Quel avenir pour le monde du travail avec l’arrivée de l’IA ?
Pour débuter la conversation, David Nicolas et moi nous sommes interrogés sur le rôle de plus en plus grand de l’intelligence artificielle dans nos vies et celui qu’elle prendra peu à peu dans le monde du travail.
Car l’IA pourrait bientôt remplacer la plupart des métiers connus d’aujourd’hui.
Les seuls qu’elle ne pourrait pas atteindre sont les métiers manuels et artisanaux.
David Nicolas en vient même à penser qu’on n’aurait peut-être même plus à travailler du tout. Nous vivrions une vie d’oisiveté de laquelle on pourrait s’évader vers un monde virtuel.
Mais cela pourrait poser des problèmes car nous ne serions plus connectés à une activité qui pourrait avoir du sens pour nous. Serions-nous capables d’être profondément heureux sans mission de vie ?
Comment trouver le juste milieu d’entre l’accumulation d’objets à valeur sentimentale et un mode de vie où l’on réduit ses possessions ?
Dans cette thématique, David Nicolas aborde la question du matérialisme d’un point de vue symbolique. Il nous parle de l’importance affective de certains objets et comment leur donner du sens peut nous apporter de la joie. Car à travers eux se créent des souvenirs, les voir nous rappellent un contexte. Ils sont une preuve des évènements de nos vies.
Pour évoquer ce sujet-ci, il prend pour exemple le livre Les Enfants de la Terre de Jean M. Auel qui raconte l’histoire d’une jeune Sapiens vivant chez les Néandertaliens et qui possède une amulette dans laquelle elle met des objets qu’elle récupère au fil du temps.
Cette amulette lui donne du courage et de la force car elle lui permet de se rattacher aux épreuves qu’elle a déjà traversées.
Mais loin de privilégier le maximalisme, il nous livre une astuce pour éviter la suraccumulation d’objets tout en permettant de garder le symbole qu’il représente : prendre en photo les objets. Cela permet de libérer de la place, mais de conserver le souvenir.
Alors, au lieu d’accumuler des objets pour montrer nos richesses, peut-être serait-il plus enrichissant d’y mettre du sens et des symboles qui nous rattachent à notre passé.
La mort et la question du souvenir
Le thème du souvenir est également abordé alors que nous évoquons la mort. On parle des cérémonies qui servent à reconnecter avec ceux qui partent pour éviter l’oubli, considéré dans beaucoup d’endroits et de civilisations comme une deuxième mort.
« On pourrait être immortel si l’on est remémoré ».
Nous parlons d’autres manières d’aborder la mort, très austère et sinistre en France, en évoquant les rituels en Asie avec les autels dédiés aux morts, mais aussi les enterrements joyeux en Afrique au cours desquels on fait son deuil, on oublie le mauvais pour ne garder que le meilleur.
Enfin, on parle de l’importance d’organiser la transmission de ses données après sa mort, avec la création de coffre-fort virtuels contenant nos mots de passe.
Est-ce que David Nicolas essaie de mettre des symboles dans son quotidien ?
D’un passif très cartésien, David Nicolas nous explique comment la science peut nous couper de l’intangible.
Il nous parle d’Ayahuasca, de yoga Toumo ou d’alpinisme sur le Mont Blanc, autant d’expériences qui lui ont permis de transcender le corps et la matière pour le reconnecter à l’essentiel.
« La vie ne se limite pas à des réactions chimiques ou à des prévisionnels Excel »
Il nous parle aussi du symbole que le colibri représente pour lui. Nous serions responsables de l’influence que l’on a sur notre microcosme. En vivant selon ses principes, on peut devenir une inspiration pour son entourage et ainsi rendre le monde meilleur. Il nous évoque alors l’histoire du colibri et du fait que lui aussi peut changer le monde avec de simples battements d’ailes.
Se réaligner avec ce qui nous fait vibrer
Cette ambition de rendre le monde meilleur est aussi lié au travail selon lui. Il est primordial d’avoir le courage de se réaligner avec son travail, au risque de ne plus être en phase avec certaines personnes de notre entourage.
« En écoutant son cœur, on ne peut prendre que des bonnes décisions. »
Il est passionnant de voir l’évolution de la pensée de David au fil des ans, depuis notre premier épisode ensemble en passant par ceux de notre podcast co-créé Snapshot.
Enfin, il clôt le sujet avec une question posée par l’un des invités de son podcast, Nicolas Hennion : « qu’est-ce que tu devrais changer dans ta vie et dans ton boulot pour que ce soit le kiff tous les jours ? »
Ne sacrifie-t-on pas notre bonheur présent pour un bonheur futur ?
Ici, on parle d’envie d’avoir toujours plus et d’aller toujours plus loin. C’est à s’interroger sur notre éternelle insatisfaction et sa légitimité : est-ce qu’il y a dix ans on n’avait pas déjà atteint ce qu’on souhaitait vivre aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’on continue d’essayer d’atteindre ?
Pour David Nicolas, cette recherche d’aller toujours plus loin est inhérente à notre capacité à exploiter pleinement son potentiel.
L’être humain serait fait pour vouloir toujours plus et ce même au niveau hormonal.
Étant accros à la dopamine et à la sérotonine, nous avons besoin de plus car nous finissons toujours par nous habituer à la situation que nous vivons.
Si nous sommes toujours satisfaits, ne sommes-nous pas destinés à l’inertie ? Et ainsi, qu’est-ce qui nous pousserait à avancer ?
La problématique de notre addiction aux réseaux sociaux se pose donc, car si nous recevons nos shots de dopamine en scrollant sur Instagram, aurons-nous besoin d’autres choses ? Ces nouvelles sources de plaisir signent-elles la fin de l’espèce ?
Le post-humanisme : quel avenir pour l’humanité ?
Par essence, le but de chaque espèce est de se reproduire et de survivre.
C’est en cela qu’on s’interroge sur les raisons de cette fuite en avant que l’on constante chez les humains avec la conquête de l’espace et les questionnements sur le transhumanisme.
Mais pour David Nicolas, l’être humain est intrinsèquement lié à la Terre. Les conditions requises pour qu’il y ait de la vie sur une planète sont trop précises pour qu’il en soit autrement.
Seulement, il est aussi persuadé que « l’humanité est amenée à disparaître ».
Si l’humanité fusionne avec la machine, elle deviendra une autre espèce. Dans ce contexte-là, il est effectivement possible d’aller vivre sur d’autres planètes car nous serons capables de nous adapter.
Sommes-nous programmés pour un tel futur dans notre recherche de survie ?
Sommes-nous tous censés nous élever ?
C’est une question sur laquelle nous avons longuement parlé avec Stéphane Rodrigues.
Mais pour David Nicolas, ce n’est pas si simple : la définition de s’élever et d’exploiter son potentiel est différente pour chacun.
Le problème est que la société tire parti de nos biais cognitifs pour nous faire fonctionner à l’opposé de ce dont nous avons besoin. Et il est difficile de s’en extraire, tant notre nécessité de vivre en groupe et de partager les mêmes codes est forte.
« On est tous à 20% de notre potentiel »
Comment parvenir à faire grandir ce potentiel ?
Pour David, cela passe avant tout par reconnecter avec notre exubérance, notre joie intérieure, notre capacité à nous émerveiller et à vivre des expériences au-dessus de la moyenne, sans avoir peur de paraître « trop » aux yeux des autres.
Passer d’un projet virtuel à des espaces d’échanges réels
Ici, nous avons abordé l’importance d’ancrer nos projets professionnels dans le réel. David nous explique que parmi les plus belles choses que Limitless Project lui a apportées, c’était ces rencontres véritables sur le chemin, celles qui nous tirent vers le haut, vers notre épanouissement.
Il aborde notre amitié, celle qu’il a avec Staiv Gentis ou même avec JB Bourgeois.
Il y a comme une urgence de renouer avec des espaces d’échange réels, au temps du Metaverse et du danger du monde virtuel qui nous coupe des autres et nous rend de plus en plus individualistes.
Revenir à des valeurs de clans et de groupes semble primordial pour renouer avec son sentiment d’appartenance.
David nous parle du monde de l’entreprise, où les gens ne participent non plus par volonté de créer une histoire commune, mais par motivations personnelles (salaire, statut social, etc).
Pourtant, remettre la coopération au centre de nos interactions peut contribuer à nous faire vivre une vie plus riche et épanouissante. « Ça doit être la volonté de partager des valeurs communes et pas de s’opposer à des valeurs autres ».
Ce thème de revenir vers du concret est primordial pour tous les deux.
Le virtuel nous a servi de tremplin pour créer et collaborer ensemble, notamment avec notre Podcast SNAPSHOT. Mais l’envie de laisser un souvenir physique a mené à la création d’évènements Mouvers, des retraites cet été 2023 ou de projet de festival pour partager davantage.
C’est l’un des buts de la COMMUNAUTÉ™ MOUVERS : construire des évènements pour que chacun s’entraide et s’aide, même à distance, pour répondre à un besoin d’avancer ensemble.
Chaque membre peut développer son rôle dans ce partage : en m’envoyant des messages, en communiquant sur la plateforme, afin de dresser des ponts et des liens entre chacun.
Comment définir nos valeurs et apprendre à mieux nous connaître ?
La valeur c’est « l’expression de ce que je suis et de comment je vis » selon David Nicolas.
Nous recevons beaucoup de valeurs sans les choisir : celles que nous transmettent nos parents et les valeurs partagées de la société.
Une fois adulte, il est important de définir celles qui nous sont propres pour déterminer de quelle manière nous voulons vivre. Cette démarche doit se faire depuis l’intérieur et non pas depuis une source extérieure (livres, autrui).
Voici quelques exemples donnés par David Nicolas de questions à se poser :
- Qu’est-ce qu’il faudrait que je change dans ma vie pour kiffer tous les jours ?
- Quel regret n’aimerais-je pas avoir sur mon lit de mort ?
- Qu’est-ce qui me donne l’impression d’être heureux ?
- Qu’est-ce qui me donne l’impression que mes actions rendent les autres heureux ?
- Est-ce que mes habitudes de vie et ma manière de fonctionner sont en accord avec ce que je pense du monde ?
Une autre approche serait de s’aider des archétypes pour mieux se connaître, comme les archétypes de Young ou même plus librement s’inspirer d’archétypes issus du monde des jeux vidéo ou du monde médiéval.
Pour aller plus loin sur le sujet des archétypes et des rôles à prendre, David Nicolas mentionne Le petit livre rouge de la source qui part du principe que lorsque l’on se lance dans un projet (entrepreneurial, familial ou relationnel), on endosse trois rôles :
- L’entrepreneur : le preneur de risque, celui qui va tester le projet et se lancer
- Le guide : celui insuffle la vision autour de lui pour que les autres le suivent dans son projet
- Le gardien : celui qui a pour mission de conserver et de défendre les valeurs fondatrices de ce projet.
Chaque personne qui nous viendra en aide dans ce projet endossera elle aussi l’un de ces rôles pour assumer sa part de responsabilité. C’est l’effet cumulé de ces rôles qui permet à la globalité de la vision de se réaliser.
Les questions à se poser alors sont : « Quel rôle est-ce que je joue ? Et quel rôle ai-je envie de jouer ? »
Il est question d’accepter sa nature profonde et de se retrouver pour s’épanouir pleinement dans ses projets.
Changer ses habitudes et prendre des risques
Perdus dans nos routines quotidiennes, il peut être difficile de se sortir de nos habitudes.
Avec David, on parle de l’importance de se questionner sur le choix de notre entourage et de notre environnement.
Que s’entourer de personnes qui nous tirent vers le haut et qui partagent des valeurs communes avec nous doit être une compétence à apprendre, mais qu’il est aussi nécessaire de garder aussi des gens différents de nous pour rester en contact avec d’autres manières de voir et éviter les biais de confirmation.
C’est vrai pour les relations mais aussi pour d’autres sujets : choisir avec intention de s’intéresser à un sujet sur lequel on n’aurait pas pensé s’intéresser, prendre des itinéraires différents, aller voir des films différents…
Les routines rassurent mais ajouter de la variabilité et du chaos permet d’augmenter notre adaptabilité et de tomber dans une inertie.
Pourtant, ce n’est pas toujours simple : on dramatise beaucoup les conséquences de nos actes car le cerveau veut s’assurer que, dans un contexte dégradé, il puisse continuer de pouvoir nous gérer. Pour cela il développe deux fonctionnements :
– Il s’accroche à ses certitudes : Ici, on mentionne Le Cygne noir. Selon Nassim Nicholas Taleb, les gens les plus érudits sont les gens qui se trompent le plus car ils ont perdu l’humilité de ne pas savoir.
Ils s’enferment donc dans leurs certitudes et ne peuvent pas prédire ces cygnes noirs, ces cataclysmes qui vont avoir un impact majeur sur la société (positifs comme négatifs).
– Il s’accroche à ses addictions : au-delà des addictions communes, nous sommes devenus accros à nos habitudes, nos statuts sociaux, nos salaires, etc. Ces addictions nous annihilent et nous poussent à craindre de ne pas pouvoir nous en sortir sans elles.
Pour David, la clé est de rester aligné avec soi et d’avoir la foi que tout sera fait pour notre réussite :
« J’ai la conviction que, derrière, l’Univers quelque part contribue à nous faire réussir. Et pourquoi il contribue à nous faire réussir ? Parce que c’est là le parfait territoire d’expression de nos qualités intrinsèques »
Prendre soin de sa santé contre le fléau du plastique et la dégradation de la qualité de l’eau
Enfin, nous concluons sur le grand sujet de la santé et de la nécessité de se poser des questions sur ce que nous consommons. Quels sont les composants des produits que l’on utilise ? Sont-ils réellement bons pour nous ?
David Nicolas nous alerte sur l’omniprésence du plastique dans nos objets du quotidien mais aussi ceux des enfants (biberons et jouets en plastique) qui sont bourrés de perturbateurs endocriniens.
Il rappelle que ces perturbateurs sont responsables des problèmes de fertilité actuels et des augmentations de maladie auto-immune.
Nous abordons aussi le sujet de l’eau et de sa qualité diminuée par la multitude de traitements qu’elle subit.
Pour contrer cette problématique, David Nicolas conseille l’implantation de filtres type Berkey pour notre consommation et j’évoque l’existence de filtres de douche pour prendre mieux soin de ses cheveux et de sa peau.