui a été une grande source d’inspiration pour Pierre.
Maurice a fait plusieurs travaux pour aider les moins fortunés, notamment en recueillant et en hébergeant des sans-abri et en organisant des concours de plongeon pour amasser des fonds pour les nécessiteux.
Pierre est allé vers lui pour apprendre la discipline et l’exemplarité. Maurice a une approche similaire à Wim Hof en ce qui concerne l’exposition au froid.
Maurice avait battu de nombreux records de baignade dans des glaçons dans les années 70, mais il n’était pas mondialement reconnu en raison du manque d’internet à cette époque.
Wim Hof, qui connaissait Maurice, s’est probablement inspiré de lui pour faire son premier bain de glace d’une heure en utilisant le même récipient en plexiglas que Maurice avait utilisé 20 ans auparavant.
Maurice a été attiré par le froid après avoir contracté une pneumonie et a décidé de se soigner. Il a commencé à prendre des bains d’eau froide tous les jours, ce qui l’a aidé à guérir.
Enfin, Pierre mentionne le Toumo, un yoga du froid d’origine tibétaine, qui se concentre sur la production de chaleur endogène.
La pratique consiste à marcher pieds nus dans la neige et à se réchauffer par la respiration, et il semble que la technique de respiration de Wim Hof soit basée sur cette pratique.
Très bonne lecture à toi mon Mouver !
Qui était Maurice Daubard ?
SLIM : J’aimerais rebondir maintenant sur l’un des derniers points que tu mentionnes parce que je pense qu’il s’agit de quelque chose de peu commun.
Lors des podcasts précédents, beaucoup de personnes nous ont parlé de Wim Hof et de l’exposition au froid, mais je pense que peu de gens connaissent Maurice et son travail !
Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus, rentrer dans les détails ?
Y-a-t-il une comparaison à faire avec Wim Hof ou bien s’agit-il de quelque chose de totalement différent ?
Comment as-tu réussi en ce qui te concerne, à pénétrer dans cet univers-là ?
PIERRE : Oui, je vais le faire avec grand plaisir Slim mais avant tout, je tiens à te remercier d’insister sur ce point, parce que Maurice est quelqu’un qui a changé ma vie,
Et quand je le dis, j’ai toujours la gorge qui se serre un peu parce que c’est un Monsieur incroyable, qui, toute sa vie a œuvré pour la dignité des plus faibles.
Il a recueilli des SDF qui dormaient dans la rue et les a hébergés chez lui.
Il faisait des concours de plongeon pour recueillir des fonds pour les plus démunis.
Je ne suis pas allé le voir pour apprendre le froid, mais pour apprendre la discipline et l’exemplarité et c’est ce que j’ai appris chez lui !
C’est ce qu’il m’a transmis et pour cela, je lui serai éternellement reconnaissant.
Le parallèle à faire avec Wim est très simple. Ce qu’il faut savoir tout d’abord, c’est que tous les records de bain dans la glace, dans les cubes de glace qu’a fait Wim HOF dans les années 90/2000, Maurice les a réalisés dans les années 70 !
Toutefois, à l’époque, Internet n’existait pas…
Il n’était donc connu que localement, il passait dans les journaux pour une espèce de type un petit peu bizarroïde qui fait des bains froids et il n’a pas eu la reconnaissance mondiale qu’a Wim HOF.
Quelles sont les personnes qui ont inspirées Wim Hof ?
Mais ce que j’ai pu constater, c’est que lorsque Wim a fait son premier bain d’une heure dans la glace, il a utilisé le même réceptacle en plexiglass, le même modèle que celui qu’utilisait Maurice 20 ans plus tôt !
Je pense donc qu’il y a quand même eu une inspiration quelque part car Wim, évidemment, connaissait Maurice !
Ce Toumo, ce yoga du froid d’origine tibétaine, a été relaté pour la première fois par Alexandra David Néel, une exploratrice très connue qui a été la première à se rendre au Tibet au début du 20e siècle et à parler du yoga.
Ce qu’elle a écrit dans le livre dans lequel elle relate ce voyage, qui est un ouvrage très intéressant, donne à peu près ceci :
Au fin fond du Tibet, dans les montagnes, on trouve des moines qui se déplacent presque nus dans la neige. Ils se rendent au bord des rivières, trempent un linge dans la rivière gelée et se le mettent sur le dos avec pour finalité de le faire sécher avec la température corporelle.
Elle raconte tout cela et fait part de son étonnement extrême face à ces pratiques !
Puis, elle explique que ces moines lui ont appris à marcher pieds nus dans la neige et à se réchauffer par la respiration…
Elle décrit donc exactement ce dont nous sommes en train de parler, à savoir la respiration Wim Hof, mais elle le fait 150 ans plus tôt et il s’agit du Toumo !
Le Toumo, c’est la base et cela consiste à produire de la chaleur de manière endogène.
Maurice quant à lui, a été attiré par le froid, à la suite d’une pneumonie qu’il avait contractée alors qu’il était très jeune et parce que les médecins lui disaient que c’était chronique et que cela ne passerait jamais, qu’il a décidé de se soigner par ses propres moyens, il a fait preuve d’antifragilité !
Étant attiré par le froid, il a décidé d’aller se baigner tous les jours dans l’eau froide !
Il me semble qu’il aurait été inspiré par l’Abbé Kneipp, qui est l’un des pères de la naturopathie et l’un des premiers à avoir travaillé avec le froid, en Europe de l’Est.
Un abbé qui a guéri beaucoup de monde de cette façon et qui est également un très grand Monsieur, pas assez reconnu lui non plus…
Pour revenir à Maurice, il a donc découvert le froid.
Au départ, il pratiquait le judo, puis il a entendu parler du yoga et a ensuite découvert le yoga du froid en lisant Alexandra David Néel.
Il décide alors de partir au Tibet où il fera plusieurs voyages…
Il s’engagera pour la cause des Tibétains face à l’envahissement de la Chine.
Au fil de ses voyages réguliers au Tibet, les Tibétains le reconnaissent comme un maître du yoga Toumo et ce sera la seule fois dans l’histoire où un non Tibétain sera reconnu comme un maître du Toumo !
Il faut savoir qu’il s’agit d’une tradition qui ne se transmet qu’oralement, de maître à élève, mais jamais par écrit.
Donc tous les livres que l’on peut voir sur le Toumo ou l’exposition au froid, ne doivent pas utiliser le mot « Toumo » et effectivement, la plupart du temps, ils ne le font pas.
Les auteurs inventent donc de nouveaux termes et c’est tant mieux.
Pour ma part, je fais de mon mieux pour dire que j’essaie de transmettre des principes du Toumo, mais je ne me place surtout pas comme un sachant parce qu’il faut vraiment pour cela, qu’un maître te reconnaisse comme praticien du Toumo !
Maurice, qu’est-ce qu’il a fait d’autres ?
Des choses extraordinaires !
Il a écrit des livres qui sont bouleversants, mais malheureusement ce sont de petites éditions et c’est peu réédité, mais ça vaudrait vraiment la peine que ses ouvrages soient lus parce que Maurice, c’est une vie d’aventures, une vraie vie d’aventures !
Et il y a une différence entre le voyage et l’aventure…
J’adore Mike Horn, mais ce sont des voyages avec des situations extrêmement dangereuses, donc c’est très inspirant.
J’adore tout ce qu’il fait !
Mais, la vraie aventure, c’est quand tu mets ta vie en jeu pour les autres…
Et Maurice a toujours fait cela, c’est-à-dire œuvrer pour les autres et c’est incroyable à lire, donc voilà, Maurice est un très grand Monsieur qui a pris sa retraite bien méritée, l’année dernière il me semble, à 93 ans !
À présent, son fils, Patrick reprend un peu le flambeau.
SLIM : C’est magnifique !
C’est un merveilleux récit que tu nous as fait là et je suis ravi d’avoir pu offrir une plateforme dans laquelle son nom va pouvoir faire écho, je l’espère, pendant des années…
PIERRE : Ça me fait plaisir !
SLIM : J’adore ce que tu relates.
Je pense que ça vient aussi de cet amour que j’ai du Japon, de la philosophie mais aussi de la pratique martiale, où il y a cette relation maître-élève, cette relation sensei senpai et kōhai.
C’est important de temps en temps, sans systématiquement nommer les gens, d’attribuer telle connaissance à telle personne, de reconnaître d’où ça vient et de maintenir une sorte d’histoire, de maintenir un fil conducteur.
Je citerais Graham Hancock qui dit : “ Nous sommes une espèce amnésique “,
Pour indiquer le prix que j’attache à cette transmission orale, cette volonté de maintenir les choses vivantes ; qui pour moi, représente une forme de cadeau que l’on fait à nos maîtres car de cette manière, on les rend immortels !
Ils ne meurent jamais parce que l’on veille à transmettre leur nom, leur philosophie et c’est pour cette raison que j’adore la manière dont tu as parlé de ce Monsieur et de ce qu’il t’a transmis.
C’est fabuleux !
Bibliographie et liens externes
Personnes mentionnées dans l’extrait :
- ALEXANDRA DAVID-NÉEL : grande exploratrice, écrivaine et pratiquante du Yoga Tumo, décédée à l’âge de 100 ans.
- GRAHAM HANCOCK : écrivain, journaliste britannique et théoricien à propos des civilisations anciennes.
- MAURICE DAUBARD : enseignant du Yoga Tumo, écrivain et philanthrope français.
- MIKE HORN : grand explorateur et écrivain, connu pour ces records et son tour du monde en suivant la latitude 0, dont il est le premier à réussir l’exploit.
- SEBASTIAN KNEIPP : prêtre et guérisseur qui serait à l’origine de plusieurs méthodes de soin naturel, tel que l’exposition au froid.
- WIM HOF : est recordman du monde de différentes formes d’exposition au froid. Sa technique est connue et reconnue dans le monde.
Termes spécifiques mentionnés dans l’extrait :
- SENSEI : terme japonais qui décrit le maitre et le gardien d’un savoir.
- SENPAI ET KŌHAI : terme japonais qui désigne les élèves. Le Senpai est un élève avancé, tandis que le Kōhai est un jeune élève.
Merci de ton attention mon Mouver !
Abondance & Gratitude,
Coach Nomad Slim
MOUVERS, Vivre en Mouvement
www.nomadslim.com
