MOUVERS #133 – Chasse aux Babouins, Méthode Naturelle (Hébertisme), et Magic Mushrooms. Développer son esprit critique avec Mathieu Carpentier

Nouvelle conversation COSMIQUE avec Mathieu Carpentier autour de la pratique du Mouvement Naturel, en particulier la Méthode Naturelle de Georges Hébert, l’exploration de la conscience et la re-connexion à la Nature avec l’usage des plantes médecines (Magic Mushrooms), une critique constructive de l’état de la médecine moderne par un médecin, comment remettre de l’aventure et renouer avec la partie ancestrale de nos vies, et pourquoi il est essentiel de re-développer un esprit critique pour être incorruptible et in fine, réellement LIBRE.

Publié le 18 Septembre 2023

Visionner l'épisode complet

Écouter l'épisode complet

Tu peux aussi écouter l’épisode complet sur ta plateforme Podcast préférée :

Chapitres

00:00 Introduction
02:42 Sponsors
03:44 Prise de contact entre Mathieu Carpentier et Slim
04:42 Mode de vie plus reclus : comment a-t-il entamé cette transition ?
12:55 Doit-on attendre des catastrophes pour prendre de grandes décisions ?
16:01 Dans cette phase de déconstruction, Mathieu se verrait-il revenir dans le monde de la santé ?
24:43 Comment Mathieu est-il tombé dans la pratique du mouvement ?
27:58 Est-ce que l’accessibilité est simplifiée avec la méthode naturelle ?
37:33 Comment combattre le cynisme ?
44:08 A-t-on tous la responsabilité de contribuer à un avenir meilleur ?
51:59 Quelqu’un qui n’a pas conscience de ce qu’il fait est-il responsable de ses actes ?
56:55 Quel est l’avis de Mathieu sur les IA ?
01:02:38 Pourrait-on utiliser ces outils technologiques pour une élévation du collectif humain ?
01:06:35 Quelle est la relation de Mathieu avec les notions de transmission et d’héritage ?
01:14:50 Les modes d’éducation alternatifs et laisser les enfants découvrir leurs propres centres d’intérêt
01:28:35 L’expérience de Mathieu avec la tribu des Hadzabe
01:50:00 L’importance de réintégrer des notions ancestrales dans nos modes de vie confortables
02:02:11 Connexion à la nature et prise de psychédéliques : quelles sont les expériences de Mathieu ?
02:15:52 Comment Slim a-t-il été sensibilisé aux psychédéliques ?
02:23:07 Comment Mathieu voit-il les choses désormais après ces expériences ?
02:32:10 Un livre recommandé de Mathieu
02:35:01 Le message à l’humanité de Mathieu
02:35:47 L’objet de moins de 100€ qui a changé la vie de Mathieu
02:38:48 La routine matinale parfaite de Mathieu
02:40:09 Le lieu et l’époque que Mathieu aimerait visiter
02:41:35 Conclusion

L'invité : Mathieu Carpentier

Dans cet épisode de mon podcast, j’interviewe Mathieu, un dentiste vivant dans les montagnes suisses, qui a opéré un changement radical de vie pendant la période du COVID.

Mathieu partage son parcours, y compris sa perte d’emploi due à l’obligation de vaccination pour les soignants, et comment il s’est adapté en accumulant des petits boulots.

On discute de la tendance des gens à attendre une crise pour transformer leur vie, un schéma que Mathieu a lui-même suivi.

Il explique son passage de la musculation réglementée à l’hébertisme, une pratique plus libre et expérientielle du mouvement.

Mathieu, qui aspire à une approche holistique de la santé, ne se reconnaît plus dans la médecine moderne symptomatique.

On parle également du cynisme ambiant dans la société, de l’importance de l’action et de l’optimisme.

Mathieu partage sa vision sur l’utilisation responsable des technologies comme l’IA et sur l’importance de reprendre en main notre souveraineté personnelle.

On explore aussi son expérience avec les Hadzabe, une tribu qui vit un mode de vie ancestral, ainsi que ses expériences avec les psychédéliques, qui lui ont permis de repenser sa relation à la nature et à la mort.

Mathieu souligne l’importance de la transmission et de l’héritage, et de l’intégration consciente d’éléments de modes de vie ancestraux dans nos vies modernes et confortables.

Notes, Liens, et Resources dans cet épisode

Mode de vie plus reclus : comment Mathieu a-t-il entamé cette transition ?

Aujourd’hui, Mathieu vit dans les montagnes suisses. Il parvient à maintenir ce mode de vie plus isolé en gardant son travail de dentiste, six jours par mois, à deux heures de route de chez lui. Son objectif est de retrouver un cabinet plus proche, tout en organisant un nouveau business avec des séjours en montagne.

C’est l’époque du COVID qui a impacté Mathieu et l’a poussé à changer de vie. A l’époque, il avait perdu son travail à cause de l’obligation de vaccination pour les soignants et s’était débrouillé en accumulant des petits boulots (puisqu’il n’avait pas le droit au chômage).

Je me demande s’il a eu la sensation d’être isolé et de vivre une vraie séparation pendant cette période. Il m’explique que, finalement, si une grande partie de sa famille a décidé de ne pas se faire vacciner, peu de ses amis ont décidé de faire comme lui. Cela a effectivement conduit à des séparations, mais elles lui ont permis de refaire des rencontres qui résonnent davantage avec la personne qu’il est aujourd’hui.

Doit-on attendre des catastrophes pour prendre de grandes décisions ?

Puisque la période du COVID a été un électrochoc pour de nombreuses personnes, qui ont décidé de changer de vie par la suite, je me questionne sur cette tendance à attendre d’être au pied du mur pour se transformer.

Pour Mathieu, c’était le cas. Jusqu’ici, les blessures physiques l’avaient toujours poussé à entamer des changements. C’est en voyant un ostéopathe qui l’a dirigé vers la naturopathie et Pierre Dufraisse qui lui a permis d’entrer dans un monde d’anti conformité. Désormais, Mathieu veut aller à l’encontre du courant en proposant des nouveaux chemins sans attendre d’y être obligé.

C’est avec Pascal Lafleur justement que nous parlions de cette nécessité d’avoir des prises de conscience et de passer à l’action avant d’atteindre ces paliers de douleur et d’urgence. Pour lui, le coaching est une réponse pour prendre des décisions plus rapidement.

Dans cette phase de déconstruction, Mathieu se verrait-il revenir dans le monde de la santé ?

Mathieu ne se retrouve pas dans l’approche symptomatique de la médecine moderne. Pour lui, le système en place est une bêtise car il y a trop d’hyper spécialistes. Désormais, il veut s’approcher du domaine holistique. Toutefois, il ne va pas se retirer complètement de la médecine : il veut créer des accompagnements, des retraites, bref, trouver sa place pour aider les gens à aller vers un mieux être.

Un autre mouver issu du monde médical, JB Bourgeois, croit lui aussi en un équilibre entre la médecine moderne et une approche plus holistique de la santé. Mais pour lui, l’important est de surtout apprendre à se responsabiliser et redevenir acteur de sa santé.

Le parcours de Mathieu me fait penser à celui de Weston Price. C’était un dentiste parti enquêter pour comprendre pourquoi les gens avaient autant de caries. Cela l’a amené vers les peuples non dénaturés par les contacts avec la civilisation qui avait une vraie alimentation naturelle.

Comment Mathieu est-il tombé dans la pratique du mouvement ?

Mathieu est tombé dans la pratique du mouvement en passant d’abord par celui de la musculation, très cadrée et réglementée. Par la suite, il a découvert et adopté l’approche de Georges Hébert. Pour Mathieu, il y a dans l’hébertisme beaucoup d’expériences mais aussi de liberté dans la pratique : ça invite à sortir des protocoles.

Pour en savoir plus sur le mouvement naturel et George Hébert, cet article de blog condense toutes les données qu’un invité du podcast, Alexandre Borne, nous a transmis sur le sujet.

Est-ce que l’accessibilité est simplifiée avec la méthode naturelle ?

Pour rendre une pratique accessible, il faudrait constituer des groupes de niveaux. Mais le moniteur n’a pas à tout gérer : ce qu’il souhaite surtout, c’est donner beaucoup d’autonomie à ses élèves. Dans la méthode naturelle, il faut aussi gérer les différentes peurs qui peuvent émerger (la peur du vide, des terrains glissants, etc) et permettre aux élèves de développer des capacités évolutives, de faire preuve de courage et de force de volonté pour dépasser leurs peurs.

Dans l’hébertisme, les notions centrales sont la coopération et l’entraide avant tout. Au sein d’un groupe, on cherche à créer une cohésion ; suggérer aux gens d’attendre les derniers lors d’une marche par exemple. Tout cela va à l’encontre de l’individualisme des sociétés.

Comment combattre le cynisme ?

Il y a une tendance actuelle à ne pas agir même si on se rend compte que la société est mauvaise, une tendance à prendre le cynisme pour quelque chose de “cool”, pour quelque chose de plus intelligent. On considère que celui qui est le plus cynique et négatif est “l’intellectuel”. C’est Idriss Aberkane qui disait que “le GIEC n’aura jamais autant de donations que quand il fera des prédictions sombres”. Le cerveau est attiré par le négatif et les mauvaises nouvelles.

Pour Mathieu, c’est bien de pointer du doigt les choses qui ne vont pas, mais si ça ne mène à aucune action, ça ne sert à rien car ça ne fait pas avancer dans le bon sens.

Est-ce qu’aujourd’hui, le négatif est le réaliste et l’optimiste est le fou ? Alors qu’avant, l’optimiste était l’innovateur ?

Staiv Gentis et Pascal Lafleur sont tous les deux des adeptes du retour à l’enthousiasme pour avancer vers un soi plus épanoui et faire avancer le collectif avec nous. Quant à Micka Illouz, il invite à renouer avec une mentalité du guerrier, à savoir passer à l’action, rendre hommage à la justice et se battre pour ses idées.

A-t-on tous la responsabilité de contribuer à un avenir meilleur ?

Pour Mathieu, on peut faire la différence simplement lors d’un échange : il suffit d’un sourire, d’une intention de partage.

C’est Pierre Dufraisse qui disait que “la médiocrité est le plus haut taux d’égoïsme”. En prenant soin de nous-mêmes, on peut prendre soin des autres. L’humain a la capacité de se mettre en lien avec les autres et de les élever.

Mathieu mentionne une citation issue de COVID-19: La Grande Réinitialisation de Klaus Schwab: “Vous ne possèderez plus rien et vous serez heureux.” La société ne veut plus qu’on possède la capacité à penser par nous-mêmes. Il faut récupérer notre souveraineté personnelle, récupérer de la connaissance, savoir ce qui est bon ou mauvais pour nous, en termes de besoins, d’alimentations et de santé…

“Si on ne récupère pas un minimum de connaissances dans tous les domaines de nos vies, on va se faire avoir !”

On ne pourra pas tout enlever, mais on pourra minimiser les risques. Ça évitera d’accumuler les mauvaises choses et de les laisser se propager autour de nous.

Quelqu’un qui n’a pas conscience de ce qu’il fait est-il responsable de ses actes ?

Nous mentionnons divers cas où l’apparent manque de conscience sert à se déresponsabiliser. Le procès d’Adolf Eichmann, par exemple, qui gérait la logistique des déportations juives via les trains. Selon lui, il faisait juste son travail, sans savoir ce qui se cachait derrière. Dans un contexte moins lourd, Mathieu nous parle aussi de ce que la police lui disait lorsqu’on lui répétait de mettre son masque pendant l’époque du COVID : “Je fais mon boulot”.

Pour Mathieu, il faut penser au sens derrière son boulot. Il est facile de mettre de la distance entre ses actes et les conséquences.

“Dans un contexte de survie, il n’y en a pas besoin. Mais quand on a le luxe de se poser la question, quand tous nos besoins primordiaux sont remplis, on doit se poser la question.”

Quel est l’avis de Mathieu sur les IA ?

L’humain se distingue par sa sensibilité et son intuition par rapport au règne animal, même si ça s’effrite dans le monde d’aujourd’hui.

La technologie, elle, nous donne des outils qui nous dépasse : GPS, calculatrice, etc. Mais quelles conséquences, quand Chat GPT rédige aujourd’hui des choses pour nous : est-ce que nous finirons par ne plus pouvoir créer de phrases complètes ? La beauté de la construction des phrases se perdra-t-elle ?

L’homme a du mal à faire preuve de sagesse, à se poser et à réfléchir. Quand une technologie se place à ce niveau-là, ça se place hors de l’intérêt commun, même si c’est un outil qui peut s’avérer utile de prime abord.

J’ai questionné beaucoup de personnes au sujet des IA sur le podcast. Avec Jérémy Coron, nous nous demandions si l’IA pouvait faire baisser nos capacités cognitives, Yacine Bouaissa est de l’avis que l’IA pourrait finir par devenir autonome ou encore Dylan Rousselet qui pense que si aujourd’hui ces technologies ne sont pas entre de bonnes mains, peut-être pourrait-elle servir auprès d’une civilisation humaine plus sage et plus équilibrée.

Pourrait-on utiliser ces outils pour une élévation du collectif humain ?

Je me demande si nous pourrions utiliser ces outils pour résoudre les problématiques des ressources par exemple. Et si sur le papier, ça peut servir le collectif, Mathieu en doute quand même. Avec le modèle en place, ça ne peut que provoquer de la destruction selon lui. Il nous le montre avec la chute du niveau scolaire : la technologisation de la société ne permet pas une élévation, ou seulement pour une petite minorité. Mais prendrait-elle soin des masses ?

Il faut accepter de voir ce que l’on voit, même si c’est difficile de les regarder en face. La solution, c’est d’agir selon le biais de contraste : aller dans la galère et dans l’hormèse. C’est comme ça qu’on s’en sortira.

Quelle est la relation de Mathieu avec les notions de transmission et d’héritage ?

Mathieu s’imagine créer une famille pour transmettre ce qu’il sait.

Il mentionne quelques dispositifs mis en place autour de lui. « Si le mal monte, le bien monte en même temps. » Pour lui, il faut avoir de l’espoir et ne pas se laisser tomber dans la résignation. Il nous parle de la puissance des cercles vicieux et des cercles vertueux : l’impact de commencer sa journée d’une certaine manière va influencer tout le reste.

Johanne Cammarata nous parle justement de l’importance de bien choisir ses premières pensées le matin car elles vont déterminer notre énergie pour le reste de la journée.

En termes de transmission, nous parlons aussi de l’influence de l’école et de la société. Est-ce que l’école à la maison est meilleure ? Je mentionne alors une étude qui explique que le plus grand paramètre de réussite de ses enfants, c’est qui sont les parents de ses amis. Si ces gens sont inspirants, ça va lui permettre de réussir. C’est pourquoi, malgré les efforts, même de l’école à la maison, c’est l’environnement qui compte plus. Il faut aller parler aux parents, savoir quels types de personnes ils sont et ce qu’ils infusent à leurs propres enfants.

Les modes d’éducation alternatifs et laisser les enfants découvrir leurs propres centres d’intérêt

Mathieu mentionne immédiatement le livre de Céline Alvarez, Les lois naturelles de l’enfant. Il raconte qu’elle a ouvert une expérience dans des classes de maternelles : en restructurant la manière d’aborder l’éducation des enfants de ces classes, elle a eu des résultats incroyables. Les enfants sont des éponges et l’environnement dans lequel ils grandissent forgent les adultes qu’ils seront ensuite. “On n’apprend pas à l’élève à marcher, c’est lui qui apprend”. Par exemple, certains outils qu’elle utilisait était de proposer différents ateliers et de laisser l’enfant aller vers ce qui lui plaisait. De nombreux enfants étaient en avance sur les résultats classiques, par exemple en termes de lecture.

Nous abordons le sujet des centres d’intérêt : pour Mathieu, même si on part d’un pied égalitaire, les garçons et les filles ont des centres d’intérêt différents selon leur biologique. Et s’il y a des exceptions, elles ne font pas la règle. Or, le modèle marchand veut vendre un produit et un système : on ne veut pas comprendre que ce qui est naturel est suffisant. D’où l’importance de revenir vers un mode de vie plus naturel et de reprendre connaissance sur ce qui nous entoure. On n’a pas besoin de tout ce qu’on nous propose.

L’expérience de Mathieu avec la tribu des Hadzabe

Mathieu nous raconte les cinq jours passés avec eux, les soirées devant le feu, leur rythme de vie basé sur le soleil, les expériences qu’il a eues… Il se rappelle s’être posé la question lors d’un de ces soirs autour du feu : “Pourquoi les gens cherchent à vouloir plus, à vouloir toujours plus sophistiqué, alors qu’eux ont gardé leur mode de vie ancestral ?”

Il nous parle plus précisément d’une chasse au babouin ayant eu lieu le 3e jour. Avant de partir, ils fument de la beuh sous leur caillou : cela leur permet une connexion plus profonde à la nature, une plus grande acuité des sens. Dans beaucoup de tribus, on utilise les plantes. “On redevient la nature en faisant barrage au lobe frontal.”

Ensuite, ils partent en groupe et avancent d’abord dans une marche dynamique, leur vision au loin. La marche change d’ambiance à partir du moment où ils voient le babouin, car cela signifie que le babouin les a sentis aussi. Ils se mettent à trotter, les chasseurs se séparent et c’est la course. Ce jour-là, ils ont tué deux babouins. Puisque c’est un animal sacré, ils l’utilisent pour tout : la viande, la fourrure, le cuir, etc. La sacralisation de la chasse est importante : l’effort a été intense et les conséquences d’un échec sont lourdes. Elle en dit long sur leur rapport à la mort.

Quand tout est terminé, ils transportent les babouins comme un sac à dos sur le trajet du retour. Mathieu les trouvait très dextre et habile pour la découpe. Avec ce qui reste du corps, ils créent vêtements, bijoux et objets de décoration. Quant à la viande, elle est partagée autour du feu. Mathieu nous mentionne brièvement les spécificités de la chasse au phacochère, qu’ils découpent directement et dont ils mangent les entrailles sur place.

Puisque nous parlions de chasse et de rapport à la mort, je me pose la question sur les éventuels rituels qu’ils ont pour la mort des leurs. Mathieu nous explique que les Hadzabe sont très connectés avec le baobab. Ils laissent les morts au pied de l’arbre ou à l’intérieur du baobab. Il s’agit de se remettre dans le cycle de la vie, de revenir à la terre.

L’importance de réintégrer des notions ancestrales dans nos modes de vie confortables

Cette expérience invite à revenir à un ordre plus simple des choses. Mais, pour Mathieu, la recherche du confort est naturelle. Il nous explique qu’une nuit là-bas passée sous la pluie lui a fait comprendre qu’une vie totalement dénuée de confort n’est pas à idéaliser. L’espérance de vie est basse chez les Hadzabe. Mais c’est important de prendre conscience du grand tout, qu’on fait partie d’un cycle.

Ce n’est pas mal d’avoir un monde moderne et confortable. Toutes les sociétés évoluent en ce sens: mais qu’y perd-t-on au change ? On peut toujours choisir quoi intégrer de ces modes de vie traditionnelle dans la sienne : il faut simplement faire des choix conscients.

David Manise, à travers ses discours sur l’alimentation ancestrale et ses stages de survie, va dans ce sens : c’est en apprenant à se débrouiller et en observant ce qui nous fait du bien qu’on peut mieux prendre conscience de nous-mêmes et du monde qui nous entoure.

Mathieu nous raconte d’ailleurs un stage de survie à la fin duquel il avait redécouvert le confort de l’électricité et de l’alimentation. Il est important de comprendre nos privilèges et le fait que nous vivons dans une société pléthorique. On est plus désigné pour le manque que pour l’excès à la base, mais on s’est trop habitué aux sollicitations mentales.

Connexion à la nature et prise de psychédéliques : quelles sont les expériences de Mathieu ?

En terme de connexion à la nature, la pratique physique en nature est ce qui permet de se sentir lié à un grand tout. Mathieu nous parle aussi de ce sentiment de connexion un soir où il a pris des champignons avec sa compagne. Il s’agissait à la fois d’une connexion à la nature, mais aussi à sa compagne : ils avaient les mêmes visions, les mêmes pensées…

Plus tard, il a expérimenté l’ayahuasca, mais aussi le buffo (issu du venin d’un crapaud d’Arizona) à fumer sous forme de cristaux. Il nous raconte cette impression qu’il allait mourir et ce voyage vers un “cosmos” très difficile à décrire. Je lui demande si ça lui a enlevé la peur de la mort. Il me répond que sans l’enlever, ça l’a au moins aidé à la reconsidérer.

Et là aussi, il a senti et même vu, sa connexion avec ce qui l’entourait. En se levant, il était capable d’apercevoir ses liens avec les autres personnes qui formaient des faisceaux lumineux.

Comment Slim a-t-il été sensibilisé aux psychédéliques ?

Je n’ai pas forcément expérimenté mais j’y ai toujours été sensible, grâce à mes voyages, ma pratique physique où on cherche par-delà soi, grâce aux flow state, etc. Tout cela permet de créer du lien entre tout. J’ai pratiqué des disciplines qui me permettaient d’aller vers l’expression de moi-même, de répondre aux questions “qui suis-je”, mais je suis resté très ancré.

Et c’est peut-être cela la clé : certaines personnes ont peut-être un rôle de promouvoir ces outils exogènes, tout en étant suffisamment ancrées pour faire le lien entre deux mondes. C’est du moins l’envie que j’ai : donner accès à ces connaissances-là et redonner l’autonomie et la souveraineté chez les gens pour leur redonner le pouvoir de choisir. A travers ce podcast, j’ai envie de donner de la voix aux expérimentateurs.

Comment Mathieu voit-il les choses désormais après ces expériences ?

Il admet que ça ne lui a pas apporté de grandes réponses, mais ça lui a plu d’enlever les barrières et les couches successives de conditionnements pour rebattre les cartes et avoir un autre point de vue. L’égo disparaît un peu ainsi.

Et pourquoi en réutiliser aujourd’hui ? D’abord pour les faire découvrir à sa compagne, Salomé, et passer un bon moment. Cela permet d’amasser des sensations fortes, comme avec le sport.

Ensuite, c’est aussi pour développer cette capacité à explorer et à aller chercher d’autres points de vue. Pour illustrer cette notion, il nous parle alors de Mathieu Ricard, un scientifique devenu moine bouddhiste pratiquant. A travers ses écrits, il fait le pont entre la méditation et les neurosciences : une manière d’aller chercher des points de vue différents.

Le livre recommandé par Mathieu Carpentier

Retrouve tous les livres recommandées par les invités du Podcast dans la BIBLIOTHÈQUE des Mouvers

“En toutes circonstances, essayez de mettre de la conscience dans chacun de vos actes.”
~ Mathieu Carpentier ~

La Routine Matinale Parfaite de Mathieu Carpentier
  • Me lever
  • Préparer un café dans la machine italienne
  • Aller faire le tour du châlet et arroser mes plantes
  • Petite exposition au froid
Un objet de moins de 100€ que Mathieu Carpentier s'est procuré récemment pour améliorer sa vie
  • Une grosse bougie pour pouvoir lire le soir à sa lumière et redonner le sentiment d’une époque passée.
Si Mathieu Carpentier pouvait se téléporter dans un pays ou dans un lieu, ce serait...
  • Dans 2000 ans pour voir où on en est arrivé.
  • Durant la période des Grandes Découvertes, de l’exploration des Amériques.

Abonne-toi au Podcast!