Antifragilité : Comment se renforcer ? Faut-il éviter le confort ?

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Le sommaire

Je suis très heureux de vous retrouver pour un nouvel échange avec un spécialiste de l’hormèse et de l’antifragilité, mon ami Pierre Dufraisse, on a répondu à la question suivante :

“ Comment les difficultés de la vie nous permettent-elles de nous transformer et de nous renforcer ? Faut-il éviter le confort ?”

N’hésites pas à aller voir le travail de Pierre sur sa chaine YouTube Vérisme TV, mais aussi dans son nouveau projet Le Centre Naturopathie et Hormèse (CNH).

Très bonne lecture à toi mon Mouver !

Pourquoi le confort n’est pas votre meilleur ami ?

SLIM : J’aimerais rebondir sur quelque chose qui m’a interpellé dans ce que tu expliquais sur la façon dont tu as fait tes premiers pas en naturopathie, quand tu as pris conscience de l’importance de la santé, ainsi que sur la manière dont Maurice Daubard a commencé l’exposition au froid.

On observe que dans les deux cas, tout commence par un choc ou par une douleur ressentie qui ont provoqué un stress dans l’organisme, qu’il s’agisse de la pneumonie ou de la présence de la mort !

En ce qui te concerne, comment as-tu réussi à comprendre et à réellement assimiler et intégrer le fait que sans ce stress-là, on ne peut pas progresser, on ne peut pas évoluer ?

Je pense qu’il s’agit de quelque chose qu’il est toujours difficile de transmettre, y compris pour moi, compte tenu de l’obligation qu’il y a à se forcer pour faire quelque chose de difficile mais sans laquelle il n’y a pas d’adaptation et pas de possibilité d’aller plus loin…

Or, on sait bien que les gens ont l’habitude de rechercher le moyen le plus facile, le moyen le plus doux…

Mais je pense que, tout comme moi, tu promeus cette idée qu‘il faut réaliser des choses difficiles pour évoluer et qu’il n’y a pas d’autres moyens d’y parvenir…

Je voudrais savoir comment tu as trouvé cela et à quel point c’est important ?

PIERRE :  Oui, tu mets le doigt sur quelque chose de fondamental qui, je pense, est au cœur de nos travaux à tous les deux !

C’est exactement ça :

On nage à contre-courant de ce monde actuel qui vend le confort comme objectif !

Et vraiment, il faudrait s’arrêter, il faut toujours s’arrêter de toute façon, dans tout cheminement philosophique et dans la réflexion sur tout d’abord, la sémantique, c’est-à-dire le sens que l’on met aux mots, derrière les mots…

C’est vraiment important de prendre le temps de réfléchir au terme de « confort » !

Qu’est-ce que cela veut dire pour vous, le confort ?

Cette loi de l’hormèse est essentielle et notre ami Nassim Nicholas Taleb, pour rejoindre ce que tu disais, parle de croissance post-traumatique,

C’est-à-dire des traumas qui nous arrivent, des épreuves difficiles qui jalonnent notre vie et qui, certes, sont dures à affronter, comme celle de perdre mon père, ou toute autre !

Celle d’être malade ou de se casser la jambe, c’est difficile…

C’est une épreuve difficile, mais si l’on en ressort vivant, et à partir du moment où l’on en ressort vivant, il va y avoir quelque part en nous, un pan de notre personnalité qui va se renforcer, se renforcer par l’épreuve, qu’on le souhaite ou non, c’est un fait, un fait indéniable !

Or, dans notre société, occidentale en tout cas, l’épreuve difficile est très souvent cataloguée comme un traumatisme et l’on va s’apitoyer sur le sort de la personne…

Pourtant, si vous voulez aider quelqu’un, ne lui donnez pas votre pitié…

C’est le pire des cadeaux empoisonnés !

La pitié, c’est vraiment la pire des choses !

Il faut au contraire faire sentir aux gens qu’ils sont forts, qu’ils sont anti-fragiles, qu’ils ont en eux des capacités de régénération, de récupération, de rebond, qui sont merveilleuses !

Et c’est surtout cette surcompensation face au stress qui m’intéresse.

Comment se renforcer concrètement ?

Pour raccrocher les wagons avec ce que tu disais et ce que tu me demandais, à savoir comment j’ai trouvé tout cela, c’est tout de même le fruit d’un cheminement, même si je m’en suis rendu compte assez rapidement.

Oui, je m’en suis rendu compte assez rapidement, ainsi que de cette surcompensation face au stress.

La toute première fois, je m’en suis d’ailleurs rappelé très récemment :

Comme je te l’ai dit tout à l’heure, j’étais en surpoids lorsque j’étais adolescent et je me souviens très bien de ce moment précis, c’était en cours de gymnastique, au collège.

On devait grimper à la corde, or, quand tu es en surpoids, tu ne peux pas y arriver car, comme dirait mon ami Idriss : tu ne décolles même pas du sol !

Au collège, c’est assez terrible parce que tes copains se moquent de toi, ton ami qui est maigre comme tout grimpe sans problème et fait des allers-retours.

Enfin bref…

À ce moment-là, au lieu d’avoir une réaction qui serait de fuir l’agent stressant, comme on essaie de nous le vendre de nos jours, c’est-à-dire en hiver, vous mettez le chauffage et en été, vous mettez la climatisation…

Tout ce qui est stressant, tout ce qui pique et qui fait mal, surtout, ne le regardez pas, on va vous vendre une béquille pour vous permettre de ne pas le regarder, pour que vous ne vous adaptiez pas à cet agent stressant, moi, je me suis dit le contraire…

Je suis allé voir mon père et je lui ai demandé de m’acheter une corde !

Je l’ai suspendue dans le jardin et tous les jours, je me suis entraîné dans mon coin pour être le meilleur à la corde !

Déjà petit, je devais avoir 12 ans, quand quelque chose me faisait peur ou n’allait pas dans ma vie, que je n’étais pas content avec ça, je le mettais dans mon lit ou dans ma chambre,

C’est-à-dire que je le voulais dans mon environnement le plus proche pour m’en faire, non plus un ennemi, mais le meilleur des alliés !

Cela va même plus loin que de ne plus en avoir peur, ça devient une force !

Je me suis rappelé cette anecdote il n’y a pas si longtemps, mais j’ai toujours eu ce réflexe de me dire que, si quelque chose en moi me pose un problème, il faut que je fasse en sorte que cela devienne une force !

Un autre exemple :

Dans ma famille, nous sommes extrêmement proches, on s’aime énormément entre frère et sœur, ainsi qu’avec mes parents !

Nous sommes une famille très soudée, mais je sais aussi que cela présente des défauts, comme celui d’avoir beaucoup de mal à quitter le foyer, à voyager, à partir loin…

Quand j’étais petit par exemple, je pleurais dès que je devais quitter la maison…

Donc, au lieu de partir deux semaines en Espagne ou de faire un stage d’un mois en Allemagne, je suis parti 5/6 ans au Japon car je me suis dit que je devais changer quelque chose dans ma vie, pour ne pas risquer de devenir un poids mort au bout du compte, à un moment donné…

J’étais persuadé que partir allait me changer, pas forcément m’améliorer, mais me permettre de changer !

Sans chercher l’amélioration mais déjà cette expérimentation, complètement à 180°, ne pouvait que me changer, me transformer quelque part et me permettre de devenir une autre personne, d’être quelqu’un d’autre en revenant et cela me fascinait !

À partir de là, ça a été la même chose pour le froid…

Tous les hivers, je partais à Bali ou en Thaïlande pour fuir le froid en France…

Jusqu’à ce que je prenne conscience que je ne devais pas répéter cette même bêtise toute ma vie !

Et, au lieu d’essayer de me forcer de rester en France tous les hivers, tout en restant dans le « mou », je suis allé voir dans l’extrême…

Je suis allé voir Maurice et je lui ai demandé comment on fait pour prendre des bains glacés dans un lac gelé !

Du froid, j’ai tiré une force et ça a toujours été un peu cette même démarche, d’aller voir dans les extrêmes !

Plus tu étudies les neurosciences, notamment l’homéorhésie et tout le travail de Stanford sur l’extrême précisément, plus tu réalises que le vivant s’exprime dans l’extrême !

Notamment par la théorie du chaos, avec l’attracteur, l’oscillateur étrange de Lorenz, qui a une forme de papillon qui est plus ou moins à lemniscate de l’infini et plus tu te rends compte que les êtres vivants sont en train d’osciller comme ça,

D’aller voir dans les extrêmes ce qui se passe et que le point central est un point d’équilibre qui ne sera jamais trouvé !

Mais, le corps par l’homéostasie essaie toujours de tendre vers ce point d’équilibre-là, qui ne sera jamais trouvé et c’est dans les extrêmes que l’on va se sentir vivant !

Et si on se rappelle la première fois où l’on a été amoureux, où toute la biochimie interne est partie dans les chaussettes, où le cœur s’est emballé, où l’on est devenu rouge écarlate, la température du corps est montée,

On n’a jamais été aussi loin de son point d’équilibre, de son homéostasie et pourtant, on n’a jamais autant senti la vie en nous…

Donc on se rend bien compte ainsi que plus on s’éloigne d’un point d’équilibre, plus on se sent vivant et je trouve ça fascinant !

Mais ce n’est pas du tout le monde que l’on nous vend…

Le monde que l’on nous vend, c’est celui qui nous propose de faire un crédit sur 20 ans, où l’on cherche la linéarité partout,

Et c’est ce que dénonce Taleb quand il dit que cette recherche de linéarité et ce manque de volatilité tuent même les meilleurs et je pense en effet qu’il faut qu’on lutte contre cela…

SLIM : Absolument !

Et de toute façon, on retrouve cela dans les différentes philosophies de l’entraînement physique, que ce soit par Ido avec le mouvement ou même dans les différentes philosophies martiales, c’est précisément tendre vers l’adaptabilité dans tous les scénarios possibles.

Le combat, c’est le chaos !

Tu peux répéter tes gammes dans un sac de frappe toute ta vie, mais dès que tu te retrouves en face de quelqu’un, c’est complètement chaotique…

Les décisions sont prises à la milliseconde et il faut être capable d’être à l’aise justement dans cette idée, à l’extrême…

Je ne vais pas penser à mon cardio !

Je ne vais pas penser à ma technique !

Je ne vais pas penser à mon équilibre !

Il faut que je réagisse et justement évoluer dans ce chaos-là pour essayer de s’y préparer au mieux…

On le voit beaucoup dans le mouvement également et dans les pratiques physiques !

Mais cela reste un peu plus difficile de le voir dans la vie, je pense…

Et puis comme tu le disais, on fait face à une société qui nous vend en permanence l’équilibre…

Bibliographie et liens externes

  • NASSIM NICHOLAS TALEB : écrivain avec plusieurs best-sellers à son actif (Le signe noir, Antifragile, Jouer sa peau), mais aussi statisticien et professeur. Il est à l’origine du concept d’antifragilité.
  • ATTRACTEUR DE LORENZ : l’attracteur de Lorenz est une structure fractale correspondant au comportement à long terme de l’oscillateur de Lorenz (source : wikipédia).
  • LEMNISCATE : c’est une figure symétrique en forme de 8 horizontale. Souvent connu sous le terme “infini”.
  • THÉORIE DU CHAOS : est une théorie scientifique mathématique et physique qui traite des systèmes dynamiques déterministes, mais qui présentent néanmoins un phénomène d’instabilité.
  • HOMÉORHÉSIE : c’est la propriété d’un système à tendre vers un équilibre lorsqu’il est soumis à des  variations internes et externes.

Merci de ton attention mon Mouver !

Et si tu souhaites donner ton avis, ou tout simplement rebondir, je t’attends dans la section des commentaires !

Abondance & Gratitude,

Coach Nomad Slim
MOUVERS, Vivre en Mouvement
www.nomadslim.com

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